Au quatrième jour de la guerre, le
8
juin 1967, l'activité de l'Armée de l'Air Egyptienne
au-dessus du Sinai reste limitée, permettant toutefois à
l'IDF / AF de remporter 4 nouvelles victoires au cours de deux engagements
distincts.
Lev Arlozor, du
Squadron
101, remporte une première victoire sur un MiG 17 au-dessus
de Romani alors que le
Squadron 119 revendique
3 victoires remportées par
Avraham
Shalmon (2 MiG 19) et
Menachem Shmul
(1 MiG 19).
Dans l'après-midi et dans le même secteur, 3 nouveaux
engagements permettent de remporter 4 nouvelles victoires mais cette
fois-ci au prix d'un Mirage. Un premier combat opposant deux Mirages
du Squadron 101 à des MiG 17
et des MiG 21 se termine par la destruction d'un MiG 21 et la perte
d'un Mirage (pilote ejecté par manque de carburant). Un deuxième
combat met aux prises 2 pilotes du Squadron
119 avec des MiG 17 et permet à Reuven
Rozen de remporter sa première victoire et d'endommager
un Il-28. Le troisième combat met aux prises deux Mirage
du Squadron 119 pilotés par
Menachem Shmul et Ya'acov
Agassi avec 3 Il-28. Shmul parvient
à abattre un des bombardiers avant d'être attaqué
par des MiG 21 dont il abattra un exemplaire portant à 3
le nombre de ses victoires pour la journée.
Mirage IIICJ "Shahak
41" du Squadron 119 en juin 1967
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Le dernier affrontement aérien de l'année 1969
a lieu le 11 décembre au-dessus
de la Syrie et met aux prises 4 à 6 MiG 17 venus de Blai
et des MiG 21 à des pilotes de Mirage des Squadrons
117 et 119. Deux MiG 17 sont abattus
par les pilotes du Squadron 119 (Yitzhak
Nir et Menachem Shmul) pendant
qu'Uri Even-Nir, du Squadron
117 abat un MiG 21. Les MiG 17 volent à basse altitude
et à faible vitesse lorsqu'Amos
Amir les repère. Plongeant vers eux, la trappe d'atterrissage
de son Shahak 55 (bien connu pour ses
nombreux déboires et bénéficiant d'une très
mauvaise réputation dans son unité) s'ouvre accidentellement
et le système électrique de mise à feu du canon
tombe en panne l'empéchant de tirer. Yitzhak
Nir qui suit son chef de patrouille entend soudain un ordre
de dégagement. Sans savoir si le message lui est adressé,
il dégage violemment. Lorsqu'il sort de son virage, il aperçoit
en contrebas 2 MiG 17 qui sont aux prises avec Uri
Even-Nir et Friedman et qui
sans se montrer très agressifs semblent esquiver sans difficulté
les attaques des deux chasseurs Israéliens. Tout en se rapprochant
à faible vitesse, aérofreins déployés,
Nir pense à la simulation de
combat aérien avec des MiG 17 capturés qu'il a eu
l'occasion de réaliser 1 an plus tôt, exercice qui
avait mis en évidence la nette supériorité
du MiG sur le Mirage en matière d'agilité. Alors qu'il
se rapproche, l'un des MiG renverse son virage et passe à
environ 170 mètres du nez de Nir
qui tire une rafale et atteint le MiG 17 à l'aile. La verrière
du MiG s'ouvre alors et le siège est ejecté rapidement
avant que le parachute rouge et blanc du pilote syrien ne se déploie.
En raison de la distance très courte à laquelle s'est
produit le tir, plusieurs débris ont atteint l'avion de Nir.
Conscient du danger qu'il court, Nir
prend immédiatement la direction de Ramat David et se pose
sans difficulté.
Le 6 octobre 1973, alors que toute
activité est interrompue en Israel pour célébrer
la fête du Yom Kippour, Menachem
Sharon, commandant du Squadron 144
(Nesher) à Etszion, demande à Yirmi
Keidar, son premier adjoint, d'organiser une patrouille de
4 appareils pour escorter un appareil de reconnasisance le long
du Canal de Suez. L'objectif est alors de vérifier les
informations fournies par les services de renseignements indiquant
l'imminence d'un conflit avec les pays Arabes. Le Squadron est
déjà en alerte avec les EP (Emergency Pilot) à
leur poste et les pilotes de réserve présents. Keidar
choisit 2 réservistes comme numéro 2 et 3 et un
pilote régulier comme numéro 4. Ils décollent
à 14 heures. Arrivé au point de rendez-vous, aucune
trace de l'appareil de reconnaissance. D'un coup, le groupe est
dirigé vers Om Hashiba, cap 270, altitude 10 000 pieds,
pour intercepter une formation ennemie qu'ils ne trouvent pas.
