Pilote au Squadron 105 pendant la
Guerre des 6 jours, Yirmi
Keidar remporte sa première victoire sur Super Mystère
B2.
Pilote au Squadron 144, Yirmi
Keidar est victime d'une panne moteur à l'atterrissage
alors qu'il est aux commandes du "Shahak
55" le 4 mars 1971. Gravement
blessé au cours du crash qui suit, il restera dans le coma
pendant 1 semaine et souffrira de graves blessures internes et à
la tête. Il quittera l'hopital 9 mois plus tard avec des séquelles
non négligeables au niveau de la jambe et notamment une limitation
de l'amplitude de mouvement de sa cheville et une jambe légèrement
plus courte que l'autre du fait d'une fracture complexe. Pour autant,
son désir de continuer à voler sur Jet est intact
même si, du fait de la gravité de ses blessures, personne
ne prête attention à ses affirmations selon lesquelles
il volera à nouveau. Les seuls à l'écouter
sont le commandant de l'IDF / AF, le Major General Beni
Peled et le commandant du Squadron
101, Avi Lanir. Les experts médicaux
estiment que si Keidar devait s'éjecter
à nouveau, il perdrait l'usage de sa cheville et qu'il ne
pourrait alors plus jamais piloter.
Le 5 mai 1972, Keidar effectue son
premier vol depuis l'accident avec Lanir
à bord d'un Mirage III biplace. L'année suivante,
Keidar aura suffisamment récupéré
pour se voir directement impliqué dans les premiers combats
de la Guerre du Kippour
et remporter ce jour là deux victoires sur des Su 7 Egyptiens
à bord de son Nesher.
Ce jour là, le 6 octobre 1973,
alors que toute activité est interrompue en Israel pour célébrer
la fête du Yom Kippour, Menachem
Sharon, commandant du Squadron 144
(Nesher) à Etszion, demande à Yirmi
Keidar, son premier adjoint, d'organiser une patrouille de 4
appareils pour escorter un appareil de reconnasisance le long du
Canal de Suez. L'objectif est alors de vérifier les informations
fournies par les services de renseignements indiquant l'imminence
d'un conflit avec les pays Arabes. Le Squadron est déjà
en alerte avec les EP (Emergency Pilot) à leur poste et les
pilotes de réserve présents. Keidar
choisit 2 réservistes comme numéro 2 et 3 et un pilote
régulier comme numéro 4. Ils décollent à
14 heures. Arrivé au point de rendez-vous, aucune trace de
l'appareil de reconnaissance. D'un coup, le groupe est dirigé
vers Om Hashiba, cap 270, altitude 10 000 pieds, pour intercepter
une formation ennemie qu'ils ne trouvent pas. A nouveau, le contrôleur
indique que les appareils sont à basse altitude mais là
encore, rien ! Plongeant à nouveau vers le sol, ce n'est
qu'après plusieurs aller et retour que la formation trouve
enfin 4 Su 7 qui volent à très basse altitude (environ
300 pieds - 100 mètres). Les Nesher larguent alors leurs
réservoirs et plongent sur l'ennemi. Assaf
Ben-Nun vole à gauche de Yirmi
Keidar alors que Menachem Shmul
et Yosef Lavi volent à droite.
Assaf s'occupe du numéro
4 et Yirmi s'occupe du numéro
3 sur lequel il tire un Shafrir 2 qui passe très près
du Sukhoi mais n'explose pas, sans doute en raison d'une défaillance
du système de déclenchement de proximité. Au
même moment, une explosion importante se produit à
gauche de son Nesher, faisant tout simplement disparaître
l'appareil Egyptien qui volait à côté de lui
Assaf vient tout simplement
de remporter la première victoire de la Guerre
du Kippour. Après être parvenu à se placer
à portée missile de ce dernier, Assaf
avait appuyé sur le selecteur de tir mais rien ne s'était
passé. L'acquisition radar étant rendue impossible
par la trop faible altitude, Assaf
change alors de missile et opte pour un infra-rouge. Lorsqu'il redresse
la tête pour voir à l'extérieur, il n'aperçoit
pas le Su 7 mais entend toujours l'avertisseur du radar qui indique
la présence proche de l'appareil Egyptien. Voyant Yirmi
qui vole juste à sa droite, il sait que le bip de son radar
ne peut pas correspondre à l'appareil de son chef et décide
alors de tirer son missile sans contrôle visuel de la cible.
