GUIEU Régis ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours GUIEU Régis
GUIEU Régis
s


 

 




 


Né le 15 janvier 1913 à Marseille
Tué au combat le 7 juin 1940

 

 

Capitaine

1 victoire homologuée
6 victoires en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Slt
1934
 
Armée Air 1933 1937 Elève Pilote France
Lt
193?
 
GC II/5 1937 05/39 Pilote France
Cpt
1939
 
GC II/4 05/39 06/40 Chef Escadrille France


Né le 15 janvier 1913 à Marseille, il entre à Saint Cyr en 1933 et sort 11e de sa promotion, rejoignant le 1er octobre 1935 l'Ecole d'Application de l'Armée de l'Air à Versailles où il est breveté pilote en septembre 1936. Après un stage à Avord en 1937, il est affecté comme Sous-Lieutenant au GC II/5 basé à Reims. En juillet 1938, il représente la France au Meeting international de Zürich à bord d'un Dewoitine 501. Le 15 mai 1939, Régis Guieu prend la tête de la 3e Escadrille du GC II/4 qui vient d'être formé. Au 3 septembre, le Capitaine Guieu se trouve à Xaffévillers, au sein de la 3eme Escadrille du GC II/4, équipé de Curtiss H-75.

 

Curtiss H-75 du GC II/4

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

30
septembre
1939

Mission de protection de deux Mureaux en reconnaissance sur le secteur d'Altenstadt - Schebenharft par douze appareils. A 16 h 55, seize Me 109 des I et II./JG 53 attaquent les avions d'observation, provoquant l'intervention des Curtiss. Le Capitaine Guieu (Curtiss H-75 n° 93) poursuit un Me 109 jusqu'à 1000 m qui menançait l'Adj Villey (Curtiss H-75A-1 n° 67). L'avion allemand émet de la vapeur et de la fumée noire et sera signalé tombant en flamme en territoire allemand par des observateurs au sol, à Salmbach. Il pourrait s'agir de l'appareil du Lt Schulze-Blanck, un Me 109E-3 de la 4./JG 53 endommagé à 30% qui effectue un atterrissage forcé à Karlsruhe. De son côté, l'Adjudant Villey abat aussi un Me 109E-3 du 5./JG 53 qui s'acrse au Sud Ouest de Weissemburg, le pilote allemand étant tué.

Journal de marche du GC II/4 : Le Capitaine Guieu m'avait donc passé le Commandement de la patrouille et à 16 H 45 j'abordais les lignes entre Wissembourg et Lauterbourg. Tout de suite repérage d'un biplace français travaillant vers 3000 puis d'un autre longeant d'assez bas la frontière : à part cela R.A.S. - un soleil aveuglant dans le Sud Ouest ; enfin un vrai décor de guet-apens - Vers 16 H 55 je repère vers Landau quatre petits points suspects - alerte immédiate par radio mais malheureusement mes patrouilleurs (Capitaine Guieu et Sergent Coisneau) ne m'entendent pas, alors que l'Adjudant-chef Cruchant vieux diable rusé qui me protège avec Casenobe et Carrere (beau trio) entend et juge de suite la situation. Les 4 boches prennent de l'altitude - Je recule dans nos lignes et me planque dans ce bon vieux soleil, tout en continuant à protéger mes lascars d'observateurs qui ne se doutent de rien - Tout d'abord je crois que les Fritz m'ont vu et cherchent à me coiffer (je rigole doucement because Cruchant, mais pas du tout : ces 4 fous plongent et vont attaquer mon biplace d'en bas qui se trouvait au Nord de la forêt d'Hagenau. Profitant de l'aubaine je leur plonge au cul et je prends à partie le dernier alors que les deux premiers commençaient à tirer sur le biplace (l'équipage a du faire une drôle de bouille) - Corrida avec mon boche, alors que l'un des deux premiers Messerschmidt me tirait, mais le patron lui saute dessus et le remet dans le droit chemin - Après ma première rafale le pointu fume (au sens propre) mais pas d'histoires, je l'arrose jusqu'au moment où il s'enflamme sans espoir d'extinction. Hurlement de joie, coup d'oeil à droite, à gauche, dessus, dessous, devant et derrière ; tableau magique - Le Capitaine Guieu passe à côté de moi poursuivant son pointu qui commence à fumer singulièrement et va se ramasser dans les environs de Lauterbourg ; Coisneau est là, mais pas vu la patrouille supérieure. Peu de temps après, Carrere me prévient radiophoniquement que Cruchant est posé en panne à Saverne. Corrida à l'atterrissage ; joie de tous - Même le Capitaine Guieu a retrouvé son sourire (Il l'avait perdu lors d'une vague histoire où il était question je crois d'anglais) - Après vérification j'ai 1 balle dans le plan droit qui m'a presque complètement sectionné ma
commande d'aileron - Une belle liaison en perspective ... pour ce soir!."

