PHOTO GROUPE Sq 101 - 1971 (réserviste)
Au quatrième jour de la guerre, le 8
juin 1967, l'activité de l'Armée de l'Air Egyptienne
au-dessus du Sinai reste limitée, permettant toutefois à
l'IDF / AF de remporter 4 nouvelles victoires au cours de deux engagements
distincts. Lev Arlozor, du Squadron
101, remporte une première victoire sur un MiG 17 au-dessus
de Romani alors que le Squadron 119
revendique 3 victoires remportées par Avraham
Shalmon (2 MiG 19) et Menachem Shmul
(1 MiG 19).
Dans l'après-midi et dans le même secteur, 3 nouveaux
engagements permettent de remporter 4 nouvelles victoires mais cette
fois-ci au prix d'un Mirage. Parmi les pilotes victorieux se trouve
Reuven Rozen qui ce jour là
vole sur le Shahak 58 et doit faire
face à des MiG 17 particulièrement combatifs en compagnie
d'Avraham Shalmon (qui vole sur
le Shahak 55) titulaire de deux victoires
le matin même. Pris en chasse par un MiG 17, l'appareil Egyptien
parvient progressivement à gagner du terrain sur Rozen
grâce à sa plus grande manoeuvrabilité. En revanche,
n'étant pas équipé de missiles Air Air, le
MiG 17 doit impérativement se placer dans l'axe de son adversaire
pour espérer pouvoir l'atteindre au canon. Rozen
parvient à esquiver et à prendre de la vitesse pour
se mettre hors de portée de tir du MiG. Dans le même
temps Shalmon est aux prises avec
l'autre MiG. Meilleur pilote de l'unité, Shalmon
eut été le plus à même d'abattre les
deux MiG s'il n'avait pas été aux commandes du Shahak
55, un avion doté d'une très mauvaise réputation
(pour s'être écrasé deux fois) et d'un canon
capricieux (A l'inverse, le Shahak 58
permetta à 7 pilotes différents - qui deviendront
tous des As - d'obtenir 12 victoires avec cet avion). C'est d'ailleurs
ce qui arrive au cours de cette sortie, le canon du Shahak
55 refusant de fonctionner une fois de plus. A un moment donné,
alors que les deux MiG volent dans la même direction, Shalmon
effectue une nouvelle tentative en espérant parvenir à
faire fonctionner son canon mais pour une raison inconnue il attaque
le MiG de tête, s'exposant de fait au tir du second MiG qui
le prend maintenant en sandwich et qui se trouve à une distance
de 500 mètres de Shalmon
qui lui-même vole 200 mètres derrière le premier
MiG. Arrivé à la rescousse, Rozen
tire au canon sur le second MiG et enregister des impacts mais ne
peut assister à la chute de l'appareil, ne revendiquant qu'une
victoire probable à son retour à la base. Lorsqu'il
dégage après avoir touché le MiG, Rozen
découvre un bombardier Il-28 qu'il décide d'attaquer.
Manquant d'entraînement pour attaquer une cible aussi grosse,
il est de plus surpris par tir défensif mais parvient malgré
tout à atteindre l'appareil au niveau de l'aile avant de
dégager le secteur. Lorsqu'il rentrera à sa base,
Rozen apprendra que sa victoire sur
le MiG est confirmée et que l'Il-28 s'est posé au
Caire, sur 1 seul moteur.


Mirage IIICJ - "Shahak
58 " - du Squadron 119 en juin 1967
|
Débutée le 8 mars 1969
par le déploiement de canons le long du Canal de Suez, la
guerre d'attrition durera 17 mois et sera à l'origine de
très nombreux combats aériens entre IDF / AF et Armée
de l'Air Egyptienne. C'est dans ce contexte que le 14
avril 1969, Reuven Rozen (Squadron
119) remporte la première victoire d'un Mirage avec missile
AIM-9B. Ce jour là, Rozen décolle
sur alerte de Refidim
avec Menachem Eyal pour intercepter
un chasseur Egyptien chargé simuler l'attaque d'une position
Israélienne afin de détourner l'attention des chasseurs
de veille avancée pendant qu'un MiG 21 effectue une reconnaissance
dans un secteur proche. En fait, se sont 2 sections de 4 chasseurs
que la patrouille de 2 Mirage doit affronter. Aggravant un peu plus
situation des deux pilotes Israéliens, Rozen
(qui est en tête), oublie de larguer son réservoir
supplémentaire, générant ainsi une traînée
particulièrement handicapante. Très vite, un MiG se
place dans ses 6 heures. Rozen se
lance alors dans une manuvre
en ciseaux pour tenter de reprendre le dessus. Alors que le
MiG 21 sort du ciseaux en prenant de la vitesse, Rozen
ne parvient pas à le suivre du fait de son réservoir
toujours accroché. Il tire alors son missile AIM-9B qui atteint
le MiG qui se trouve alors à 1200 mètres.
