TESSERAUD Georges ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours
TESSERAUD Georges


 

 






 


Né le 18 août 1912
Décédé le 29 juillet 1988

 

Adjudant Chef

1 victoire homologuée
6 victoires en collaboration
3 victoires probables
1 victoire probable en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
???
 
Armée Air 1931 1932 Elève Pilote France
S/C
???
 
GC I/5 1933 05/39 Pilote France
Adj
???
 
GC II/4 05/39 08/40 Pilote France
Slt
03/43
 
GC I/5 08/40 11/42 Pilote AFN
Lt
1944
 
GC I/5 "Champagne" 11/42 12/44 Pilote AFN
     
GC I/9 "Limousin" 12/44 03/45 Pilote AFN


 

Originaire de Corse, Georges Tesseraud voit le jour à Sartene, le 18 août 1912. Breveté pilote dans le civil, il s'engage le 4 novembre 1931 au titre du 2eme Groupe d'Ouvriers Aéronautiques et rejoint l'école d'Avord le 18 avril 1932. A sa sortie, il est affecté, en septembre 1933, au GC I/5 à Lyons puis à Reims. Il est transféré au GC II/4 lors de sa création en mai 1939. Chef de patrouille à la 4eme Escadrille au moment de la déclaration de guerre, l'Adjudant Tesseraud se trouve alors à Xaffévillers.

 

Curtiss H-75 du GC II/4

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

24
septembre
1939

 

 

 

A 14 h 40, décollent 2 patrouilles en mission de protection Potez 637 du GR II/52 à 1500 m. sur le secteur Eppembrum-Hornbach composées comme il suit : Adjudant Plubeau (H-75A-2 n° 108) aspirant Le Calvez, Sergent De La Chapelle (H-75A-1 n° 66), Lt Dupéret , Adjudant Dardaine et Adjudant Tesseraud (H-75A-1 n° 74). Arrivée sur le secteur à 15 h. et à basse altitude à cause du plafond, rien n'est à signaler jusqu'à 15 h 30. A ce moment, l'Adjudant Plubeau voit l'ennemi sous la forme de 6 Me 109D du JGr 152 qui se trouvent à l'Est d'Hornbach, bientôt rejoints par 4 Me 109E des I et 6./JG 53. Par radio tout le monde est alerté : "Attention, préparez vos mitrailleuses, voilà les Fritz". Le combat s'engage immédiatement, les patrouilles s'attaquant de face. Très rapidement, l'avantage est pris par Plubeau et les siens. En 10 minutes, 2 avions ennemis sont abattus, l'un tombe dans les lignes françaises, abattu par l'Adjudant Dardaine, l'autre est descendu par l'adjudant Plubeau au sud de Pirmasens. Mais au cours du combat le Sergent De La Chapelle a été touché. Son avion est en feu. Avec décision, il revient en rase mottes dans nos lignes et là, après une superbe chandelle, se laisse tomber en parachute et atterrit en territoire français, à 800 m. des lignes où il est reçu a bras ouverts par nos fantassins.

Tout le monde se regroupe et revient sur le secteur. A 15 h. 45, nouvel engagement sans résultats surs, quoique les Adjudants Tesseraud et Plubeau aient chacun poursuivi un avion ennemi à 50 mètres dans la queue jusqu'à épuisement complet des munitions et aient observé des fuites d'eau ou d'essence significatives.

Bref, tout le monde est sauf, et, à part De La Chapelle, rentre au terrain. Le Lt Dupéret a son avion touché par de nombreuses balles et un obus de petit calibre. L'adjudant Dardaine, en plus de sa victoire, ramène aussi des balles.

Le soir, au Mess des sous-officiers, cette glorieuse journée s'arrose dans la joie..

25
septembre
1939

 

 

 

 

 

 

 

 

Journée de joie qui voit le retour du Sergent De La Chapelle au cours de la matinée. Il descend, superbe et triomphant d'un Caudron-Luciole qui l'a pris à Sarre-Union. Mais aussi journée de deuil pour les Petits Poucets qui ont perdu leur capitaine. Au cours d'un combat inégal, contre 3 chasseurs ennemis, il a réussi à abattre l'un d'eux non loin de Surbourg, mais il a du sauter en parachute, son avion étant désemparé. Au cours de la descente, il a été lâchement tué par deux chasseurs boches.