Devant cette truculence, il n'y a qu'à s'incliner.

Cette fois le calme est rompu... Tesseraud est content. il était environ 4 heures 10 lorsque nous avons tous été réveillés en fanfare : ronrons de moteurs, sifflements d'éclatements de bombes et tirs de D.C.A. Que se passe-t-il ? Des bombardiers ennemis, venus en deux vagues, essaient de bouleverser notre terrain, heureusement noyé dans le brouillard. Malgré cette protection naturelle, 50 bombes sont tombées sur le terrain et ses abords immédiats (d'autres sont tombées plus loin). La 3ème Escadrille a été la plus touchées, 5 de ses avions sont touchés, et le mess des officiers est détruit; un soldat, un ancien qui devait être libéré ce jour même est gravement blessé; on doit l'amputer d'une jambe.

L'Escadrille a été plus épargnée : un seul avion a reçu un éclat, pas de blessés. Seul le sergent Imbert qui était de garde et qui s'était couché dans un fossé quand les bombes tombaient a été fortement commotionné pas une bombe qui a éclaté tout près de lui. Enfin des renseignements : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg ont leur frontière violée. Plus de doute, c'est la vraie guerre et, comme le dit Jaussaud : « la guerre des papiers et des révérences est terminée ».

Les bombes ont eu heureusement le bon esprit de tomber à des endroits déjà interdits aux avions : nous pouvons ainsi décoller sans trop de difficultés et effectuer plusieurs missions au cours de la journée. Mais hélas ! Les renseignements arrivent mal, très dispersés, faux et incomplets. Impossible de retrouver l'itinéraire de toutes ces expéditions réunies et cette chère D.A.T du temps de paix en souffre.

Beaucoup de missions de couverture aujourd'hui dont aucune n'est couronnée de succès le matin. Par contre un peu de bagarre l'après-midi. Au cours d'une première mission, Baptizet, Tesseraud et Jaussaud sont attaqués par une dizaine de ME-109, mais devant cette supériorité leur rôle n'est obligatoirement que passif. Jaussaud est sidéré : « ils nous grimpent sous le nez avec une facilité dérisoire et nous ne sommes qu'à 5.500 mètres » dit-il. Bagarre sans résultat et sans dommage pour personne, seul l'avion de Tesseraud a reçu une balle dans le plan droit.

 

 

15 mai 1940

 

 

 

 

 

 

Mission de couverture au Sud de Charleroi entre 11 h 00 et 12 h 10 réalisée par les sept Curtiss encore disponibles. Au Sud de Reims, les français rencontrent neuf bombardiers qu'ils identifient comme des "Ju 86" (En fait des Do 17 du III./KG 2) protégés par une douzaine de Me 109E des I et II./JG 52. Attaquant dans un premier temps les bimoteurs, les Curtiss sont aussitôt pris en chasse par les Me 109. Le Sous-Lieutenant Plubeau, les Adjudants Tesseraud (Curtiss H-75A-1 n° 8) et Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96), abattent chacun un Me 109, le premier à côté de Vouziers, les deux autres un peu plus au nord (Les allemands reconnaittront la perte de 3 Me 109 ce jour là, deux du Stab I./JG 52 et 1 du II./JG 52).