Dans le même temps Eyal pourchasse
un autre MiG sur lequel il fait feu sans résultat. Cumulant
les erreurs au cours de ce combat, Rozen
ne dégage pas après avoir tiré son missile
et reste de longues secondes à attendre le résultat
de son tir. Profitant de l'inattention du pilote Israélien,
un autre MiG se place derrière lui et tire 2 missiles qui
explosent à proximité immédiate de son Mirage
qui sera atteint par 200 fragments. Bien qu'endommagé, les
commandes fonctionnent toujours et Rozen
dégage aussi vite qu'il le peut. Si aucun organe vital n'est
touché, une fuite d'huile faillit bien obliger le pilote
à s'éjecter mais celui-ci parvient à se poser
in extremis à Refidim.

Le 22 mai 1969, le Squadron
119 est chargé de mener une reconnaissance au-dessus
de Louxor en vue d'identifier des objecitfs potentiels. La veille,
Ran Ronen, qui est commandant du Squadron,
vient préparer la mission en compagnie de Reuven
Rozen, officicer de reconnaissance de l'unité. Tout en
préparant la mission, Ronen
demande à prendre l'alerte avec Rozen
et fait préparer 2 appreils à ces fins. Alors qu'ils
continuent à consulter leurs cartes en vue de la mission
du lendemain, les deux pilotes sont mis en alerte et décollent
peu après. Les ordres sont simples et clairs ; silence radio
strict, plein gaz, cap au 240, altitude 20 000 pieds, engagez l'ennemi.
Alors qu'ils se dirigent vers Bardavil, deux autres Mirage du Squadron
119 pilotés par Asher Snir
et Eli Menachem ont décollé
de Refidim où
le Squadron prend l'alerte avancée. Snir
et Menachem sont les premiers à
arriver sur la zone d'interception, bientôt rejoints par Ronen
et Rozen. Lorsque ces derniers arrivent,
ils croisent MiG qui volent par deux. Ronen
et Rozen se séparent. Rozen
se place dans le sillage d'un MiG peu agressif qui cherche visiblement
à rompre le combat lorsque tout d'un coup celui-ci bascule
sur son aile et disparaît, le laissant seul et isolé.
Frustré, Rozen l'est d'autant
plus qu'il entend à la radio les 3 autres pilotes qui sont
aux prises avec les MiG alors que lui perd de précieuses
minutes à chercher un ennemi invisible. Tout d'un coup, il
aperçoit un MiG volant très bas. Abaissant le nez
de son appareil, Rozen commence à
plonger lorsqu'il entend l'ordre de désengagement donné
par Ronen. Au même moment, Rozen
ne se trouve plus qu'à 500 mètres du MiG qui semble
inconscient de la présence du Mirage. Tout en ajustant son
tir, Rozen s'aperçoit qu'un
deuxième Mirage l'a rejoint (celui d'Eli
Menachem) lorsque d'un coup, Snir
donne l'ordre de dégagement " Numéro 2, un
MiG derrière vous, dégagez ! " en pensant
que c'est son équipier qui est le mieux placé. Croyant
que le message s'adresse à lui, Menachem
dégage donnant à Rozen
la possibilité d'abattre le troisième MiG de sa carrière.
De leur côté, Asher Snir
et Ran Ronen ont abattu un MiG 21
chacun au cours du combat.
Squadron 119 - 1970
Le 14 mai 1970, Reuven
Rozen remporte sa quatrième victoire et manque de peu
l'occaion de devenir le 10eme As de l'IDF. Après être
parvenu à abattre un premier MiG 21 à l'aide d'un
missile, il se lance à la poursuite d'un second MiG qui part
en piqué. Très exité par l'obtention de sa
première victoire, Reuven s'accroche à sa proie et
tire à 350 mètres mais manque sa cible. Lancé
dans un piqué prononcé, Reuven
tente de suivre le MiG et se rapproche à moins de 100 mètres.
Le risque d'être lui-même touché par les éclats
à une distance aussi courte étant trop élevé,
il laisse passer sa chance d'autant que le piqué prononcé
dans lequel il est lancé risque de lui être fatal s'il
ne redresse pas très vite. Décelérant au maximum,
il tire sur le manche et se trouve écrasé sur son
siège, soumis à un facteur de charge de 10G, subissant
le voile noir à un moment critique pendant lequel le MiG
peut à tout moment reprendre l'initiative et lui tirer dessus.
Lorsqu'il retrouve la vue et qu'il aperçoit l'horizon, il
cherche le MiG du regard mais ne trouve rien. Par chance le MiG
a préféré rompre le combat.
Le lendemain, 15 mai, se sont finalement Yehuda
Koren et Kobi Richter qui deviendront
respectivement les 10eme et 11eme As de l'IDF / AF en abattant 1
MiG 21 Egyptien (pour Koren) et 2
MiG 17 Egyptiens (pour Richter).
