Formé au pilotage à la fin des années 1950,
Amos Amir est instructeur sur Ouragan
pour la Class 35 en 1961/62. Capitaine en 1965, il est victime d'un
accident au décollage sur Mirage IIICJ le 11 décembre
1963 et doit s'éjecter mais il s'en sort indemne. Le premier
conflit auquel prend part Amos Amir est
la Guerre des 6 jours, conflit
au cours duquel il remportera sa première victoire avec le
Squadron 101. Mais c'est surtout au cousr
de la Guerre d'Attrition, entre 1969 et 1970 qu'Amos
Amir remportera le reste de ses victoires, à la tête
du Squadron 119.
OTU 1961 / 62
Le 7 juin 1967, au troisième
jour de la Guerre des 6 jours,
une section du Squadron 101 est chargée
d'attaquer la base du Caire où, depuis peu, deux Squadrons
de MiG 21 Algériens se sont installés. Juste avant de
décoller, les ordres sont changés et la section est
chargée de mener une patrouille dans le secteur de Sharem El-Sheikh
/ A-Tur. Après avoir décollé, Amos
Amir prend la tête de la formation qui comprend Baruch
Friedman, Uri Shachar et Yochai
Richter. Arrivés sur le Golf de Suez, le contrôleur
prévient le groupe de la présence de MiG. Apercevant
le groupe de 4 MiG 19 en approche, un combat inégal s'engage
duquel 3 appareils Egyptiens ne rentreront pas à leur base.
Deux MiG sont abattus par Richter
et Amir pendant qu'un troisième
s'écrase sans raison apparente, sans doute pris de panique.
Trois heures après ce premier affrontement
de la journée, une formation de trois appareils du Squadron
119 rencontrent des MiG 17 qui s'en prennent à des Super
Mystère Israéliens au-dessus de Bir-Gafgafa. Giora
Rom abat 2 MiG qui lui permettent de devenir non seulement le
premier As sur Mirage III mais plus simplement le premier As de l'IDF
/ AF à avoir remporté ses 5 victoires au sein de l'Armée
de l'Air Israélienne. Au cours de la Guerre
d'Indépendance de 1948, Rudy
Augarten avait été crédité de 4 victoires
qui additionnées aux deux autres remportées pendant
la seconde guerre mondiale (sur P-47 contre des Me 109 alors qu'il
volait avec le 371st Fighter Group) avaient
fait de lui un As en deux guerres.
Dans le cadre de la Guerre d'Attrition, débutée le
8 mars 1969 suite au déploiement
de pièces d'artillerie Egyptiennes le long du Canal de Suez,
le nombre des incursions Egytiennes devait sensiblement s'accroitre
à l'approche de l'été 1969. Afin de contrer cette
menace et de montrer à son adversaire sa détermination
à conserver la supériorité aérienne dans
le secteur l'IDF / AF met sur pied l'opération " Rimonim
" consistant à maintenir constamment en l'air des patrouilles
au Sud de la ville de Suez dans un secteur très fréquenté
par les chasseurs Egyptiens. Entre le 24 juin
et le 7 juillet 1969, les Israéliens
abattront 9 MiG. Oded Marom et Yiftach
Spector, tous du Squadron 101, revendiqueront
respectivement 3 et 2,5 victoires au cours de cette période
alors qu'Avinoam Keldes (lui aussi du Squadron
101) obtient sa première victoire le 7
juillet 1969 . Le Squadron 119
n'est pas en reste et Asher Snir, Eitan
Karmi et Amos Amir font respectivement
passer leur total à 7, 4 et 3 victoires. Quant à Kobi
Richter, du Squadron 117, il obtient
sa seconde victoire. Cette dernière victoire est aussi la première
obtenue avec le nouveau missile Shafrir 2 qui, à cette époque,
est encore à l'essai et qui grace à ce succès
sera déclaré opérationnel.
Le lendemain, 8 juillet 1969, se sont
7 MiG 21 Syriens qui cette fois-ci sont abattus dont 3 à l'aide
de Shafrir 2. Outre le nombre de victoires totales, cette journée
marque un tournant puisque pour la première fois depuis le
début des combats au Moyen-Orient, le nombre des victoires
obtenues par missile est sensiblement égal à celui des
avions abattus au canon. Le Squadron 117
revendique 4 victoires attribuées à Uri
Aven-Nir, Ran Goren, Shlomo
Navot, et Kobi Richter alors que
le Squadron 101 revendique 3 victoires
attribuées à Eitan Ben-Eliyahu
et à Giora Foreman qui réalise
un doublé. Une de ces victoires est obtenue grâce à
une acquisition radar impeccable avec un tir à 400 - 500 mètres
de distance.
