CASENOBE Antoine ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours CASENOBE Antoine
CASENOBE Antoine


 

 





 


Né le 3 novembre 1914
Tué le 22 février 1943 (29 ans)

 

Sergent Chef

2 victoires homologuées
5 victoires en collaboration



 



Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
???
 
Armée Air 1934 1935 Elève Pilote France
S/C
???
 
GR 33 1935 05/39 Pilote France
Adj
???
 
GC II/4 05/39 08/40 Pilote France
     
GC I/5 puis II/5 08/40 11/42 Pilote AFN
     
GC 2/5 Lafayette 11/42 02/43 Pilote AFN


Antoine Casenobe est né à Saleilles, le 3 novembre 1914. Breveté pilote à 20 ans, il passe tout d'abord par la 33e Escadre de Reconnaissance avant de rejoindre le GC II/4 lors de sa formation en mai 1939. Au 3 septembre, le S/C Casenobe se trouve à Xaffévillers, au sein de la 3eme Escadrille du GC II/4, équipé de Curtiss H-75.

 

Curtiss H-75 du GC II/4

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

8
septembre
1939

Le 8 septembre 1939, entre 15 h 00 et 16 h 00, cinq Curtiss de la 3eme Escadrille assurent la protection d'un appareil de reconnaissance sur Landau - Sarreguemines. Après avoir essuyé les tirs de Flak, les Curtiss sont attaqués par des Me 109E du I./JG 53. L'Adjudant Villey (Curtiss H-75A-1 n° 67) se retourve seul, son équipier ayant du regagner le terrain après avoir été touché. Au cours de l'engagement qui le met aux prises avec 3 Me 109, il parvient à placer des coups au but sur l'un d'entre eux avant de dégager. Cette victoire sera attribuée à l'Adjudant Villey et partagée avec l'Adjudant Cruchant. Ce dernier partage une autre victoire avec le S/C Casenobe (Curtiss n° 89). Ce dernier, après avoir été dépassé par les Me 109 qui les interceptent, se lance à la poursuite de l'un d'entre eux. Il le poursuit jusqu'à 1500 m lorsque le pilote allemand passe sur le dos. Cette deuxième victoire sera elle-aussi confirmée bien que seul un pilote allemand, en l'occurrence Werner Mölders, ait été obligé de se poser sur le ventre au retour à Birkenfeld.

Dans le journal de marche de l'Escadrille sera noté : "Journée de gloire du Groupe, de déception à l’Escadrille. La 3me Escadrille, plus heureuse que nous, a la joie de rencontrer pour la première fois des Boches et de descendre deux Messerschmidt. A la Quatre, bien que 11 avions aient participé à des protections, rien n’est à signaler."

 

21
novembre
1939

Mission de chasse libre pour 6 pilotes entre 15 h 45 et 16 h 10 : Capitaine Guieu, Adjudant Villey (Curtiss H-75A-2 n° 186), S/C Casenobe (Curtiss H-75 n° 189), Slt Cuny, Sgt Saillard, Sgt Dietrich. Les pilotes du GC II/4 rencontrent 2 Me 109 du Stab I./JG 52 qu'ils abattent tous les deux. L'Adjudant Villey abat l'un des deux appareils qui s'écrase à 10 km au Nord-Est de Bitche, pilote tué. Dans le même temps les S/C Casenobe et le Sgt Saillard se partagent la destuction d'un autre appareil qui effectue un atterrissage forcé près d'Edenkoben avec un appareil détruit à 80%

 

 

Cette fois le calme est rompu... Tesseraud est content. il était environ 4 heures 10 lorsque nous avons tous été réveillés en fanfare : ronrons de moteurs, sifflements d'éclatements de bombes et tirs de D.C.A. Que se passe-t-il ? Des bombardiers ennemis, venus en deux vagues, essaient de bouleverser notre terrain, heureusement noyé dans le brouillard. Malgré cette protection naturelle, 50 bombes sont tombées sur le terrain et ses abords immédiats (d'autres sont tombées plus loin). La 3ème Escadrille a été la plus touchées, 5 de ses avions sont touchés, et le mess des officiers est détruit; un soldat, un ancien qui devait être libéré ce jour même est gravement blessé; on doit l'amputer d'une jambe.

L'Escadrille a été plus épargnée : un seul avion a reçu un éclat, pas de blessés. Seul le sergent Imbert qui était de garde et qui s'était couché dans un fossé quand les bombes tombaient a été fortement commotionné pas une bombe qui a éclaté tout près de lui. Enfin des renseignements : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg ont leur frontière violée. Plus de doute, c'est la vraie guerre et, comme le dit Jaussaud : « la guerre des papiers et des révérences est terminée ».

