DIETRICH François ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours DIETRICH François
DIETRICH François


 


 

 

 




 


Né le 15 janvier 1919 à Wintzenheim.
Tué au combat le 25 mai 1940

 

Sergent

1 victoire en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
1939
 
Armée Air 1938 1939 Elève Pilote France
     
GC II/4 08/39 05/40 Pilote France


François Dietrich est né le 15 janvier 1919 à Wintzenheim. Enfant espiègle et travailleur, il débute une formation de pilote à l'école Caudron d'Ambérieu après avoir obtenu son brevet de pilote. Lorsque la guerre éclate, il se trouve en Tunisie. Il rentre alors en métropole et le 2 août 1939, le sergent-pilote François Dietrich est affecté au Groupe de Chasse II/4, au sein de la 3e Escadrille, les "Diables Rouges", équipée d'avions de chasse Curtiss Hawk 75. La 3e Escadrille quitte Reims le 28 août 1939 pour se baser à Xaffévillers, près de Rambervillers (Vosges).

Le 12 novembre 1939, l'unité reçoit la visite d'Edouard Daladier, Président du Conseil, accompagné du Général Tetu, commandant la Région aérienne, du Général d'Armée aérienne Joseph Vuillemin, chef d'État-major de l'Armée de l'Air, de Guy La Chambre, Ministre de l'air à qui l'on doit la commande aux USA de 100 avions Curtiss H75 en 1938, et du Général Bourret, commandant la 5ème Armée terrestre.

A cette date, le bilan provisoire du GC II/4 était de 16 victoires aériennes dont 4 à l'Adjudant Camille Plubeau de la 4ème Escadrille (Petits Poucets) et de 2 morts. Le Président Daladier remet les décorations suivantes :

- Croix de Grand Officier de la Légion d'Honneur au Général d'Harcourt, Chef d'État-major de la Chasse
- Citation au Groupe de Chasse II/4 (Commandant André Borne)
- Citation à l'Escadrille des Diables Rouges (Lieutenant Régis Guieu)
- Croix de Guerre avec Étoile de Bronze aux quatre pilotes ayant participé au combat du 8 septembre 1939 (les deux premières victoires de la Chasse française) : Adjudant-chef Robert Cruchant, Adjudant Pierre Villey, Sergent-chef Antoine Casenobe, et Sergent François Dietrich.

 

Curtiss H-75 du GC II/4

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

25 mai 1940

récits sont extraits du Journal de Marche de la SPA 160 "Diables Rouges" et de la SPA 155 "Petits Poucets", l'histoire au jour le jour des pilotes de l'Armée française, Groupe de Chasse II/4, du 15 mai 1939 au 25 août 1940 :

Ce matin, une mission de protection. Villey et Dietrich n'en sont pas revenus... (Nous devions protéger) un Potez travaillant à vue sur les axes au Nord de Rethel. Tout le groupe (était) en l'air. L'Escadrille aux étages élevés, assure la protection du dispositif. Décollent en 3 patrouilles, de bas en haut : Capitaine Régis Guieu et Commandant Constantin Rozanoff, puis Pierre Villey et François Dietrich. En haut Jean Paulhan, Antoine Casenobe et Jean Guillou. Le Commandant Rozanoff abandonne pour ennui d'hélice. Villey et Dietrich viennent alors se joindre à moi en patrouille simple. La mission se passe bien ; mais nous sommes entourés et signalés par quelques tirs de D.C.A. boche, juste au Nord de Rethel. Comme c'est répugnant de songer que toute cette vermine germanique s'est déjà installée pour nous faire du mal sur ce coin de terre de France que nous connaissons si bien, nous les anciens Rémois ! Les villages y brûlent.

Après la mission, tout le dispositif s'en retourne... trop lentement, dans nos lignes, Casenobe qui est tout à fait en haut a vu se rapprocher 3 puis 2 points noirs : 5 Messerschmitt qui foncent et nous rattrapent. Casenobe signale en vitesse à Paulhan l'attaque ennemie et dégage le Lieutenant Guillou qui avait déjà l'un d'eux dans la queue. Virage pour faire face aux autres, il ne voit plus rien. Paulhan poursuit un instant le premier qui passe en piqué tout près de moi et esquive en faisant des tonneaux lents en piqué ! puis piqué accentué avec 2 ou 3 Curtiss aux fesses. Le 8 d'Antoine de la Chapelle s'est joint à nous. Le boche redresse au ras des marguerites et fonce chez lui à belle allure. Je ne puis arriver à m'approcher assez pour tirer efficacement... Suippes où cela a commencé est déjà loin derrière nous. Nous franchissons le "no man's land" du camp de Suippes, en coup de vent. Je vois alors un Curtiss passer juste au-dessus de moi avec un grand excédent de vitesse... et rattraper le boche. C'est Villey, tu vas l'avoir, tu vas l'avoir !.. Je crois que je dis cela à voix haute. Villey commence son tir à 50 mètres. Tout au but. Je vois ses incendiaires sur le boche. Celui-ci se met à fumer. Il va sûrement percuter (le sol) d'un instant à l'autre... Mais voilà que peu à peu il gagne du terrain. Il prend lentement et sûrement du champ tout en fumant... Qu'attend-il pour se poser. Bon Dieu ! Je vois alors Dietrich qui était à ma gauche remonter peu à peu, comme dans une course de chevaux... Il va dépasser Villey. Il est juste derrière lui. Tout d'un coup l'avion de Villey éclate en deux morceaux avec une explosion (50 mètres d'altitude). Cela tombe et l'un des morceaux brûle, cependant que sans savoir comment cela a pu se faire, je vois Villey projeté au-dessus de son avion..., son parachute s'ouvre, mais n'a pas le temps de se déployer, et le malheureux tombe dans un layon (de 50 mètres) entre 2 bois rectangulaires de sapins... Cela n'a pas duré 5 secondes. Le parachute, entièrement (déployé), vient se poser à coté du pilote.

