Malgré le fait que l'Armée de l'Air
Egyptienne ait perdu 75% de son aviation dès les premières
heures de la
Guerre des 6 jours,
le
5 juin 1967, les combats aériens
ne cesseront pas pour autant. Dès le lendemain,
6
juin 1967, plusieurs engagements permettront à l'IDF
/ AF de remporter de nouvelles victoires. A l'occasion de sorties
sporadiques de l'aviation Egytienne, celle-ci perd 6 appareils en
3 combats.
Guri Palter est à la
tête d'une section du
Squadron 101
avec
Giora Foreman comme ailier. Dans
le même temps
Uri Ye'eari, du
Squadron 119 et son ailier
Ithamar
Noiner sont envoyés pour soutenir les deux appareils du
Squadron 101 dans le secteur de Port
Said.
Foreman parvient à abattre
un MiG au canon à une distance de 300 mètres pendant
qu'
Uri Ye'ari en abat un second. Plus
au Sud, au-dessus de Jabel Mara, une paire de Shahak (Mirage III)
du
Squadron 119, pilotés par
Oded
Sagee et
Omri Afek engagent le combat
avec 4 MiG 17 Egyptiens et parviennent à abattre chacun 1 appareil
ennemi. Quatre heures plus tard, deux Shahak, du
Squadron
101 cette fois-ci, interceptent d'autres MiG 19 dans le même
secteur, permettant à
Oded Marom
et
Uri Shachar de revendiquer 1 MiG
chacun.
Débutée le 8 mars 1969,
la guerre d'attrition durera 17 mois et donnera lieu à de
nombreux affrontement aériens au cours desquelles l'IDF /
AF remportera un grand nombre de victoires. C'est à l'occasion
de l'un de ces affrontement qu'Ithamar
Noiner remportera sa première victoire en abattant un
MiG 21 Syrien avec un missile Shafrir. Se sera aussi la troisième
et dernière victoire remportée par un Mirage avec
ce missile de fabrication Israélienne.
Au début de l'année 1970, la guerre d'attrition s'intensifie.
La mise en service du F-4 permettant d'attaquer avec plus d'efficacité
les objectifs au sol, les pilotes de Mirage peuvent désormais
se conscarer pleinement à leur rôle initial d'intercepteur
à l'encontre des MiG 21 Egytiens et Syriens. La première
victoire de 1970 est remportée
le 4 janvier par le commandant du Squadron
101, Oded Marom, qui devient ainsi
le 5eme As Israélien. Le même jour, Ithamar
Noiner, du Squadron 117, abat lui-aussi
un autre MiG 21.
Quatre jours plus tard, c'est au tour de Shlomo
Navot, du squadron 117, de devenir
le 6eme As Israélien en abattant un MiG 21 Syrien. Un autre
MiG 21 Syrien est abattu par Noiner
qui obtient deux victoires en 4 jours et un autre par Ya'acov
Richter qui obtient sa quatrième victoire personnelle.
De manière plus globale, face aux revers subits par l'Armée
Egyptienne depuis l'automne précédent et devant la
menace que représente l'entrée en service du F-4 Phantom,
les dirigeants Egyptiens décident de demander l'intervention
direct de l'URSS. A cette époque, l'Union Soviétique
dispose déjà de 1500 conseillers militaires en Egypte
dont plusieurs ont été tué. L'URSS décide
donc de renforcer cette présence en déployant une
division complète avec tous ses équipements, station
radar, poste de commandement et de contrôle, batteries anti-aériennes
SA-2 et les nouvelles batteries SA-3. Cette division est chargée
d'assurer la défense d'Alexandrie, du Caire et d'Assouan
pendant que l'Armée de l'Air Egyptienne continue à
assurer la défense de la zone du canal de Suez.
Le 2 mars 1970 après avoir été touché
par la DCA Egyptienne à bord du Shahak 70, Ithamar
Noiner s'éjecte avec succès.