Parti à 10 h 50 à la tête d'une patrouille formée en outre de l'Adjudant Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96) et de I'Adjudant Tesseraud (H-75A-1 n° 74), il arrivait sur le secteur Bergzabern-Hagenbach à 11 h 25. Sur le même secteur, 2 patrouilles du GC I/4 et une patrouille de la 3me escadrille sur un secteur voisin. Secteur calme. A 12 h., dix, salves de Flak ennemie d'une dizaine d'obus qui éclatent près du chef de patrouille, à la même hauteur et en arrière. Quelques instants après, attaque des patrouilles amies par l'arrière par plusieurs Messerschmidt (nombre imprécisé). Tesseraud a un boche dans la queue, Baptizet pique sur celui-ci et le dégage. Baptizet le suit cependant, se rapproche et tire quelques rafales. le boche pique s'en se défendre, passe dans les nuages, continue à être poursuivi et, à la sortie des nuages est talonné par Baptizet qui tire plusieurs fois et voit son pigeon fumer et s'enflammer sur le flanc droit.

Baptizet voit la fumée augmenter, l'avion ennemi battre lentement des ailes. Il est luimême aveuglé par la fumée qui se forme dans sa cabine, provenant des mitrailleuses de capot. Le Boche est tombé aux environs de Bergzabern. Tesseraud pendant ce temps, a attaqué un Me 109 et l'a abattu an Nord de la Bien-Wald. Ralliement à 12 h. 20. A 12 h25, Baptizet en regardant vers l'arrière, voit 2 autres patrouilles (le I/4) aux prises avec des Messerschmidt. Il fuit du regard cet engagement et perd de vue son chef de patrouille et l'autre équipier. Isolé, il veut rejoindre les patrouilles d'accompagnement et attaque par l'avant un ME qui tournait en rond. Celui-ci, après un retournement magistral, pique jusqu'au sol, suivi par Baptizet qui le sonne en rase mottes et tire 1200 cartouches jusqu'au delà de la Bien-Wald. Ayant épuisé ses munitions, il rentre dans ses lignes sans être sur du sort de son ennemi.

Pendant ce temps, Tesseraud a attaqué un ME 109 se trouvant sous lui; il se place dans la queue, tire plusieurs rafales, le boche pique jusqu'au sol et rentre dans ses lignes. A cours d'essence, Tesseraud et Baptizet, sur le chemin du retour, doivent se poser à Saverne pour prendre 100 litres d'essence. Baptizet signale, à l`issue de cette mission : nous voyons très peu d'avions français sur les lignes. Pour ma part je n'ai vu qu'une fois un Mureaux rentrer et travailler. Très loin, j'ai vu un avion que je n'ai pu identifier. Ces missions de protection sont trop longues. Il semble d'autre part que la chasse ennemie travaille en liaison radio avec la D.C.A. Le secteur est entièrement calme pendant une vingtaine de minutes, et après que la D.C.A. ait tiré une salve, la chasse ennemie attaque.

Ces remarques de Baptizet sont fort justes et tous les pilotes sont du même avis. Il faut qu'au cours des missions futures le commandement en tienne compte.

Au cours de la soirée, la mort du Capitaine Claude à laquelle on ne voulait pas croire, est malheureusement confirmée.

27
septembre
1939


Deux missions exécutées par temps couvert. Au cours de la deuxième mission, mission de protection, la patrouille qui groupait les Adjudants Tesseraud (H-75A-1 n° 74), Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96), le Sergent De La Chapelle (H-75A-1 n° 88), rencontre à 10 h. 25, sur le Secteur Hornbach-Walschbrom, 3 Me 109D du JGr 176 qui attaquent l'Adjudant Baptizet. La patrouille entière contre attaque et les 3 Messerschmidt sont abattus...

Seuls deux sont confirmés bien que les troupes au sol aient confirmé sa chute. En réalité, le troisième appareil rentre avec 5% de dommage sur son terrain. Cette absence de confirmation tient en partie au discours prononcé par Adolf Hitler et dans le quel il indique : "seuls 11 avions allemands avaient été abattus par l'ennemi, 11 avions seulement furent homologués aux pilotes français. Deux de ces avions ont été homologués aux 3 pilotes de la patrouille (4ème et 5ème victoires homologuées de l'escadrille), le 3ème est considéré comme abattu et non homologué - 3ème avion abattu et non homologué - (après renseignements communiqués par les troupes à terre)."