Les bombes ont eu heureusement le bon esprit de tomber à des endroits déjà interdits aux avions : nous pouvons ainsi décoller sans trop de difficultés et effectuer plusieurs missions au cours de la journée. Mais hélas ! Les renseignements arrivent mal, très dispersés, faux et incomplets. Impossible de retrouver l'itinéraire de toutes ces expéditions réunies et cette chère D.A.T du temps de paix en souffre.

Beaucoup de missions de couverture aujourd'hui dont aucune n'est couronnée de succès le matin. Par contre un peu de bagarre l'après-midi. Au cours d'une première mission, Baptizet, Tesseraud et Jaussaud sont attaqués par une dizaine de ME-109, mais devant cette supériorité leur rôle n'est obligatoirement que passif. Jaussaud est sidéré : « ils nous grimpent sous le nez avec une facilité dérisoire et nous ne sommes qu'à 5.500 mètres » dit-il. Bagarre sans résultat et sans dommage pour personne, seul l'avion de Tesseraud a reçu une balle dans le plan droit.

 

15 mai 1940

Mission de couverture au Sud de Charleroi entre 11 h 00 et 12 h 10 réalisée par les sept Curtiss encore disponibles. Au Sud de Reims, les français rencontrent neuf bombardiers qu'ils identifient comme des "Ju 86" (En fait des Do 17 du III./KG 2) protégés par une douzaine de Me 109E des I et II./JG 52. Attaquant dans un premier temps les bimoteurs, les Curtiss sont aussitôt pris en chasse par les Me 109. Le Sous-Lieutenant Plubeau, les Adjudants Tesseraud (Curtiss H-75A-1 n° 8) et Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96), abattent chacun un Me 109, le premier à côté de Vouziers, les deux autres un peu plus au nord (Les allemands reconnaittront la perte de 3 Me 109 ce jour là, deux du Stab I./JG 52 et 1 du II./JG 52).

Le Capitaine Guieu (H-75A-2 n° 186) parvient à toucher un Me 109 mais emporté par son élan il se rapproche rapidement et ne peut poursuivre le tir. Il est 11 h 30 et le Me 109 s'enfuie en laissant échapper une fumée blanche qui laisse penser que le radiateur est touché. Il est aussitôt pris en chasse par le S/C Casenobe (Curtiss H-75A-2 n° 103) qui le laisse finalement partir, considérant qu'il ne pourra regagner sa base. Reprenant de l'altitude, Guieu regroupe le S/C Casenobe et le Sous-Lieutenant Baptizet. A 12 h 30, ils rencontrent un Hs 126 sur lequel ils effectuent de nombreuses passes après que l'appareil de reconnaisance se soit rapproché du sol pour tenter d'y trouver refuge. L'appareil est literralement criblé de balles, tuant le mitrailleur arrière. Concentré sur la poursuite, le Capitaine Guieu ne remarque pas un arbre plus haut que les autres et en percute violemment la cime. Le moteur plein de branches, un bout de plan arraché et un cylindre percé par une balle, il parvient malgré tout à ramener son appareil au terrain. Une fois encore, ils abandonnent l'appareil alors que celui-ci est totalement désemparé. Il sera homologué aux 3 pilotes.

Pendant ce temps Paulhan, aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 192 se joint au Lieutenant Vinçotte et au Sous-Lieutenant Plubeau (Curtiss H-75A-1 n° 97) qui a repris de l'altitude pour détruire l'un des "Junkers" qu'ils abandonnent dans la région de Warmeriville. Outre la destruction du bombardier, l'attaque française a eu pour effet de provoquer le largage des bombes dans la nature. Les 3 pilotes se lancent alors à l'attaque d'un second bombardier mais Plubeau doit rapidement abandonner, une balle explosive ayant fait un trou de 15 cm au-dessus de son pare-brise. Des éclats ont traversé son casque et sont venu s'arrêter sur son cuir chevelu.

 

16 mai 1940

 

 

 

 

 

 

Journal de marche :

Toujours aussi peu d’avions disponibles : six à l’Escadrille. C’est maigre ! Et les pilotes s’arrachent les places. Ca donne un peu plus de travail au commandant d’Escadrille qui, pour donner l’exemple, n’hésite pas à se sacrifier et à rester au sol abandonnant ses chères habitudes d’emmener tout le monde avec, au dessus de lui, son fidèle Baptizet. Les déshérités, ceux qui ne volent pas, restent à errer comme des âmes en peine autour du cantonnement. Certains, plus philosophes, essaient de taquiner le goujon dans la canal de la Marne.