Bien qu'elle ait remporté plusieurs succès contre les
Armées de l'Air Syrienne et Egyptienne au cours des premiers
mois de la Guerre d'Attrition débutée en mars 1969,
l'IDF / AF décide de frapper un coup décisif en juillet
1969 et d'utiliser le dérivatif provoqué par la mission
Apollo pour monter l'opération " Boxer " consistant
à attaquer les positions installées le long du Canal
de Suez par les Egyptiens afin d'obliger l'Egypte à accepter
un cesser le feu.
L'opération débute le 20 juillet
1969 et se termine le 28 avec un ratio victoires pertes de
3 / 1. Le premier jour de l'offensive, le Squadron
101 remporte 3 victoires mais perd aussi 2 appareils en combat
contre des MiG 21 Egyptiens. C'est aussi l'occasion pour le Squadron
101 d'avoir son premier avion (Shahak
59) à obtenir 5 victoires grâce au MiG 17 Egyptien
abattu par Giora Yeoli qui pour sa part
fête sa première victoire. Envoyé sur zone pour
intercepter des MiG 17 qui effectuent eux-même une attaque au
sol contre des objectifs Israéliens, Giora
Yeoli doit faire usage de toute son expérience pour parvenir
à se placer dans le sillage du MiG 17 particulièrement
agile et qui entraîne les deux hommes dans des figures à
très haut facteur de charge. Ce n'est qu'après 2 longues
minutes d'une poursuite infernale que Yeoli
parvient à lacher une très longue rafale qui envoie
le MiG 17 au sol. Giora Epstein revendique
quant à lui sa seconde victoire et Yiftach
Spector fait passer son total à 3,5.
Quatre jours plus tard, le 24 juillet 1969,
trois nouveaux appareils (1 MiG 21 et 2 Su 7) sont abattus à
leur tour. Shlomo Navot du Squadron
117 revendique le MiG avec un Shafrir 2 (5eme victoire avec ce
type de missile) alors que Shamuel Gordon
et Michael Tzuk du Suqadron
101 revendiquent les deux Su 7.
Le dernier jour de l'opération Boxer, 2 pilotes du Squadron
101 et 4 du Squadron 119 affrontent
les MiG mais sans succès malgré le fait que les pilotes
de Mirage soient tous des pilotes expérimentés parmi
lesquels Ya'acov Nevo (commandant de
la base d'Hatzor) Amos Lapidot
(Ex commandant du Squadron 101) le Major
Amos Amir (commandant du Squadron
119) et Amichai Shamueli (commandant
de la base de Tel-Nof).
L'opération Boxer aura pour effet d'interrompre pour quelques
temps les opérations militaires dans la zone du Canal de Suez
mais elle poussera surtout les Israéliens à adopter
une attitude plus ferme de réplique immédiate à
toute agression de la part de l'un de ses ennemis.
Le dernier affrontement aérien de l'année 1969
a lieu le 11 décembre au-dessus
de la Syrie et met aux prises 4 à 6 MiG 17 venus de Blai
et des MiG 21 à des pilotes de Mirage des Squadrons
117 et 119. Deux MiG 17 sont abattus
par les pilotes du Squadron 119 (Yitzhak
Nir et Menachem Shmul) pendant qu'Uri
Even-Nir, du Squadron 117 abat un
MiG 21. Les MiG 17 volent à basse altitude et à faible
vitesse lorsqu'Amos Amir les repère.
Plongeant vers eux, la trappe d'atterrissage de son Shahak
55 (bien connu pour ses nombreux déboires et bénéficiant
d'une très mauvaise réputation dans son unité)
s'ouvre accidentellement et le système électrique de
mise à feu du canon tombe en panne l'empéchant de tirer.
Yitzhak Nir qui suit son chef de patrouille
entend soudain un ordre de dégagement. Sans savoir si le message
lui est adressé, il dégage violemment. Lorsqu'il sort
de son virage, il aperçoit en contrebas 2 MiG 17 qui sont aux
prises avec Uri Even-Nir et Friedman
et qui sans se montrer très agressifs semblent esquiver sans
difficulté les attaques des deux chasseurs Israéliens.
Tout en se rapprochant à faible vitesse, aérofreins
déployés, Nir pense à
la simulation de combat aérien avec des MiG 17 capturés
qu'il a eu l'occasion de réaliser 1 an plus tôt, exercice
qui avait mis en évidence la nette supériorité
du MiG sur le Mirage en matière d'agilité. Alors qu'il
se rapproche, l'un des MiG renverse son virage et passe à environ
170 mètres du nez de Nir qui tire
une rafale et atteint le MiG 17 à l'aile. La verrière
du MiG s'ouvre alors et le siège est ejecté rapidement
avant que le parachute rouge et blanc du pilote syrien ne se déploie.