Suivant du regard le trajet du missile, il aperçoit enfin
le Su 7 qui se trouve en fait juste devant.
Pilote réserviste depuis 1960, Keidar
est alors à cette époque l'un des premiers pilotes
de chasse de l'IDF / AF. Au cours de la campagne
du Sinai, en 1956, il était pilote régulier
sur P-51D avant de devenir pilote sur Mystère au cours
de la Guerre des 6 jours,
en 1967, tout comme Assaf Ben-Nun.
Abattu au cours de ces deux conflits, il n'y remportera aucune
victoire et devra attendre son troisième conflit pour
ouvrir son plamarès.
De son côté, Assaf
Ben-Nun est pilote d'appareils d'épandage pour l'agriculture
entre 1960 et 1968 lorsqu'il s'engage dans l'IDF / AF comme
pilote d'essais et participe activement à la mise au
point du Nesher en qualité de chef pilote. Au cours des
campagnes de 1956 et
1967, il avait aussi
servi comme pilote et remporté sa première victoire
à l'occasion de la Guerre
des 6 jours.
Alors qu'il vient de remporter sa victoire, Yirmi
doit éviter un autre MiG qui est poursuivit par Menachem
Shmul qui ne tarde pas à l'abattre devenant ainsi le
13eme As Israélien et le premier de la Guerre
du Kippour. Alors que 3 des 4 Su 7 ont été abattu,
le contrôleur demande l'assistance de chasseur pour détruire
des missiles guidés Sa-5 qui viennent d'être largués
par un bombardier Tu 16. Keidar
envoi alors Menachem Shmul et Assaf
Ben-Nun vers Refidim
pour tenter de détruire les missiles pendant qu'il décide
lui-même de se lancer à la poursuite du Leader de
la formation de Su-7 dont il estime qu'il dispose de seulement
30 secondes d'avance sur lui. Il repère bientôt le
Su 7 qui est en virage et coupe sa trajectoire. Au moment où
le Su 7 redresse, Keidar n'est
plus qu'à 1000 - 1500 mètres derrière lui.
Il tire alors son second missile infra-rouge qui entre directement
dans la tuyère du Sukhoi et fait exploser l'avion. Le pilote
Egyptien s'éjecte mettant ainsi fin au premier affrontement
de la guerre du Kippour.
Alors que 3 des Nesher se dirigent vers El-Arish pour y être
ravitaillé, Assaf Ben-Nun
qui manque de carburant doit se poser à Refidim
qui vient d'être bombardé. Bien que l'aérodrome
ne comporte aucun personnel au sol qualifié pour ravitailler
son Nesher, Assaf, en qualité
de pilote d'essais, peut aider les techniciens en leur indiquant
la position des trappes d'accès de son avion. Malgré
leurs efforts, les mécaniciens n'arrivent cependant pas
à ouvrir les trappes. Assaf
tente alors d'appeler sa base pour demander conseil mais toutes
les lignes militaires sont coupées. Se rappelant le numéro
personnel de l'un de ses collègues civil du centre d'essais
et l'appelle par les lignes téléphoniques classiques.
Celui-ci lui explique alors qu'il est nécessaire de dépressuriser
les réservoirs avant de pouvoir ouvrir les trappes. Ceci
fait, Assaf peut refaire le plein
et redécoller en direction d'Etszion. La nuit est alors
tombé et s'est au-dessus d'un pays plongé dans le
Black out et sans parachute de freinage qu'il atterrit finalement
sur la base d'où il est parti en début d'après
midi.
Si les pilotes de Mirage et de Nesher parviennent à abattre
8 avions dans la journée, en revanche Egyptiens et Syriens
ont atteint leurs objectifs en reprenant les territoires occupés
depuis 1967 par Israel aux abords du Canal de Suez et sur le plateau
du Golan ainsi que sur le Mont Hermon.