Né le 15 janvier 1913 à Marseille, il entre à
Saint Cyr en 1933 et sort 11e de sa promotion, rejoignant le 1er octobre
1935 l'Ecole d'Application de l'Armée de l'Air à Versailles
où il est breveté pilote en septembre 1936. Après
un stage à Avord en 1937, il est affecté comme Sous-Lieutenant
au GC II/5 basé à Reims. En
juillet 1938, il représente la France au Meeting international
de Zürich à bord d'un Dewoitine 501. Le 15 mai 1939, Régis
Guieu prend la tête de la 3e Escadrille du GC
II/4 qui vient d'être formé. Au 3 septembre, le Capitaine
Guieu se trouve à Xaffévillers,
au sein de la 3eme Escadrille du GC II/4,
équipé de Curtiss H-75.

Curtiss H-75 du GC II/4
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CAMPAGNE
DE FRANCE
30
septembre
1939

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Mission de protection de deux Mureaux en reconnaissance sur
le secteur d'Altenstadt - Schebenharft par douze appareils.
A 16 h 55, seize Me 109 des I et II./JG
53 attaquent les avions d'observation, provoquant l'intervention
des Curtiss. Le Capitaine Guieu
(Curtiss H-75 n° 93) poursuit un Me 109 jusqu'à
1000 m qui menançait l'Adj Villey
(Curtiss H-75A-1 n° 67). L'avion allemand émet
de la vapeur et de la fumée noire et sera signalé
tombant en flamme en territoire allemand par des observateurs
au sol, à Salmbach. Il pourrait s'agir de l'appareil
du Lt Schulze-Blanck, un Me 109E-3
de la 4./JG 53 endommagé à
30% qui effectue un atterrissage forcé à Karlsruhe.
De son côté, l'Adjudant Villey
abat aussi un Me 109E-3 du 5./JG 53
qui s'acrse au Sud Ouest de Weissemburg, le pilote allemand
étant tué.
Journal de marche du GC II/4 : Le Capitaine Guieu
m'avait donc passé le Commandement de la patrouille
et à 16 H 45 j'abordais les lignes entre Wissembourg
et Lauterbourg. Tout de suite repérage d'un biplace
français travaillant vers 3000 puis d'un autre longeant
d'assez bas la frontière : à part cela R.A.S.
- un soleil aveuglant dans le Sud Ouest ; enfin un vrai décor
de guet-apens - Vers 16 H 55 je repère vers Landau
quatre petits points suspects - alerte immédiate par
radio mais malheureusement mes patrouilleurs (Capitaine
Guieu et Sergent Coisneau)
ne m'entendent pas, alors que l'Adjudant-chef Cruchant
vieux diable rusé qui me protège avec Casenobe
et Carrere (beau trio) entend
et juge de suite la situation. Les 4 boches prennent de l'altitude
- Je recule dans nos lignes et me planque dans ce bon vieux
soleil, tout en continuant à protéger mes lascars
d'observateurs qui ne se doutent de rien - Tout d'abord je
crois que les Fritz m'ont vu et cherchent à me coiffer
(je rigole doucement because Cruchant,
mais pas du tout : ces 4 fous plongent et vont attaquer mon
biplace d'en bas qui se trouvait au Nord de la forêt
d'Hagenau. Profitant de l'aubaine je leur plonge au cul et
je prends à partie le dernier alors que les deux premiers
commençaient à tirer sur le biplace (l'équipage
a du faire une drôle de bouille) - Corrida avec mon
boche, alors que l'un des deux premiers Messerschmidt me tirait,
mais le patron lui saute dessus et le remet dans le droit
chemin - Après ma première rafale le pointu
fume (au sens propre) mais pas d'histoires, je l'arrose jusqu'au
moment où il s'enflamme sans espoir d'extinction. Hurlement
de joie, coup d'oeil à droite, à gauche, dessus,
dessous, devant et derrière ; tableau magique - Le
Capitaine Guieu passe à
côté de moi poursuivant son pointu qui commence
à fumer singulièrement et va se ramasser dans
les environs de Lauterbourg ; Coisneau
est là, mais pas vu la patrouille supérieure.
Peu de temps après, Carrere
me prévient radiophoniquement que Cruchant
est posé en panne à Saverne. Corrida à
l'atterrissage ; joie de tous - Même le Capitaine Guieu
a retrouvé son sourire (Il l'avait perdu lors d'une
vague histoire où il était question je crois
d'anglais) - Après vérification j'ai 1 balle
dans le plan droit qui m'a presque complètement sectionné
ma
commande d'aileron - Une belle liaison en perspective ...
pour ce soir!."
Devant cette truculence, il n'y a qu'à s'incliner.
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Cette fois le calme est rompu... Tesseraud
est content. il était environ 4 heures 10 lorsque nous avons
tous été réveillés en fanfare : ronrons
de moteurs, sifflements d'éclatements de bombes et tirs de
D.C.A. Que se passe-t-il ? Des bombardiers ennemis, venus en deux
vagues, essaient de bouleverser notre terrain, heureusement noyé
dans le brouillard. Malgré cette protection naturelle, 50 bombes
sont tombées sur le terrain et ses abords immédiats
(d'autres sont tombées plus loin). La 3ème Escadrille
a été la plus touchées, 5 de ses avions sont
touchés, et le mess des officiers est détruit; un soldat,
un ancien qui devait être libéré ce jour même
est gravement blessé; on doit l'amputer d'une jambe.
L'Escadrille a été plus épargnée : un
seul avion a reçu un éclat, pas de blessés. Seul
le sergent Imbert qui était de
garde et qui s'était couché dans un fossé quand
les bombes tombaient a été fortement commotionné
pas une bombe qui a éclaté tout près de lui.
Enfin des renseignements : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg
ont leur frontière violée. Plus de doute, c'est la vraie
guerre et, comme le dit Jaussaud : «
la guerre des papiers et des révérences est terminée
».
Les bombes ont eu heureusement le bon esprit de tomber à des
endroits déjà interdits aux avions : nous pouvons ainsi
décoller sans trop de difficultés et effectuer plusieurs
missions au cours de la journée. Mais hélas ! Les renseignements
arrivent mal, très dispersés, faux et incomplets. Impossible
de retrouver l'itinéraire de toutes ces expéditions
réunies et cette chère D.A.T du temps de paix en souffre.
Beaucoup de missions de couverture aujourd'hui dont aucune n'est
couronnée de succès le matin. Par contre un peu de bagarre
l'après-midi. Au cours d'une première mission, Baptizet,
Tesseraud et Jaussaud
sont attaqués par une dizaine de ME-109, mais devant cette
supériorité leur rôle n'est obligatoirement que
passif. Jaussaud est sidéré
: « ils nous grimpent sous le nez avec une facilité dérisoire
et nous ne sommes qu'à 5.500 mètres » dit-il.
Bagarre sans résultat et sans dommage pour personne, seul l'avion
de Tesseraud a reçu une balle
dans le plan droit.