Au cours de l'année 1970, l'arrivée
des premiers F4 est venue bousculer la donne du combat aérien
au Moyen Orient. Afin de contre-balancer la supériorité
tactique de l'IDF / AF, l'Egypte fait appel au soutien de l'Union
Soviétique qui déploie sur place des unités
de MiG 21 dont le rôle de défense du territoire Egyptien
va progressivement s'étendre du point de vue géographique.
Soucieux d'éviter tout affrontement direct avec les forces
Soviétiques, les Israéliens évitent tout d'abord
le combat mais les dommages causés à plusieurs appareils
Israéliens par des MiG 21 obligent les autorités militaires
à réagir.
Le 30 juillet 1970,
une ambuscade montée selon le schéma habituel est
organisée. Quatre Mirage III du Squadron
119 (Amos Amir / Asher
Snir / Abraham Shalmon et Avi
Gilad) sont chargés de simuler un groupe de reconnaissance
et envoyés comme appâts pendant que 4 Mirage III du
Squadron 117 conduits par Uri
Even-Nir (avec Ithamar Noiner,
Yehuda Koren et Ya'acov
Richter) et 4 Phantom attendent l'arrivée des MiG et
que deux autres Mirage du Squadron 101
sont en attente à Refidim.
Les Soviétiques tombent rapidement dans le piège et
envoient plusieurs sections de MiG 21 à la rencontre des
faux appareils de reconnaissance. Aussitôt les appareils Soviétiques
repérés, les chasseurs se mettent en position et les
MiG passent alors rapidement du statut de chasseur au statut de
chassé. Asher Snir, du Squadron
119, déjà titulaire de 11 victoires, est le premier
à abattre un MiG 21. Il est toutefois lui-même atteint
juste après par un missile AA-2 mais parvient à désengager
et à se poser à Refidim
sans encombre. Quatre autres MiG 21 Russes seront abattus ce jour
là dont 2 par des pilotes de F4. Avihu
Ben-Nun et Shaul Levi, du Squadron
69, abattront un MiG 21 avec un AIM-7 tiré à très
basse altitude alors que Aviem Sella
et Reuven Reshef, eux-aussi du Squadron
69, poursuivent leur MiG depuis une altitude de 5000 mètres
jusqu'à une altitude de 700 mètres avant de le détruire
avec un AIM-9D. Du coté du Squadron
117, Ithamar Noiner est obligé
d'abandonner le combat après qu'un voyant d'alarme d'huile
se soit allumé dans le cockpit. Escorté jusqu'à
Refidim par Uri Even-Nir, les deux
Shahak du Squadron 101 conduits par
Yiftach Spector décollent
alors pour remplacer les deux appareils qui se posent sans encombre.
Au cours du combat, Abraham Shalmon
remportera une victoire sur un MiG 21 et partagera une autre victoire
avec Yiftach Spector, arrivé
en renfort dans l'intervalle.
Huit jours plus tard, face au risque d'embrasement
généralisé et face au risque d'engagement direct
de l'URSS dans le conflit, les Etats-Unis exercent d'importantes
pressions diplomatiques et obtiennent la cessation des combats.
Ainsi, la guerre d'attrition qui avait débuté 17 mois
plus tôt prend fin après la mise en place d'un cessé
le feu décrété par l'ONU.
Le 9 octobre 1973, au quatrième
jour de la guerre, Dror Harish, alors
pilote de réserve avec le Squadron
101 devient le 14eme As de l'IDF / AF en abattant 2 MiG 17 Syriens
dans le Nord. Il est suivi par Ithamar
Noiner qui, 3 jours plus tard, devient le 15eme As. Le lendemain,
c'est au tour de Reuven Rozen d'atteindre
le statut d'As, le 16eme de l'IDF / AF.
A cette même date du 13 octobre 1973,
un autre pilote remporte sa première victoire . Ce jour là,
Raanan Yosef, du Squadron
113, effectue une patrouille en compagnie d'Ilan
Gonen lorsqu'il aperçoit des explosions. N'ayant reçu
aucun ordre du contrôleur, les deux pilotes peuvent voir clairement
les MiG 17 sur l'un desquels Yosef
lache un missile, bientôt imité par Gonen.