En raison de la distance très courte à laquelle s'est
produit le tir, plusieurs débris ont atteint l'avion de Nir.
Conscient du danger qu'il court, Nir prend
immédiatement la direction de Ramat David et se pose sans difficulté.
Le mois d'avril 1970 permet à deux pilotes du Squadron
119, le Major Amos Amir et Avraham
Shalmon de devenir respectivement le 8eme et 9eme As de l'IDF
/ AF après avoir remporté chacun leur cinquième
victoire à l'occasion d'un affrontement important avec l'Armée
de l'Air Syrienne en date du 2 avril 1970.
En fait, l'ensemble des 6 victoires revendiquées par les Mirage
III en avril seront obtenues par des pilotes du Squadron
119. La victoire la plus singulière du mois aura lieu dans
la nuit du 24 au 25 avril. A environ
2 heures du matin, des bombardiers Il-28 Egyptiens pénètrent
dans le Sinaï et bombardent des installations dans le secteur
de El-Arish. L'alerte est alors assurée conjointement par les
F-4 et les Mirage III qui ne sont désormais plus prioritaires
sur ce type d'interception nocturne. Les chances d'une alerte de nuit
sont d'ailleurs si mince qu'Amos Amir
qui est de garde est en tee-shirt, en short et sandalette lorsque
l'arme retentie. L'habit ne faisant pas le moine, c'est dans cette
tenue " peu réglementaire " qu'il décolle
immédiatemment et abat finalement l'un des bombardiers.
Au cours de l'année 1970, l'arrivée des premiers F4
est venue bousculer la donne du combat aérien au Moyen Orient.
Afin de contre-balancer la supériorité tactique de l'IDF
/ AF, l'Egypte fait appel au soutien de l'Union Soviétique
qui déploie sur place des unités de MiG 21 dont le rôle
de défense du territoire Egyptien va progressivement s'étendre
du point de vue géographique. Soucieux d'éviter tout
affrontement direct avec les forces Soviétiques, les Israéliens
évitent tout d'abord le combat mais les dommages causés
à plusieurs appareils Israéliens par des MiG 21 obligent
les autorités militaires à réagir.
Le 30 juillet 1970, une ambuscade montée
selon le schéma habituel est organisée. Quatre Mirage
III du Squadron 119 (Amos
Amir / Asher Snir / Abraham
Shalmon et Avi Gilad) sont chargés
de simuler un groupe de reconnaissance et envoyés comme appâts
pendant que 4 Mirage III du Squadron 117
conduits par Uri Even-Nir (avec Ithamar
Noiner, Yehuda Koren et Ya'acov
Richter) et 4 Phantom attendent l'arrivée des MiG et que
deux autres Mirage du Squadron 101 sont
en attente à Refidim.
Les Soviétiques tombent rapidement dans le piège et
envoient plusieurs sections de MiG 21 à la rencontre des faux
appareils de reconnaissance. Aussitôt les appareils Soviétiques
repérés, les chasseurs se mettent en position et les
MiG passent alors rapidement du statut de chasseur au statut de chassé.
Asher Snir, du Squadron
119, déjà titulaire de 11 victoires, est le premier
à abattre un MiG 21. Il est toutefois lui-même atteint
juste après par un missile AA-2 mais parvient à désengager
et à se poser à Refidim
sans encombre. Quatre autres MiG 21 Russes seront abattus ce jour
là dont 2 par des pilotes de F4. Avihu
Ben-Nun et Shaul Levi, du Squadron
69, abattront un MiG 21 avec un AIM-7 tiré à très
basse altitude alors que Aviem Sella
et Reuven Reshef, eux-aussi du Squadron
69, poursuivent leur MiG depuis une altitude de 5000 mètres
jusqu'à une altitude de 700 mètres avant de le détruire
avec un AIM-9D. Du coté du Squadron
117, Ithamar Noiner est obligé
d'abandonner le combat après qu'un voyant d'alarme d'huile
se soit allumé dans le cockpit. Escorté jusqu'à
Refidim par Uri Even-Nir, les deux
Shahak du Squadron 101 conduits par Yiftach
Spector décollent alors pour remplacer les deux appareils
qui se posent sans encombre. Au cours du combat, Abraham
Shalmon remportera une victoire sur un MiG 21 et partagera une
autre victoire avec Yiftach Spector,
arrivé en renfort dans l'intervalle.
Huit jours plus tard, face au risque d'embrasement généralisé
et face au risque d'engagement direct de l'URSS dans le conflit, les
Etats-Unis exercent d'importantes pressions diplomatiques et obtiennent
la cessation des combats. Ainsi, la guerre d'attrition qui avait débuté
17 mois plus tôt prend fin après la mise en place d'un
cessé le feu décrété par l'ONU.