Le dernier affrontement aérien de l'année 1969
a lieu le 11 décembre au-dessus
de la Syrie et met aux prises 4 à 6 MiG 17 venus de Blai
et des MiG 21 à des pilotes de Mirage des Squadrons
117 et 119. Deux MiG 17 sont abattus
par les pilotes du Squadron 119 (Yitzhak
Nir et Menachem Shmul) pendant
qu'Uri Even-Nir, du Squadron
117 abat un MiG 21. Les MiG 17 volent à basse altitude
et à faible vitesse lorsqu'Amos
Amir les repère. Plongeant vers eux, la trappe d'atterrissage
de son Shahak 55 (bien connu pour ses
nombreux déboires et bénéficiant d'une très
mauvaise réputation dans son unité) s'ouvre accidentellement
et le système électrique de mise à feu du canon
tombe en panne l'empéchant de tirer. Yitzhak
Nir qui suit son chef de patrouille entend soudain un ordre
de dégagement. Sans savoir si le message lui est adressé,
il dégage violemment. Lorsqu'il sort de son virage, il aperçoit
en contrebas 2 MiG 17 qui sont aux prises avec Uri
Even-Nir et Friedman et qui
sans se montrer très agressifs semblent esquiver sans difficulté
les attaques des deux chasseurs Israéliens. Tout en se rapprochant
à faible vitesse, aérofreins déployés,
Nir pense à la simulation de
combat aérien avec des MiG 17 capturés qu'il a eu
l'occasion de réaliser 1 an plus tôt, exercice qui
avait mis en évidence la nette supériorité
du MiG sur le Mirage en matière d'agilité. Alors qu'il
se rapproche, l'un des MiG renverse son virage et passe à
environ 170 mètres du nez de Nir
qui tire une rafale et atteint le MiG 17 à l'aile. La verrière
du MiG s'ouvre alors et le siège est ejecté rapidement
avant que le parachute rouge et blanc du pilote syrien ne se déploie.
En raison de la distance très courte à laquelle s'est
produit le tir, plusieurs débris ont atteint l'avion de Nir.
Conscient du danger qu'il court, Nir
prend immédiatement la direction de Ramat David et se pose
sans difficulté.
Le mois d'avril 1970 permet à deux pilotes du Squadron
119, le Major Amos Amir et Avraham
Shalmon de devenir respectivement le 8eme et 9eme As de l'IDF
/ AF après avoir remporté chacun leur cinquième
victoire à l'occasion d'un affrontement important avec l'Armée
de l'Air Syrienne en date du 2 avril 1970.
En fait, l'ensemble des 6 victoires revendiquées par les
Mirage III en avril seront obtenues par des pilotes du Squadron
119. La victoire la plus singulière du mois aura lieu
dans la nuit du 24 au 25 avril. A environ
2 heures du matin, des bombardiers Il-28 Egyptiens pénètrent
dans le Sinaï et bombardent des installations dans le secteur
de El-Arish. L'alerte est alors assurée conjointement par
les F-4 et les Mirage III qui ne sont désormais plus prioritaires
sur ce type d'interception nocturne. Les chances d'une alerte de
nuit sont d'ailleurs si mince qu'Amos Amir
qui est de garde est en tee-shirt, en short et sandalette lorsque
l'arme retentie. L'habit ne faisant pas le moine, c'est dans cette
tenue " peu réglementaire " qu'il décolle
immédiatemment et abat finalement l'un des bombardiers.
Le Squadron s'illustrera à nouveau trois jours plus tard,
le 28 avril 1970, à l'occasion
de l'interception de MiG 17 et de Su 7 qui pénètrentà
basse altitude dans le Sinaï. L'interception est rendue difficile
par l'attitude fuyante des agresseurs qui sitôt leur attaque
réalisée repassent de l'autre côté du
Canal de Suez. Les Mirages III qui ont décollé de
Refidim volent
à pleine puissance et alors qu'ils arrivent sur zone, ils
grimpent pour perdre de la vitesse afin de larguer leurs réservoirs
supplémentaires sans risque d'endommager leurs Missiles Air
/ Air accrochés sous la voilure delta. Aperçevant
les Su 7 qui franchissent le Canal, les pilotes de Mirage se mettent
en position d'attaque lorsque les Su 7 larguent leur chargement
en urgence et font demi-tout, sans doute informés par leur
contrôleur de la présence des "Shahak". Yifthak
Nir plonge alors vers les Su 7 suivi de près par son
ailier Dror Harish. Alors qu'ils
se rapprochent, le Su 7 qui se trouve en dernière position
se débarasse lui-aussi de ses bombes qui en explosant projettent
des débris qui touchent l'appareil de Nir.
Prenant rapidement de l'altitude pour faire le point de la situation
et éventuellement s'éjecter, il constate que tout
va bien. Rejoint par son ailier, celui-ci ne remarque rien d'anormal.
Peu avant l'explosion, Harish était
parvenu à tirer un missile qui avait atteint un Su 7 sans
le faire exploser. Faisant le point de la situation, Nir
demande à son ailier d'attaquer le Leader de la formation
de Su 7 pendant que lui s'occupe du Su 7 endommagé et qui
volant à la traîne est plus à sa portée.
Une longue poursuite au-dessus du territoire Egyptien s'engage alors.
Nir fait feu avec l'un de ses deux missiles
AA-2 (missile soviétique capturé et utilisé
par l'IDF / AF). Celui-ci explose au sol, Nir
mettant cette défaillance sous le coup des dommages provoqués
par l'explosion qui l'a secoué plus tôt. Il décide
donc de ne pas utiliser son second missile. Gagnant progressivement
du terrain, le pilote du Su 7 s'aperçoit bientôt de
la présence du Mirage et plutôt que d'engager le combat,
il amorçce un large virage pui permet à Nir
de se mettre à portée de tir et de faire usage de
ses canons alors qu'il ne se trouve plus qu'à 400 mètres.
Un bruit étrange met alors en évidence un nouveau
dysfonctionnement. Sans doute endommagé par l'explosion,
un seul canon est fonctionnel, provoquant un tir asymétrique.
Après plusieurs rafales, l'appareil Egyptien s'abat d'un
coup à 90° vers le sol et alors que Nir
s'écrie dans son masque " Saute, espèce d'idiot
saute !!! ", l'avion s'écrase et se transforme en une
boule de feu sans que le pilote n'ai le temps de s'éjecter.
Dans le même temps, Harish
abat un autre Su 7avec un missile AIM-9E.
Le 3 février 1974, il est victime
d'un accident après que le train d'atterrissage gauche ait
refusé de descebdre. Il se sort cependant indemne de l'accident.