Une protection sur le secteur Reims-Vernier-Neufchatel. Elle est emmenée par le Sous-Lieutenant Plubeau et groupe l’Adjudant Tesseraud le Sergent chef Jaussaud, le Sous-Lieutenant Baptizet, le Capitaine Engler et le C/C. Puda. C’est la 3 qui emmène tout le dispositif avec deux patrouilles. L’ensemble parait homogène et sur le secteur à l’altitude de 5.500 mètres, tout est bien calme au début. Mais tout à coup vers 14 h.40 sont aperçus des éclatements de D.C.A. à une distance très respectueuse d’une trentaine de bombardiers en plusieurs pelotons : tout le monde file dessus. L’Adjudant Villey chef de la patrouille-guide, attaque plein travers, peut-être un peu prématurément. Le peloton se disloque : il s’ensuit une bagarre générale au cours de laquelle les bombardiers paraissent très maniables. Puda poursuit un Do 17 jusqu’au sol où il s’écrase à Berry-au-Bac. Le capitaine Engler est déchaîné : il tire partout, touche gravement un Ju 86 (En fait Do 17Z du KG 2) qui ne rentrera probablement jamais chez lui. Mais toute cette bagarre est bien confuse, d’autant plus qu’à la fin arrivent quelques Me 110. Au retour, Plubeau et Jaussaud ont ramené quelques balles sans importance. Le brave Jaussaud est mécontent de sa journée :

« Si les attaques avaient eu lieu en groupe plus compacts, si personne ne recherchait la victoire personnelle, le palmarès eut été plus riche » dit-il.

Alors que les avions sont à peine posés, on voit un incendie formidable se déclencher à Vitry-le-François. Les bombardiers boches sont passés par là. La ville flambe sans que nous ayons rien pu faire. En fin de soirée, le lieutenant Hlobil, part à Auxerre. Il emmène l’avion du Commandant Borne qui a été gravement touché hier, à la station-service Curtiss.

De leur côté, le S/C Casenobe (H-75 n° 189) et le Commandant Rozanoff abattent eux aussi un Do 17 qu'ils prennent pour un Ju 86 qui va s'écraser dans les bois entre Fismes et Reims puis Casenobe abat seul un Me 110C du 8./ZG 26 (codé 3U+FW) à Pévy. L'équipage est tué.

 

Le 31 mai, il escorte à Orléans un Me 109E-1 (6 Blanc WNr 3247 du I./JG 76) qui s'est posé la veille dans les lignes françaises en panne d'essence.

 

 

9 juin 1940

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Mission de chasse libre sur Rethel Attigny avec deux patrouilles triples à partir de 8 h 30. Vers Reims, les 8 pilotes français de la 4eme Escadre attaquent des bombardiers du II./KG 77. Les 9 appareils de la 3eme Escadre qui devaient les protégéer se lancent à leur tour à l'attaque des bombardiers mais les Me 109 du II./JG 52 qui survolent le tout piquent à leur tour. L'Adjudant Paulhan, attaqué par plusieurs Me 109E parvient à remporter une victoire confirmée au Nord de Troyes (Me 109E-1 du 4./JG 52 abattu près d"Epernay), avant de se poser lui-même en campagne, grièvement blessé et son Curtiss n° 89 défintivement perdu. Du sol, il a le temps de voir un second bombardier qui tombe mais qui ne sera jamais revendiqué par quiconque.

 

 

Nouvelle mission de destruction sur le secteur de Rethel- Attigny. Le temps est superbe, pas un nuage, une visibilité. Nous partons à trois patrouilles ainsi constituées : Lieutenant Vinçotte, sous-lieutenant Cordier, Sergent-Chef De La Fléchère, Sous-Lieutenant Plubeau, Sergent-Chef Jaussaud, Sergent-Chef Posta, Adjudant Tesseraud, Sergent-Chef De La Chapelle, Sergent-Chef Puda, et au-dessus une patrouille triple de la troisième escadrille, qui doit assurer la protection du dispositif.