Le Capitaine Guieu (H-75A-2 n° 186) parvient à toucher un Me 109 mais emporté par son élan il se rapproche rapidement et ne peut poursuivre le tir. Il est 11 h 30 et le Me 109 s'enfuie en laissant échapper une fumée blanche qui laisse penser que le radiateur est touché. Il est aussitôt pris en chasse par le S/C Casenobe (Curtiss H-75A-2 n° 103) qui le laisse finalement partir, considérant qu'il ne pourra regagner sa base. Reprenant de l'altitude, Guieu regroupe le S/C Casenobe et le Sous-Lieutenant Baptizet. A 12 h 30, ils rencontrent un Hs 126 sur lequel ils effectuent de nombreuses passes après que l'appareil de reconnaisance se soit rapproché du sol pour tenter d'y trouver refuge. L'appareil est literralement criblé de balles, tuant le mitrailleur arrière. Concentré sur la poursuite, le Capitaine Guieu ne remarque pas un arbre plus haut que les autres et en percute violemment la cime. Le moteur plein de branches, un bout de plan arraché et un cylindre percé par une balle, il parvient malgré tout à ramener son appareil au terrain. Une fois encore, ils abandonnent l'appareil alors que celui-ci est totalement désemparé. Il sera homologué aux 3 pilotes.

Pendant ce temps Paulhan, aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 192 se joint au Lieutenant Vinçotte et au Sous-Lieutenant Plubeau (Curtiss H-75A-1 n° 97) qui a repris de l'altitude pour détruire l'un des "Junkers" qu'ils abandonnent dans la région de Warmeriville. Outre la destruction du bombardier, l'attaque française a eu pour effet de provoquer le largage des bombes dans la nature. Les 3 pilotes se lancent alors à l'attaque d'un second bombardier mais Plubeau doit rapidement abandonner, une balle explosive ayant fait un trou de 15 cm au-dessus de son pare-brise. Des éclats ont traversé son casque et sont venu s'arrêter sur son cuir chevelu.

18 mai 1940


 

 

 

 

 

Entre 15 h et 15 h 30, mission de protection d'un Potez 63-11 du GR I/36 par 11 avions dont 6 pilotes dela 4eme Escadrille et 5 de la 3eme Escadrille qui volent à l'échelon inférieur : Commandant Rozanoff, Sous-Lieutenant Rubin, Capitaine Guieu (H-75A n° 189), Adjudant Paulhan (H-75A-1 n° 89), Sous-Lieutenant Plubeau (H-75A-2 n° 130), Sous-Lieutenant Baptizet, Capitaine Engler, Sous-Lieutenant Cordier, Lieutenant Girard, C/C Puda. Répartis en 4 patrouilles le dispositif attaque un premier Hs 126 isolé qui avait été signalé à 15 h 07 par Plubeau et qui est abattu 5 minutes plus tard par 4 pilotes de la 3eme Escadrille après une dizaine de passes : (Cdt) Rozanoff Yves (Cpt) Guieu Régis (Sgt) Paulhan Jean (Slt) Rubin René.

Une fois regroupé, le dispositif engage le combat avec des Me 109. Le Capitaine Engler et le Sous-Lieutenant Plubeau obtiennent une victoire à deux au Sud de Rethel (L'un d'eux est un Me 109E-3 du 7./JG 53 abattu à l'ouest de Rethel et dont le pilote est capturé).

Les Curtiss se regroupent à nouveau à 2500 m et rencontrent, vers 15 h 25, une trentaine de He 111 du KG 55. Les "Diables Rouges" attaquent les premiers, suivis par la patrouille de Plubeau. Deux He 111 sont abattus, partagés entre 6 pilotes : (Slt) Plubeau Camille, (Lt) Girard, (Cpt) Engler, (Cpt) Guieu Régis, (Slt) Rubin René, (Sgt) Paulhan Jean.

