Après l'affrontement aérien du 7
avril 1967 au cours duquel les Syriens perdent 6 MiG 21,
la solidarité entre les pays arabes, ennemis d'Israel se
renforce, laissant craindre aux dirigeants Israéliens une
attaque imminente. Afin de prévenir celle-ci, une attaque
de grande envergure est décidée afin de décimer
au sol l'essentiel de l'aviation ennemie. L'attaque qui débute
le 5 juin 1967 débouchera sur
un conflit plus connu sous le nom de Guerre
des 6 jours. La première vague est lancée entre
7 heures 45 et 9 heures et prend pour cible les bases aériennes
Egyptiennes et Syriennes. Lors de ce premier assaut, les Mirage
III remportent 6 victoires aériennes.
La seconde vague est lancée peu après
avec pour objectif d'achever la destruction de l'Armée de
l'Air Egyptienne. Le Squadron 119 sera
la seule unité de Mirage à remporter des victoires
lors de ce deuxième assaut.
Au Nord et à l'Est, Jordaniens et Syriens
entrent dans la bataille et tentent d'attaquer des cibles en territoire
Israélien. Des MiG 17 Syriens, escortés par des MiG
21 et des Hunter Jordaniens franchissent la frontière, provoquant
le décollage sur alerte des Mirage III chargés de
contrer de telles attaques. Dans le même temps, d'autres appareils
de l'IDF / AF sont envoyés bombarder des bases Syriennes
et Jordaniennes. Oded Sagee, du Squadron
119, est le premier à abattre un Hunter Jordanien. Puis
c'est au tour du Squadron 117 d'être
engagé dans le Nord. Dans une série d'engagements
successifs, les pilotes de ce Squadron revendiques 6 victoires pour
la perte d'un des leurs. Amnon Arad
abat 2 MiG 17 Syriens alors qu'un troisième est abattu par
Ezra Dotan tandis qu'Ehud
Hankin et Uri Gil abattent chacun
1 MiG 21 Syrien. Hankin doit cependant
abandonner son appareil endommagé par les débris du
MiG 21 qu'il vient d'abattre. Finalement, Uri
Even-Nir qui occupe les fonctions de commandant du Squadron
par intérim remporte la dernière victoire en abattant
un Hunter Libanais.
Alors que le Squadron
117 se bat dans le Nord d'Israel, le Squadron
119 engage le combat avec 2 MiG 21 Syriens chargés de
défendre la base T-4 que les Mirage III attaquent. Les deux
appareils sont abattus par Giora Rom
et Asher Snir.
Mirage IIICJ - "Shahak
29" - du Squadron 117 à Ramat David en juin
1967
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Dans le cadre de la Guerre d'Attrition, débutée
le 8 mars 1969 suite au déploiement
de pièces d'artillerie Egyptiennes le long du Canal de Suez,
le nombre des incursions Egytiennes devait sensiblement s'accroitre
à l'approche de l'été 1969. Afin de contrer
cette menace et de montrer à son adversaire sa détermination
à conserver la supériorité aérienne
dans le secteur l'IDF / AF met sur pied l'opération "
Rimonim " consistant à maintenir constamment en l'air
des patrouilles au Sud de la ville de Suez dans un secteur très
fréquenté par les chasseurs Egyptiens. Entre le 24
juin et le 7 juillet 1969, les
Israéliens abattront 9 MiG. Oded
Marom et Yiftach Spector, tous
du Squadron 101, revendiqueront respectivement
3 et 2,5 victoires au cours de cette période alors qu'Avinoam
Keldes (lui aussi du Squadron 101)
obtient sa première victoire le 7 juillet
1969 . Le Squadron 119 n'est
pas en reste et Asher Snir, Eitan
Karmi et Amos Amir font respectivement
passer leur total à 7, 4 et 3 victoires. Quant à Kobi
Richter, du Squadron 117, il obtient
sa seconde victoire. Cette dernière victoire est aussi la
première obtenue avec le nouveau missile Shafrir 2 qui, à
cette époque, est encore à l'essai et qui grace à
ce succès sera déclaré opérationnel.
Le lendemain, 8 juillet 1969,
se sont 7 MiG 21 Syriens qui cette fois-ci sont abattus dont 3 à
l'aide de Shafrir 2. Outre le nombre de victoires totales, cette
journée marque un tournant puisque pour la première
fois depuis le début des combats au Moyen-Orient, le nombre
des victoires obtenues par missile est sensiblement égal
à celui des avions abattus au canon. Le Squadron
117 revendique 4 victoires attribuées à Uri
Aven-Nir, Ran Goren, Shlomo
Navot, et Kobi Richter alors
que le Squadron 101 revendique 3 victoires
attribuées à Eitan
Ben-Eliyahu et à Giora Foreman
qui réalise un doublé. Une de ces victoires est obtenue
grâce à une acquisition radar impeccable avec un tir
à 400 - 500 mètres de distance.