15 mai 1940
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Mission de couverture au Sud de Charleroi entre 11 h 00 et
12 h 10 réalisée par les sept Curtiss encore
disponibles. Au Sud de Reims, les français rencontrent
neuf bombardiers qu'ils identifient comme des "Ju 86"
(En fait des Do 17 du III./KG 2)
protégés par une douzaine de Me 109E des I
et II./JG 52. Attaquant dans un premier
temps les bimoteurs, les Curtiss sont aussitôt pris
en chasse par les Me 109. Le Sous-Lieutenant Plubeau,
les Adjudants Tesseraud
(Curtiss H-75A-1 n° 8) et Baptizet
(Curtiss H-75A-1 n° 96), abattent chacun un Me 109, le
premier à côté de Vouziers, les deux autres
un peu plus au nord (Les allemands reconnaittront la perte
de 3 Me 109 ce jour là, deux du Stab
I./JG 52 et 1 du II./JG 52).
Le Capitaine Guieu (H-75A-2
n° 186) parvient à toucher un Me 109 mais emporté
par son élan il se rapproche rapidement et ne peut
poursuivre le tir. Il est 11 h 30 et le Me 109 s'enfuie en
laissant échapper une fumée blanche qui laisse
penser que le radiateur est touché. Il est aussitôt
pris en chasse par le S/C Casenobe
(Curtiss H-75A-2 n° 103) qui le laisse finalement partir,
considérant qu'il ne pourra regagner sa base. Reprenant
de l'altitude, Guieu regroupe
le S/C Casenobe et le Sous-Lieutenant
Baptizet. A 12 h 30, ils
rencontrent un Hs 126 sur lequel ils effectuent de nombreuses
passes après que l'appareil de reconnaisance se soit
rapproché du sol pour tenter d'y trouver refuge. L'appareil
est literralement criblé de balles, tuant le mitrailleur
arrière. Concentré sur la poursuite, le Capitaine
Guieu ne remarque pas un arbre
plus haut que les autres et en percute violemment la cime.
Le moteur plein de branches, un bout de plan arraché
et un cylindre percé par une balle, il parvient malgré
tout à ramener son appareil au terrain. Une fois encore,
ils abandonnent l'appareil alors que celui-ci est totalement
désemparé. Il sera homologué aux 3 pilotes.
Pendant ce temps Paulhan,
aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 192 se joint au Lieutenant
Vinçotte et au Sous-Lieutenant
Plubeau (Curtiss H-75A-1 n°
97) qui a repris de l'altitude pour détruire l'un des
"Junkers" qu'ils abandonnent dans la région
de Warmeriville. Outre la destruction du bombardier, l'attaque
française a eu pour effet de provoquer le largage des
bombes dans la nature. Les 3 pilotes se lancent alors à
l'attaque d'un second bombardier mais Plubeau
doit rapidement abandonner, une balle explosive ayant fait
un trou de 15 cm au-dessus de son pare-brise. Des éclats
ont traversé son casque et sont venu s'arrêter
sur son cuir chevelu.
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18 mai 1940
 