Journal de marche (Ecrit par le Lieutenant Vinçotte) : Le décollage a lieu à 9 h.20. Puda qui a des ennuis avec ses mitrailleuses nous quitte presque aussitôt. Dès que nous arrivons sur le secteur nous commençons par voir plusieurs pelotons de trois bombardiers qui se dirigent vers le sud-ouest. Je décide d'attaquer le chef du premier peloton et je manoeuvre pour le tirer trois quarts arrière. C'est ce que je fais, mes équipiers me suivent comme mon ombre. Une première rafale qui va être bientôt suivie d'une deuxième. La deuxième patrouille attaque immédiatement derrière nous. Bonne défense des bombardiers. Mise en cercle. Et très vite tout le monde s'en mêle. Les bombardiers étant très nombreux et le ciel paraissant vide de tout chasseur. Les trois patrouilles de la troisième Escadrille descendent de leur perchoir, pour bagarrer aussi. Mais tout à coup changement de décors… des pois blancs qui basculent. Ce sont des Messerschmidt qui nous tombent dessus. Ils sont en force et attaquent immédiatement les Curtiss qui courraient aux fesses des bombardiers. Combats tournoyants que les Me 109 n'acceptent pas toujours. Confusion extrême.

Au cours de ces combats Plubeau réussit encore une fois à se signaler : il se met dans la queue d'un Boche avec la maestria que nous commençons à lui connaître et le met en flammes après lui avoir largué une bonne série de rafales ; il doit le laisser à son sort avant d'avoir eu la joie de le voir percuter car il y en a un dans sa queue qui commence à devenir menaçant. Pour ma part, je suis resté avec le fidèle De La Fléchère qui en prend un que je venais de tirer et qui l'accompagne en feu jusqu'au sol. Très bien De La Fléchère. J'avais abandonné ce pigeon car il y en avait un qui me tirait trois quart avant et que j'avais dû éviter. J'aperçois alors un Curtiss qui paraissait mal parti avec 2 boches aux fesses.

Je réussis à les seringuer, mais à ce moment le mauvais qui venait me tirer revenait par l'arrière et m'envoyait un superbe obus dans l'empennage. Le choc me fit faire un triple tonneau déclenché, et j'avoue que je ne me suis pas senti très fier, pendant quelques instants. Mais tout s'est à peu près bien terminé, et je n'avais plus qu'à revenir à Chalons, le point de ralliement. Là, je rencontrais De La Chapelle qui n'en revenait pas d'avoir seringué un Boche de très près sans apparemment lui avoir fait le moindre mal… La Fléchère bien protégé par Casenobe, de la 3, est revenu avec un taxi presque défaillant : il a réussi à se poser de justesse sur le terrain après avoir effrayé quelques témoins.

Plubeau est écoeuré, car, en bonne position il a raté un deuxième avion. Pour ma part j'avoue que c'est moi-même qui suis défaillant… En somme, nous n'avons pas été trop malheureux puisque avec des dégâts vraiment limités, nous avons sûrement descendu un Junkers, qui s'est abattu près de Mourmelon, après que 2 des occupants se soient jetés en parachute. Un Messerschmidt a été descendu par Plubeau et il y en a un autre très probablement pour La Fléchère et moi-même… A la 3 ils ont été moins heureux puisque Blanc (note au feuillet suivant) a du se jeter de son avion en flammes et que Paulhan
a du poser son avion en détresse près de Mourmelon.

 


Le soir, le groupe entier remet ça sur le même secteur. Nous y avons rendez-vous au Groupe I/5 qui est stationné presque à coté de nous à St-Dizier. Trois patrouilles de la 3 doivent protéger un Potez. Une patrouille triple de chez nous les protégent et une quinzaine de Curtiss circulent audessus. Chez nous prennent l'air : Sous-Lieutenant Plubeau, Sous-Lieutenant Cordier, Lieutenant Hlobil, Capitaine Engler, Sergent-chef De La Chapelle, Sergent-chef Posta, Adjudant Tesseraud, Sergent-chef Jaussaud, Sergent-chef Puda.

Tout ce joli monde (il paraît que j'emploie souvent cette expression) s'achemine vers les lignes. Le Sergent-chef Puda quitte bientôt la patrouille, il a une fois de plus des ennuis des mitrailleuses. A l'arrivée sur les lignes deux pelotons de bombardiers sont immédiatement repérés : l'un se dirige vers l'est, l'autre au nord de l'Aisne se dirige vers le sud. Un peu au-dessus un Heinkel 111, qui paraissait faire la liaison entre les 2 pelotons… Beaucoup plus haut, à environ 1.000 mètres au-dessus de nous exactement à hauteur et dans l'axe de la patrouille du Lieutenant Dorance du I/5 une patrouille de cinq à six Messerschmidt, qui se dirige, elle aussi vers le sud.