Le dernier affrontement aérien de l'année 1969
a lieu le 11 décembre au-dessus
de la Syrie et met aux prises 4 à 6 MiG 17 venus de Blai
et des MiG 21 à des pilotes de Mirage III des Squadrons
117 et 119. Deux MiG 17 sont abattus
par les pilotes du Squadron 119 (Yitzhak
Nir et Menachem Shmul) pendant
qu'Uri Even-Nir, du Squadron
117 abat un MiG 21. Les MiG 17 volent à basse altitude
et à faible vitesse lorsqu'Amos
Amir les repère. Plongeant vers eux, la trappe d'atterrissage
de son Shahak 55 (bien connu pour ses nombreux déboires
et bénéficiant d'une très mauvaise réputation
dans son unité) s'ouvre accidentellement et le système
électrique de mise à feu du canon tombe en panne l'empéchant
de tirer. Yitzhak Nir qui suit son chef
de patrouille entend soudain un ordre de dégagement. Sans
savoir si le message lui est adressé, il dégage violemment.
Lorsqu'il sort de son virage, il aperçoit en contrebas 2
MiG 17 qui sont aux prises avec Uri
Even-Nir et Friedman et qui
sans se montrer très agressifs semblent esquiver sans difficulté
les attaques des deux chasseurs Israéliens. Tout en se rapprochant
à faible vitesse, aérofreins déployés,
Nir pense à la simulation de
combat aérien avec des MiG 17 capturés qu'il a eu
l'occasion de réaliser 1 an plus tôt, exercice qui
avait mis en évidence la nette supériorité
du MiG sur le Mirage III en matière d'agilité. Alors
qu'il se rapproche, l'un des MiG renverse son virage et passe à
environ 170 mètres du nez de Nir
qui tire une rafale et atteint le MiG 17 à l'aile. La verrière
du MiG s'ouvre alors et le siège est ejecté rapidement
avant que le parachute rouge et blanc du pilote syrien ne se déploie.
En raison de la distance très courte à laquelle s'est
produit le tir, plusieurs débris ont atteint l'avion de Nir.
Conscient du danger qu'il court, Nir
prend immédiatement la direction de Ramat David et se pose
sans difficulté.
Au cours de l'année 1970, l'arrivée
des premiers F4 est venue bousculer la donne du combat aérien
au Moyen Orient. Afin de contre-balancer la supériorité
tactique de l'IDF / AF, l'Egypte fait appel au soutien de l'Union
Soviétique qui déploie sur place des unités
de MiG 21 dont le rôle de défense du territoire Egyptien
va progressivement s'étendre du point de vue géographique.
Soucieux d'éviter tout affrontement direct avec les forces
Soviétiques, les Israéliens évitent tout d'abord
le combat mais les dommages causés à plusieurs appareils
Israéliens par des MiG 21 obligent les autorités militaires
à réagir.
Le 30 juillet 1970,
une ambuscade montée selon le schéma habituel est
organisée. Quatre Mirage III du Squadron
119 (Amos Amir / Asher
Snir / Abraham Shalmon et Avi
Gilad) sont chargés de simuler un groupe de reconnaissance
et envoyés comme appâts pendant que 4 Mirage III du
Squadron 117 conduits par Uri
Even-Nir (avec Ithamar Noiner,
Yehuda Koren et Ya'acov
Richter) et 4 Phantom attendent l'arrivée des MiG et
que deux autres Mirage du Squadron 101
sont en attente à Refidim.
Les Soviétiques tombent rapidement dans le piège et
envoient plusieurs sections de MiG 21 à la rencontre des
faux appareils de reconnaissance. Aussitôt les appareils Soviétiques
repérés, les chasseurs se mettent en position et les
MiG passent alors rapidement du statut de chasseur au statut de
chassé. Asher Snir, du Squadron
119, déjà titulaire de 11 victoires, est le premier
à abattre un MiG 21. Il est toutefois lui-même atteint
juste après par un missile AA-2 mais parvient à désengager
et à se poser à Refidim
sans encombre. Quatre autres MiG 21 Russes seront abattus ce jour
là dont 2 par des pilotes de F4. Avihu
Ben-Nun et Shaul Levi, du Squadron
69, abattront un MiG 21 avec un AIM-7 tiré à très
basse altitude alors que Aviem Sella
et Reuven Reshef, eux-aussi du Squadron
69, poursuivent leur MiG depuis une altitude de 5000 mètres
jusqu'à une altitude de 700 mètres avant de le détruire
avec un AIM-9D. Du coté du Squadron
117, Ithamar Noiner est obligé
d'abandonner le combat après qu'un voyant d'alarme d'huile
se soit allumé dans le cockpit. Escorté jusqu'à
Refidim par Uri Even-Nir, les deux
Shahak du Squadron 101 conduits par
Yiftach Spector décollent
alors pour remplacer les deux appareils qui se posent sans encombre.
Au cours du combat, Abraham Shalmon
remportera une victoire sur un MiG 21 et partagera une autre victoire
avec Yiftach Spector, arrivé
en renfort dans l'intervalle.
Huit jours plus tard, face au risque d'embrasement
généralisé et face au risque d'engagement direct
de l'URSS dans le conflit, les Etats-Unis exercent d'importantes
pressions diplomatiques et obtiennent la cessation des combats.
Ainsi, la guerre d'attrition qui avait débuté 17 mois
plus tôt prend fin après la mise en place d'un cessé
le feu décrété par l'ONU.