Alors qu'ils rentrent à leur terrain, une dernière rencontre avec une formation ennemie oblige les français à engager le combat alors que ceux-ci n'ont plus ni essence ni munitions. Au cours d'un bref échange, Plubeau parvient à placer sa dernière rafale sur un Me 109 du 2./JG 76 qui va finalement s'écraser près de la Fère et dont le pilote sera capturé. C'est la quatrième victoire de la journée pour Camille Plubeau qui, avec 10 victoires homologuées, prend largement la tête du palmarès de l'Escadrille et du Groupe.

Escorté par Paulhan, le Capitaine Guieu, moteur touché par un mitrailleur, se pose sur le terrain de Vraux, occupé par les Britanniques et regagnera le lendemain le terrain d'Orconte après une réparation de fortune

7 juin 1940


Le lendemain, 7 juin, il participe à une mission de protection d'un Potez 63-11 en reconnaissance au Nord-Est de Soissons. Décollage à 5 h 30. Après avoir laissé passer deux Dornier 17, les Curtiss subissent l'attaque de deux groupes de Me 109, soit un total de 20 à 25 appareils. L'Adjudant Paulhan (Curtiss H-75A-3 n° 215) ripostent et Paulhan obtient une victoire confirmée en compagnie du Lieutenant Tremélo.

De son côté, le Capitaine Guieu, isolé, parvient à se débarasser des Me 109 qui l'attaquaient et rejoint le C/C Truhlar. Ensemble; iles retrouvent un Do 17 qui ne tarde pas à fumer. De nouveau les Me 109 s'en mêlent, poursuivant Truhlar jusqu'à Reims. Le mitrailleur du Potez qu'ils devaient protéger déclarera avoir vu un Curtiss s'écraser en même temps qu'un Me 110. Finalement, les services d'homologation consigèreront qu'il s'agissait du Dornier, homologué à Guieu et Truhlar. Tué au cours du combat, le Capitaine Guieu s'est écrasé vers 6 h 30 aux commandes de son Curtiss n° 213 à Mortefontaine, dans l'Aisne. Son vainqueur est probablement le Leutnant Werner Voigt, de la 5./JG 3 qui ontient à 6 h 25 sa première victoire sur un Curtiss.

 

Du 13 mai au 7 juin 1940, le Capitaine Guieu avait effectué 23 missions de guerre et remporté 7 victoires en combat aérien.

 



 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
1
.
6
  Collaboration
Probables  
o
.
o
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
30/09/39 16.55 Détruit Me 109
4./JG 53 (Lt Schulze-Blanck) H-75A GC II/4 Salmbach
1
(Cpt) Guieu Régis
15/05/40   Détruit Hs 126
- H-75A GC II/4 Signy-l'Abbaye
3
4
4
(Cpt) Guieu Régis
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) Casenobe Jean
15/05/40 11.30 Détruit Me 109
JG 52 H-75A GC II/4 Florennes
2
3
(Cpt) Guieu Régis
(S/C) Casenobe Jean
18/05/40 15.12 Détruit Hs 126
2.(H)/33 H-75A GC II/4 Rethel
-
4
3
-
(Cdt) Rozanoff Yves
(Cpt) Guieu Régis
(Sgt) Paulhan Jean
(Slt) Rubin René
18/05/40 15.30 Détruit He 111P
KG 55 H-75A GC II/4 Rethel
8
-
-
5
-
-
(Slt) Plubeau Camille
(Lt) Girard

(Cpt) Engler
(Cpt) Guieu Régis
(Slt) Rubin René
(Sgt) Paulhan Jean
18/05/40 15.30 Détruit He 111
KG 55 H-75A GC II/4 Rethel
9
-
-
6
-
-
(Slt) Plubeau Camille
(Lt) Girard

(Cpt) Engler
(Cpt) Guieu Régis
(Slt) Rubin René
(Sgt) Paulhan Jean
07/06/40 06.30 Détruit Do 17
- H-75A GC II/4 Soissons
7
-
(Cpt) Guieu Régis
(C/C) Truhlar Jean


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_doc/liste_biographie.htm
http://www.gc2-4.com