Tout devrait très bien se passer, nous sommes en force. Et bien non. Il faut d'ailleurs dire que nous ne sommes en fait pas si nombreux, car les avions du I/5 nous ont perdus et ils n'interviendront à aucun moment dans la bagarre, qui s'engage dès que le Sous-lieutenant Plubeau a photographié l'ensemble et a pris la décision d'attaquer. Il bat des plans et emmène ses patrouilles à l'attaque du Heinkel 111 isolé. Ses équipiers le voient tirer à plusieurs reprises, pendant que le Boche pique et essaie de se mettre sous la protection du peloton qui vient du nord. Il tire… Quand tout à coup ; crac… son avion est en feu. Il n'a que le temps de virer vers le sud et de larguer en parachute. Le combat se poursuit d'une façon assez confuse. Tout le monde y prend part et tire un peu partout. Mais nous n'avons pas la supériorité. Les résultats précis nous les ignorons. Seul le Heinkel 111 a été vu descendu en flammes et s'abattre au nord de Rethel.

Le Sous-lieutenant Cordier a sauté en parachute et Plubeau lui-même. En quelques mots il nous raconte son odyssée. Après une chute libre volontaire de 3.000 mètres, il s'est retrouvé en territoire français, à 300 mètres des lignes ennemies, la figure et les avant-bras sérieusement brûlés. Recueilli par 2 soldats d'un G.R.D. qui le ramenait vers l'arrière en moto, il fut tout à coup arrêté par une escouade sortie de derrière une meule de foin et malgré ses explications et ses papiers, il fut emmené à pieds baïonnettes dans le dos, jusqu'à un P.C. qui se trouvait à 3 kilomètres de là, où heureusement un chef de bataillon dispersa les trop zélés gardiens, et s'occupa de faire évacuer rapidement Plubeau.

Quelle impression pénible laisse à tous cette journée. C'est tout de suite qu'il nous faut du matériel moderne, des P.40 par exemple, qu'on puisse un peu surclasser les boches. Hier, c'était le spectacle des villes incendiées qui avait impressionné les pilotes ; aujourd'hui ce sont nos pertes et nos difficultés insurmontables.

 

 

Le 12 juin, le GC II/4 entame son repli vers le Sud, puis traverse la Méditerranée le 20 juin pour se trouver à Meknès au moment de l'Armistice.

Le S/C Casenobe a effectué 31 missions de guerre entre le 3 septembre et le 9 mai auxquelles s'ajoutent 35 autres missions entre le 10 mai et le 15 juin. Suite à la dissolution de son groupe, fin août 1940, Casenobe est affecté à la 1ere Escadrille du GC I/5 puis à la 3eme Escadrille du GC II/5. La réussite de l'opération "Torch" ayant fait basculté l'Afrique du Nord Française dans le camp des alliés, son groupe, rebaptisé GC 2/5 "Lafayette" participe en janvier et février 1943, à la campagne de Tunisue, sur Curtiss P-40. Mais la percée allemande Kasserine contraint l'unité à se replier au plus vite. C'est au cours de l'un de ces transferts que le 22 février 1943, égaré dans le brouillard au-dessus de la région montagneuse de Batna, l'Adjudant Casenobe est contraint de se poser en panne d'essence. Son P-40F5 codé "8" et baptisé "P'tit QUINQUIN" capote sur le sol boueus, brisant la colonne vertébrale du pilote. L'Adjudant Casenobe succombera à ses blessures quatre jours plus tard à l'hôpital d'Alger.

 


 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
2
.
5
  Collaboration
Probables  
o
.
o
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
08/09/39 15.00 16.00 Détruit Me 109
I./JG 53 H-75A GC II/4 Schaidt
1
1
(S/C) Casenobe Jean
(A/C) Cruchant Robert
21/11/39 15.45 16.10 Détruit Me 109E
I./JG 52 H-75A GC II/4 Pirmasens
2
-
(S/C) Casenobe Jean
(Sgt) Saillard Pierre
15/05/40   Détruit Hs 126
- H-75A GC II/4 Signy-l'Abbaye
3
4
4
(Cpt) Guieu Régis
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) Casenobe Jean
15/05/40 11.30 Détruit Me 109
JG 52 H-75A GC II/4 Florennes
2
3
(Cpt) Guieu Régis
(S/C) Casenobe Jean
16/05/40 14.30 Détruit Ju 86
Do 17Z du KG 2 H-75A GC II/4 Fismes
-
5
(Cdt) Rozanoff Yves
(S/C) Casenobe Jean
16/05/40 14.30 Détruit Me 110C
[3U+FS] 8./ZG 26 H-75A GC II/4 Fismes
6
(S/C) Casenobe Jean
09/06/40 08.50 Détruit Me 109
H-75A GC II/4 Rethel
7
(S/C) Casenobe Jean


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_doc/liste_biographie.htm
http://www.gc2-4.com