Koren obtient sa victoire en tirant
un missile à plus de 2000 mètres de distance. Croyant
au début avoir manqué sa cible du fait de l'extinction
du moteur fusée du missile, il est surpris de voir une explosion
correspondant à 'impact de son Shafrir 2.
Squadron 119 - 1971
Le 9 octobre 1973, au quatrième
jour de la guerre, Dror Harish, alors
pilote de réserve avec le Squadron
101 devient le 14eme As de l'IDF / AF en abattant 2 MiG 17 Syriens
dans le Nord. Il est suivi par Ithamar
Noiner qui, 3 jours plus tard, devient le 15eme As. Le lendemain,
c'est au tour de Reuven Rozen d'atteindre
le statut d'As, le 16eme de l'IDF / AF.
A cette même date du 13 octobre 1973,
un autre pilote remporte sa première victoire . Ce jour là,
Raanan Yosef, du Squadron
113, effectue une patrouille en compagnie d'Ilan
Gonen lorsqu'il aperçoit des explosions. N'ayant reçu
aucun ordre du contrôleur, les deux pilotes peuvent voir clairement
les MiG 17 sur l'un desquels Yosef
lache un missile, bientôt imité par Gonen.
Le premier missile touche l'appareil de plein fouet et le second
l'atteint alors que le MiG est dejà en feu. Yosef
voit alors un second MiG qu'il prend en chasse. Arrivant trop vite,
il cabre son appareil pour perdre de la vitesse. Le temps est nuageux
et lorsqu'il repasse sous la couche nuageuse, il ne retrouve pas
les MiG 17. Désormais au-dessus du territoire Syrien, Yosef
décide de rebrousser chemin. Il entend alors à la
radio la voix d'Avi Lanir et sera
le dernier à l'entendre.
A ce stade de la guerre, 4 chasseurs Delta ont déjà
été perdu dont 2 du fait de la DCA ou des SAM. La
cinquième perte intervient juste après que Yosef
ait remporté sa première victoire lorsqu'Avi
Lanir, alors commandant du Squadron
101 est abattu par un SA-3 alors qu'il poursuit un appareil
ennemi. Après la perte de Tzvika
Vered, fait prisonnier en date du 9 octobre
après avoir été abattu par un missile
Sol/Air, le Commandant de la base de Ramat David, Ya'acov
Agassi avait demandé à tous les pilotes du
Squadron 117 de renoncer à poursuivre
tout appareil ennemi s'engageant dans une zone abritant des sites
de lancement de SAM répertoriés. Malheureusement,
le 12 octobre, Amichai Rokeach sera
lui aussi perdu dans les mêmes circonstances et fait prisonnier.
Ainsi, le 13 octobre, Avi
Lanir est le troisème pilote à être victime
des batteries de missile et le premier à trouver la mort
dans ces circonstances.
Immédiatement après cette perte, le commandant de
l'IDF / AF interdira formellement à tous les pilotes de chasse
de se lancer à la poursuite d'un appareil au-delà
de la ligne de front considérant que les risques liés
à de telles poursuites étaient supérieurs aux
bénéfices attendus. Au moment de la perte de Lanir,
Reuven Rozen est quant à lui
sanglé dans son cockpit et attend le déclenchement
de l'alarme pour décoller, sans rien savoir du drame qui
vient de se jouer et des nouvelles directives qui viennent d'être
annoncées. Après avoir décollé, il découvre
deux Su 20 mais le contrôleur lui annonce par erreur qu'il
s'agit d'appareils Israéliens. Le temps de se rendre compte
de la bévue et les deux appareils filent déjà
à toute vitesse au ras du sol, privant Reuven
d'une victoire rapide et facile. Poursuivant les deux appareils,
il tire un missile qui explose mais ne parvient pas à détruire
le Sukhoi visé. Ayant pénétré en territoire
Syrien, la DCA se déchaîne et les missiles SAM fusent
de toute part. Reuven ignore ces tirs
qui atteignent finalement le Su 20 au lieu de toucher son Nesher.
Le contrôleur avise ses supérieurs du déroulement
du combat et c'est alors que l'Etat-Major demande au contrôleur
de rappeler immédiatement Reuven.
Trop concentré sur son vol à très basse altitude
et très haute vitesse à la poursuite d'un ennemi en
terrain hostile, Reuven ne répond
pas aux appels du contrôleur. Les deux appareils volent alors
trop bas pour que Reuven parvienne
à tirer. Survolant d'un coup une petite dépression
de terrain, Reuven profite de l'occasion
et lache une rafale qui fait exploser le Sukhoi, lui permettant
ainsi de remporter sa cinquième victoire. Disposant de suffisamment
de carburant, Reuven revient à
sa base en contournant le Golan. Lorsqu'il atterrit à sa
base, il se voit interdit de vol sur ordre du Commandant en chef
de l'IDF / AF pour n'avoir pas respecté un ordre direct.
Le soir même, Amos Lapidot,
commandant de la base d'Hatzor défendra la cause de Reuven
auprès du Major General Beni Peled
et parviendra à faire lever l'interdiction de vol.