 

 

Mission à effectuer : la 3ème escadrille doit assurer la protection d’un Potez 631 de 14 h. à 14 h 20 ? L'escadrille doit elle-même assurer la protection de la 3 en arrivant à 14 h 10 à l’altitude supérieure (6000 mètres), participent à cette mission : Lieutenant Vincotte Adjudant Plubeau (Curtiss H-75A-2 n° 169) Adjudant Baptizet Adjudant Tesseraud Capitaine Borne Sergent De La Chapelle. Le lieutenant Vincotte qui devait commander la patrouille Guide s’enlise au départ. Il viendra sur les lignes mais ne trouvera pas les patrouilles. L'Adjudant Plubeau prend le commandement de la patrouille double de l’Escadrille. Peu de temps après son arrivée sur le secteur il aperçoit vers 6500 mètres encore loin chez l’ennemi, un bimoteur, bidérives qui lui paraît douteux. Il se trouve suis à 5.800 : il fait le signal ennemi en vue et fait un large virage en prenant de l’altitude. Le capitaine Borne en panne de mitrailleuses rentre au terrain. Baptizet se joint à la patrouille. L’avion s’approche de la France, et Plubeau se place à l’arrière en continuant à grimper, 2 Me 109 viennent reconnaître le bi-moteur, Plubeau pense qu’ils vont l’attaquer…non, ils font demi-tour… De La Chapelle, le seul, les poursuit et se fait attaquer. Plubeau se rapproche toujours, ayant Baptizet à sa gauche et derrière, Tesseraud, plus en arrière encore et à droite. Plubeau est à 60 mètres de l’arrière, légèrement au-dessous et dans l’axe. L’ennemi ne les a pas vu car il ne bouge pas. Plubeau prend son temps, il l’ajuste et tire une rafale. Il voit ses balles arriver dans les réservoirs, à chaque impact il sort une flamme, Baptizet voit également très bien l’effet de ses balles. La fumée commence à sortir l’avion fait une abattée à gauche. Il a son compte. Il s'agissait d'un Do 17P de la I.(F)/22 dont deux membres d'équipage seront capturés. Bien que de nombreux pilotes aient tiré sur le Dornier, seul Plubeau se vot attribuer le crédit de la victoire, le Capitaine Borne estimant, contre l'avis du Lieutenant Guieu, que son attaque décisive aurait suffit à envoyer l'appareil au tapis.

Cette fois le calme est rompu... Tesseraud est content. il était environ 4 heures 10 lorsque nous avons tous été réveillés en fanfare : ronrons de moteurs, sifflements d'éclatements de bombes et tirs de D.C.A. Que se passe-t-il ? Des bombardiers ennemis, venus en deux vagues, essaient de bouleverser notre terrain, heureusement noyé dans le brouillard. Malgré cette protection naturelle, 50 bombes sont tombées sur le terrain et ses abords immédiats (d'autres sont tombées plus loin). La 3ème Escadrille a été la plus touchées, 5 de ses avions sont touchés, et le mess des officiers est détruit; un soldat, un ancien qui devait être libéré ce jour même est gravement blessé; on doit l'amputer d'une jambe.

L'Escadrille a été plus épargnée : un seul avion a reçu un éclat, pas de blessés. Seul le sergent Imbert qui était de garde et qui s'était couché dans un fossé quand les bombes tombaient a été fortement commotionné pas une bombe qui a éclaté tout près de lui. Enfin des renseignements : la Belgique, la Hollande et le Luxembourg ont leur frontière violée. Plus de doute, c'est la vraie guerre et, comme le dit Jaussaud : « la guerre des papiers et des révérences est terminée ».

Les bombes ont eu heureusement le bon esprit de tomber à des endroits déjà interdits aux avions : nous pouvons ainsi décoller sans trop de difficultés et effectuer plusieurs missions au cours de la journée. Mais hélas ! Les renseignements arrivent mal, très dispersés, faux et incomplets. Impossible de retrouver l'itinéraire de toutes ces expéditions réunies et cette chère D.A.T du temps de paix en souffre.

Beaucoup de missions de couverture aujourd'hui dont aucune n'est couronnée de succès le matin. Par contre un peu de bagarre l'après-midi. Au cours d'une première mission, Baptizet, Tesseraud et Jaussaud sont attaqués par une dizaine de ME-109, mais devant cette supériorité leur rôle n'est obligatoirement que passif. Jaussaud est sidéré : « ils nous grimpent sous le nez avec une facilité dérisoire et nous ne sommes qu'à 5.500 mètres » dit-il. Bagarre sans résultat et sans dommage pour personne, seul l'avion de Tesseraud a reçu une balle dans le plan droit.