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Entre 15 h et 15 h 30, mission de protection d'un Potez 63-11
du GR I/36 par 11 avions dont
6 pilotes dela 4eme Escadrille et 5 de la 3eme Escadrille
qui volent à l'échelon inférieur : Commandant
Rozanoff, Sous-Lieutenant Rubin,
Capitaine Guieu (H-75A n°
189), Adjudant Paulhan (H-75A-1
n° 89), Sous-Lieutenant Plubeau
(H-75A-2 n° 130), Sous-Lieutenant Baptizet,
Capitaine Engler, Sous-Lieutenant
Cordier, Lieutenant Girard,
C/C Puda.
Répartis en 4 patrouilles le dispositif attaque un
premier Hs 126 isolé qui avait été signalé
à 15 h 07 par Plubeau
et qui est abattu 5 minutes plus tard par 4 pilotes de la
3eme Escadrille après une dizaine de passes : (Cdt)
Rozanoff Yves (Cpt) Guieu
Régis (Sgt) Paulhan
Jean (Slt) Rubin René.
Une fois regroupé, le dispositif engage le combat
avec des Me 109. Le Capitaine Engler
et le Sous-Lieutenant Plubeau
obtiennent une victoire à deux au Sud de Rethel (L'un
d'eux est un Me 109E-3 du 7./JG 53
abattu à l'ouest de Rethel et dont le pilote est capturé).
Les Curtiss se regroupent à nouveau à 2500
m et rencontrent, vers 15 h 25, une trentaine de He 111 du
KG 55. Les "Diables Rouges"
attaquent les premiers, suivis par la patrouille de Plubeau.
Deux He 111 sont abattus, partagés entre 6 pilotes
: (Slt) Plubeau Camille,
(Lt) Girard, (Cpt) Engler,
(Cpt) Guieu Régis,
(Slt) Rubin René,
(Sgt) Paulhan Jean.
Alors qu'ils rentrent à leur terrain, une dernière
rencontre avec une formation ennemie oblige les français
à engager le combat alors que ceux-ci n'ont plus ni
essence ni munitions. Au cours d'un bref échange, Plubeau
parvient à placer sa dernière rafale sur un
Me 109 du 2./JG 76 qui va finalement
s'écraser près de la Fère et dont le
pilote sera capturé. C'est la quatrième victoire
de la journée pour Camille
Plubeau qui, avec 10 victoires homologuées, prend
largement la tête du palmarès de l'Escadrille
et du Groupe.
Escorté par Paulhan, le Capitaine Guieu,
moteur touché par un mitrailleur, se pose sur le terrain
de Vraux, occupé par les Britanniques et regagnera
le lendemain le terrain d'Orconte après une réparation
de fortune
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7 juin 1940

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Le lendemain, 7 juin, il participe à une mission de
protection d'un Potez 63-11 en reconnaissance au Nord-Est
de Soissons. Décollage à 5 h 30. Après
avoir laissé passer deux Dornier 17, les Curtiss subissent
l'attaque de deux groupes de Me 109, soit un total de 20 à
25 appareils. L'Adjudant Paulhan
(Curtiss H-75A-3 n° 215) ripostent et Paulhan
obtient une victoire confirmée en compagnie du Lieutenant
Tremélo.
De son côté, le Capitaine Guieu,
isolé, parvient à se débarasser des Me
109 qui l'attaquaient et rejoint le C/C Truhlar.
Ensemble; iles retrouvent un Do 17 qui ne tarde pas à
fumer. De nouveau les Me 109 s'en mêlent, poursuivant
Truhlar jusqu'à Reims.
Le mitrailleur du Potez qu'ils devaient protéger déclarera
avoir vu un Curtiss s'écraser en même temps qu'un
Me 110. Finalement, les services d'homologation consigèreront
qu'il s'agissait du Dornier, homologué à Guieu
et Truhlar. Tué au cours
du combat, le Capitaine Guieu
s'est écrasé vers 6 h 30 aux commandes de son
Curtiss n° 213 à Mortefontaine, dans l'Aisne. Son
vainqueur est probablement le Leutnant Werner
Voigt, de la 5./JG 3 qui ontient
à 6 h 25 sa première victoire sur un Curtiss.
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Du 13 mai au 7 juin 1940, le Capitaine Guieu avait effectué
23 missions de guerre et remporté 7 victoires en combat aérien.

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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