Le V de la Chapelle a vu Dietrich percuter Villey - Incompréhension. Pour moi, j’ai cru à une attaque par l’arrière, brusque virage, rien. Je repasse sur le lieu de l’accident. Je ne vois plus Dietrich. Je rentre avec le V de la Chapelle. Le soir aucune nouvelle de Dietrich. Le lendemain, nous apprenons qu’il a été retrouvé à 800 m à l’est de Machault, dans son avion détruit, mais non incendié... et que lui était tué par balles..! Une énigme qui ne sera sans doute jamais éclairée.

Une grande tristesse plane sur l’Escadrille. Villey n’était pas toujours commode et donnait parfois du fil à retordre. Mais c’était un beau diable et un fameux chasseur. Quelle perte pour nous ! Quant au pauvre Dietrich, on l’aimait bien. Et c’était un bon garçon qui promettait, qui avait un cœur d’or, un caractère parfait et qui faisait bien ce qu’on lui confiait.

Dans la journée que nous vivons, nous n’avons plus le temps de nous appesantir. Nous ne parlons pas trop des disparus, mais leur souvenir demeure, et leur vie montre la voie à ceux qui, après eux, prennent le flambeau…

Le 28 mai 1940, François Dietrich fut inhumé au cimetière de Cauroy (Ardennes, 12 km Ouest de Vouziers), aux côtés de l'adjudant Pierre Villey. Il ne revint au cimetière de Wintzenheim que le 24 novembre 1948.

 

 

Le 29 mai 1940, le capitaine Régis Guieu adressa une lettre au père de François Dietrich :

" Monsieur,

J'ai le très pénible devoir de vous annoncer la mort glorieuse pour son pays de votre fils, le Sergent François Dietrich, de mon escadrille.

Cela s'est passé le 25 Mai à Machault (Ardennes), au cours de l'attaque d'un avion allemand. Il a reçu une balle dans la gorge, a dû se poser immédiatement, et il est mort sans avoir souffert. Il a été tout de suite retiré de son avion et emmené à Cauroy en ambulance. Il a été enterré là le 26.

J'ai pu me rendre sur les lieux le 27, pour rechercher un de ses camarades et anciens, l'Adjudant Villey, tombé non loin de là. Ils reposent tous deux, côte à côte, dans le petit cimetière de Cauroy. Unis dans la mort comme ils le furent dans leur dernier vol. Leur tombe est nette et propre. Elle a cette grandeur et cette simplicité qui rend si émouvants les cimetières militaires.

Au moment où je vous écris, j'ai la gorge qui se noue. Car Dietrich ne comptait à l'escadrille que des amis. Il avait su se rendre sympathique à tous par son humeur égale et parfaite. Il s'acquittait bien de tout ce qui lui était confié. En l'air, il avait un cran et un allant admirable. Je l'aimais tout particulièrement. Il était arrivé à l'escadrille juste avant le départ en guerre et y laisse un souvenir impérissable.

J'ai eu la douleur d'apprendre la nouvelle à son frère qui est dans un régiment d'infanterie et que j'ai rencontré à Cauroy même.

Je vous fais expédier aujourd'hui même par mandat la somme de 2.262,55 Frs trouvée sur lui. Et je tiens à votre disposition ses affaires personnelles dont l'inventaire a été dressé à l'escadrille. J'attends de votre part l'indication d'une adresse où faire parvenir ce qui lui a appartenu.

J'ai une demande à vous faire aussi. Je désirerais que vous m'adressiez, pour l'escadrille où elle figurera toujours à côté des autres pilotes morts pour la France, la photo de votre fils.

En vous présentant, ainsi qu'à Madame Dietrich et à votre famille mes condoléances très émues, je vous prie de croire, Monsieur, à tout mon dévouement. N'ayez pas trop de peine. Soyez fiers. Grâce à de nombreux sacrifices, comme celui de votr fils, la France vivra.

Signé : Capitaine Régis Guieu, S.P. 819"

 

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
o
.
1
  Collaboration
Probables  
o
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o
  Collaboration
Non confirmées  
o
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o
  Collaboration
Endommagés  
o
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o
  Collaboration

Objectifs terrestres
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Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
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-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
25/05/40 11.30 Détruit Me 109
I./JG 53 H-75A GC II/4 Perthes
5
1
(Adj) Villey Pierre
(Sgt) Dietrich


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame
http://www.calixo.net/~knarf/guerre/dietrich/dietrich.htm
http://www.gc2-4.com