 

11 mai 1940

 

 

De nouveau des couvertures avec des patrouilles simples ou légères. Quelle impression pénible. Au cours d’une de ces couvertures, vers 10 heures, la patrouille composée du Sous-lieutenant Plubeau (Curtiss H-75A-2 n° 130) de l’adjudant Tesseraud (Curtiss H-75A-1 n° 8) et du sergent chef Jaussaud est orientée vers un groupe de bombardiers. Très vite ils rencontrent effectivement plusieurs pelotons comprenant 18 He 111, mais Plubeau voit aussi une douzaine de Me 109 qui les protègent. Ils font une passe rapide par l’avant et seul, Jaussaud, qui veut renouveler l’attaque, se fait accrocher par les chasseurs boches. Il est vite dégagé par Plubeau et Tesseraud au cours d’un combat rapide qui se termine par la chute d'un Me 109

Jaussaud doit rentrer au terrain. Les deux pilotes français reviennent à l’attaque des Heinkel. Plubeau a l’ailier gauche dans son collimateur tout près. Il tire dans le moteur gauche, il tire sans arrêt, jusqu’au retour des Me 109 qui l’obligent à rompre le combat avant d’être sûr de sa victoire : mais du terrain ou on peut voir les dernières phases de ce combat, les mécaniciens sont formels : ils ont vu l’un des He 111 du peloton faire demi-tour. Et on apprenait qu’une demi-heure après un He 111 s’abattait à 80 kilomètres de là avec le moteur gauche en feu. Mais cet avion est réclamé par la D.C.A. D’autres couvertures ont lieu pendant toute la journée, mais sans aucun succès. Notons d’ailleurs qu’"ils" travaillent plus le matin que le soir. Travail fébrile de la part de tous et en particulier des mécaniciens entretien des avions, plein, travaux de terrassement de tranchées : les heures ont été bien remplies. Que nous réserve demain ?

15 mai 1940

Mission de couverture au Sud de Charleroi entre 11 h 00 et 12 h 10 réalisée par les sept Curtiss encore disponibles. Au Sud de Reims, les français rencontrent neuf bombardiers qu'ils identifient comme des "Ju 86" (En fait des Do 17 du III./KG 2) protégés par une douzaine de Me 109E des I et II./JG 52. Attaquant dans un premier temps les bimoteurs, les Curtiss sont aussitôt pris en chasse par les Me 109. Le Sous-Lieutenant Plubeau, les Adjudants Tesseraud (Curtiss H-75A-1 n° 8) et Baptizet (Curtiss H-75A-1 n° 96), abattent chacun un Me 109, le premier à côté de Vouziers, les deux autres un peu plus au nord (Les allemands reconnaittront la perte de 3 Me 109 ce jour là, deux du Stab I./JG 52 et 1 du II./JG 52).

Le Capitaine Guieu (H-75A-2 n° 186) parvient à toucher un Me 109 mais emporté par son élan il se rapproche rapidement et ne peut poursuivre le tir. Il est 11 h 30 et le Me 109 s'enfuie en laissant échapper une fumée blanche qui laisse penser que le radiateur est touché. Il est aussitôt pris en chasse par le S/C Casenobe (Curtiss H-75A-2 n° 103) qui le laisse finalement partir, considérant qu'il ne pourra regagner sa base. Reprenant de l'altitude, Guieu regroupe le S/C Casenobe et le Sous-Lieutenant Baptizet. A 12 h 30, ils rencontrent un Hs 126 sur lequel ils effectuent de nombreuses passes après que l'appareil de reconnaisance se soit rapproché du sol pour tenter d'y trouver refuge. L'appareil est literralement criblé de balles, tuant le mitrailleur arrière. Concentré sur la poursuite, le Capitaine Guieu ne remarque pas un arbre plus haut que les autres et en percute violemment la cime. Le moteur plein de branches, un bout de plan arraché et un cylindre percé par une balle, il parvient malgré tout à ramener son appareil au terrain. Une fois encore, ils abandonnent l'appareil alors que celui-ci est totalement désemparé. Il sera homologué aux 3 pilotes.

Pendant ce temps Paulhan, aux commandes du Curtiss H-75A-2 n° 192 se joint au Lieutenant Vinçotte et au Sous-Lieutenant Plubeau (Curtiss H-75A-1 n° 97) qui a repris de l'altitude pour détruire l'un des "Junkers" qu'ils abandonnent dans la région de Warmeriville. Outre la destruction du bombardier, l'attaque française a eu pour effet de provoquer le largage des bombes dans la nature. Les 3 pilotes se lancent alors à l'attaque d'un second bombardier mais Plubeau doit rapidement abandonner, une balle explosive ayant fait un trou de 15 cm au-dessus de son pare-brise. Des éclats ont traversé son casque et sont venu s'arrêter sur son cuir chevelu.