Le premier missile touche l'appareil de plein fouet et le second
l'atteint alors que le MiG est dejà en feu. Yosef
voit alors un second MiG qu'il prend en chasse. Arrivant trop vite,
il cabre son appareil pour perdre de la vitesse. Le temps est nuageux
et lorsqu'il repasse sous la couche nuageuse, il ne retrouve pas
les MiG 17. Désormais au-dessus du territoire Syrien, Yosef
décide de rebrousser chemin. Il entend alors à la
radio la voix d'Avi Lanir et sera
le dernier à l'entendre.
A ce stade de la guerre, 4 chasseurs Delta ont déjà
été perdu dont 2 du fait de la DCA ou des SAM. La
cinquième perte intervient juste après que Yosef
ait remporté sa première victoire lorsqu'Avi
Lanir, alors commandant du Squadron
101 est abattu par un SA-3 alors qu'il poursuit un appareil
ennemi. Après la perte de Tzvika
Vered, fait prisonnier en date du 9 octobre
après avoir été abattu par un missile
Sol/Air, le Commandant de la base de Ramat David, Ya'acov
Agassi avait demandé à tous les pilotes du
Squadron 117 de renoncer à poursuivre
tout appareil ennemi s'engageant dans une zone abritant des sites
de lancement de SAM répertoriés. Malheureusement,
le 12 octobre, Amichai Rokeach sera
lui aussi perdu dans les mêmes circonstances et fait prisonnier.
Ainsi, le 13 octobre, Avi
Lanir est le troisème pilote à être victime
des batteries de missile et le premier à trouver la mort
dans ces circonstances.
Immédiatement après cette perte, le commandant de
l'IDF / AF interdira formellement à tous les pilotes de chasse
de se lancer à la poursuite d'un appareil au-delà
de la ligne de front considérant que les risques liés
à de telles poursuites étaient supérieurs aux
bénéfices attendus. Au moment de la perte de Lanir,
Reuven Rozen est quant à lui
sanglé dans son cockpit et attend le déclenchement
de l'alarme pour décoller, sans rien savoir du drame qui
vient de se jouer et des nouvelles directives qui viennent d'être
annoncées. Après avoir décollé, il découvre
deux Su 20 mais le contrôleur lui annonce par erreur qu'il
s'agit d'appareils Israéliens. Le temps de se rendre compte
de la bévue et les deux appareils filent déjà
à toute vitesse au ras du sol, privant Reuven
d'une victoire rapide et facile. Poursuivant les deux appareils,
il tire un missile qui explose mais ne parvient pas à détruire
le Sukhoi visé. Ayant pénétré en territoire
Syrien, la DCA se déchaîne et les missiles SAM fusent
de toute part. Reuven ignore ces tirs
qui atteignent finalement le Su 20 au lieu de toucher son Nesher.
Le contrôleur avise ses supérieurs du déroulement
du combat et c'est alors que l'Etat-Major demande au contrôleur
de rappeler immédiatement Reuven.
Trop concentré sur son vol à très basse altitude
et très haute vitesse à la poursuite d'un ennemi en
terrain hostile, Reuven ne répond
pas aux appels du contrôleur. Les deux appareils volent alors
trop bas pour que Reuven parvienne
à tirer. Survolant d'un coup une petite dépression
de terrain, Reuven profite de l'occasion
et lache une rafale qui fait exploser le Sukhoi, lui permettant
ainsi de remporter sa cinquième victoire. Disposant de suffisamment
de carburant, Reuven revient à
sa base en contournant le Golan. Lorsqu'il atterrit à sa
base, il se voit interdit de vol sur ordre du Commandant en chef
de l'IDF / AF pour n'avoir pas respecté un ordre direct.
Le soir même, Amos Lapidot,
commandant de la base d'Hatzor défendra la cause de Reuven
auprès du Major General Beni Peled
et parviendra à faire lever l'interdiction de vol.