Le cessez-le-feu qui prit effet à partir du
19 de ce mois donna la possibilité à la force aérienne
israélienne de se renforcer à une cadence accélérée,
les formations lancées au combat en octobre ne ressemblant
en rien à celles mises en oeuvre au cours de l'été.
Celles-ci comprenaient trois B-17, cinq C-47, trois
Bristol Beaufighter, huit Avia, cinq Spitfire, six Curtiss C-46, trois
Lockheed Constellation, cinq Noorduyn Norseman et une trentaine d'avions
légers (en outre, deux Lockheed Hudson, un De Havilland Mosquito,
deux Beaufighter, douze Avia, quatre North American P-51 Mustang et
un Norseman n'étaient pas encore opérationnels). Plusieurs
autres machines devaient arriver par la suite en Israël, dont
une cinquantaine de Spitfire Mk IX et Mk XVI provenant de Tchécoslovaquie,
l'État hébreu disposant alors de cent pilotes confirmés.
Les services secrets israéliens travaillaient eux aussi à
réduire le potentiel aérien ennemi, comme le montra
le sabotage, à Venegono, en Italie, de quelques Macchi MC.205
destinés à l'Égypte. Par ailleurs, un Short Stirling
de la REAF explosa en vol, pour une raison
jamais élucidée, le 11 novembre, au-dessus d'Almazya
(en fait, les Égyptiens prévoyaient la mise sur pied
d'une unité de bombardement formée de Stirling mais
les problèmes rencontrés avec ces avions empêchèrent
ce projet de se concrétiser).
L'existence du cessez-le-feu n'empêcha pas
les adversaires de s'affronter dans des combats sporadiques. Ainsi,
le 14 août, l'équipage d'un appareil léger de
la Heyl Ha'Avir abattu près de Gaza fut arraché in extremis
des mains de réfugiés palestiniens par l'armée
égyptienne. Quant aux Israéliens, ils abattirent, le
22 octobre, un Spitfire égyptien, quelques-uns de leurs avions
soutenant des unités terrestres lancées à l'attaque
des collines stratégiques de Faluja.