A nouveau, le contrôleur indique que les appareils sont
à basse altitude mais là encore, rien ! Plongeant
à nouveau vers le sol, ce n'est qu'après plusieurs
aller et retour que la formation trouve enfin 4 Su 7 qui volent
à très basse altitude (environ 300 pieds - 100 mètres).
Les Nesher larguent alors leurs réservoirs et plongent
sur l'ennemi. Assaf Ben-Nun vole
à gauche de Yirmi Keidar
alors que Menachem Shmul et Yosef
Lavi volent à droite. Assaf
s'occupe du numéro 4 et Yirmi
s'occupe du numéro 3 sur lequel il tire un Shafrir 2 qui
passe très près du Sukhoi mais n'explose pas, sans
doute en raison d'une défaillance du système de
déclenchement de proximité. Au même moment,
une explosion importante se produit à gauche de son Nesher,
faisant tout simplement disparaître l'appareil Egyptien
qui volait à côté de lui
Assaf
vient tout simplement de remporter la première victoire
de la Guerre du Kippour.
Après être parvenu à se placer à portée
missile de ce dernier, Assaf avait
appuyé sur le selecteur de tir mais rien ne s'était
passé. L'acquisition radar étant rendue impossible
par la trop faible altitude, Assaf
change alors de missile et opte pour un infra-rouge. Lorsqu'il
redresse la tête pour voir à l'extérieur,
il n'aperçoit pas le Su 7 mais entend toujours l'avertisseur
du radar qui indique la présence proche de l'appareil Egyptien.
Voyant Yirmi qui vole juste à
sa droite, il sait que le bip de son radar ne peut pas correspondre
à l'appareil de son chef et décide alors de tirer
son missile sans contrôle visuel de la cible. Suivant du
regard le trajet du missile, il aperçoit enfin le Su 7
qui se trouve en fait juste devant.
Pilote réserviste depuis 1960, Keidar
est alors à cette époque l'un des premiers pilotes
de chasse de l'IDF / AF. Au cours de la campagne
du Sinai, en 1956, il était pilote régulier
sur P-51D avant de devenir pilote sur Mystère au cours
de la Guerre des 6 jours,
en 1967, tout comme Assaf Ben-Nun.
Abattu au cours de ces deux conflits, il n'y remportera aucune
victoire et devra attendre son troisième conflit pour
ouvrir son plamarès.
De son côté, Assaf
Ben-Nun est pilote d'appareils d'épandage pour l'agriculture
entre 1960 et 1968 lorsqu'il s'engage dans l'IDF / AF comme
pilote d'essais et participe activement à la mise au
point du Nesher en qualité de chef pilote. Au cours des
campagnes de 1956 et
1967, il avait aussi
servi comme pilote et remporté sa première victoire
à l'occasion de la Guerre
des 6 jours.
Alors qu'il vient de remporter sa victoire, Yirmi
doit éviter un autre MiG qui est poursuivit par Menachem
Shmul qui ne tarde pas à l'abattre devenant ainsi le
13eme As Israélien et le premier de la Guerre
du Kippour. Alors que 3 des 4 Su 7 ont été abattu,
le contrôleur demande l'assistance de chasseur pour détruire
des missiles guidés Sa-5 qui viennent d'être largués
par un bombardier Tu 16. Keidar envoi
alors Menachem Shmul et Assaf
Ben-Nun vers Refidim
pour tenter de détruire les missiles pendant qu'il décide
lui-même de se lancer à la poursuite du Leader de la
formation de Su-7 dont il estime qu'il dispose de seulement 30 secondes
d'avance sur lui. Il repère bientôt le Su 7 qui est
en virage et coupe sa trajectoire. Au moment où le Su 7 redresse,
Keidar n'est plus qu'à 1000
- 1500 mètres derrière lui. Il tire alors son second
missile infra-rouge qui entre directement dans la tuyère
du Sukhoi et fait exploser l'avion. Le pilote Egyptien s'éjecte
mettant ainsi fin au premier affrontement de la guerre du Kippour.