 

De G à droite : Gerbet, De la Chapelle, Wernier, Engler, Girard, Duperet, Vincotte, Tesseraud, Baptizet, Plubeau. A genou, Olivier, Gabard et Boyer

 

19 mai 1940

Mission de couverture sur Laon - Crécy-sur-Serre entre 7 h 30 et 8 h 00 avec 5 Curtiss. Le Sous-Lieutenant Baptizet, l'Adjudant Tesseraud et le Sergent De La Chapelle (Curtiss H-75A-1 n° 88), après avoir poursuivi en vain un Do 17 qui s'enfuie au ras des arbres attaquent un Hs 126 du 3.(H)/14 qui croise leur route à 10 km de Vervins. Dès la première passe, le mitrailleur est tué. Le pilote de l'avion d'observation ne demande pas son reste et saute en parachute. Sur le chemin du retour, les 3 pilotes tombent sur un terrain sur lequel stationne des Hs 126. Le Sergent De La Chapelle ne peut résister à l'envie de mitrailler le terrain alors que les soldats se précipitent sur leurs armes défensives. Au même moment, il prend en chasse un Hs 126 qui décolle et le détruit alors que celui-ci commence à s'élever dans le ciel.

9 juin 1940

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Mission de chasse libre sur Rethel Attigny avec deux patrouilles triples à partir de 8 h 30. Vers Reims, les 8 pilotes français de la 4eme Escadre attaquent des bombardiers du II./KG 77. Les 9 appareils de la 3eme Escadre qui devaient les protégéer se lancent à leur tour à l'attaque des bombardiers mais les Me 109 du II./JG 52 qui survolent le tout piquent à leur tour. L'Adjudant Paulhan, attaqué par plusieurs Me 109E parvient à remporter une victoire confirmée au Nord de Troyes (Me 109E-1 du 4./JG 52 abattu près d"Epernay), avant de se poser lui-même en campagne, grièvement blessé et son Curtiss n° 89 défintivement perdu. Du sol, il a le temps de voir un second bombardier qui tombe mais qui ne sera jamais revendiqué par quiconque.

 

 

Nouvelle mission de destruction sur le secteur de Rethel- Attigny. Le temps est superbe, pas un nuage, une visibilité. Nous partons à trois patrouilles ainsi constituées : Lieutenant Vinçotte, sous-lieutenant Cordier, Sergent-Chef De La Fléchère, Sous-Lieutenant Plubeau, Sergent-Chef Jaussaud, Sergent-Chef Posta, Adjudant Tesseraud, Sergent-Chef De La Chapelle, Sergent-Chef Puda, et au-dessus une patrouille triple de la troisième escadrille, qui doit assurer la protection du dispositif.

Journal de marche (Ecrit par le Lieutenant Vinçotte) : Le décollage a lieu à 9 h.20. Puda qui a des ennuis avec ses mitrailleuses nous quitte presque aussitôt. Dès que nous arrivons sur le secteur nous commençons par voir plusieurs pelotons de trois bombardiers qui se dirigent vers le sud-ouest. Je décide d'attaquer le chef du premier peloton et je manoeuvre pour le tirer trois quarts arrière. C'est ce que je fais, mes équipiers me suivent comme mon ombre. Une première rafale qui va être bientôt suivie d'une deuxième. La deuxième patrouille attaque immédiatement derrière nous. Bonne défense des bombardiers. Mise en cercle. Et très vite tout le monde s'en mêle. Les bombardiers étant très nombreux et le ciel paraissant vide de tout chasseur. Les trois patrouilles de la troisième Escadrille descendent de leur perchoir, pour bagarrer aussi. Mais tout à coup changement de décors… des pois blancs qui basculent. Ce sont des Messerschmidt qui nous tombent dessus. Ils sont en force et attaquent immédiatement les Curtiss qui courraient aux fesses des bombardiers. Combats tournoyants que les Me 109 n'acceptent pas toujours. Confusion extrême.

Au cours de ces combats Plubeau réussit encore une fois à se signaler : il se met dans la queue d'un Boche avec la maestria que nous commençons à lui connaître et le met en flammes après lui avoir largué une bonne série de rafales ; il doit le laisser à son sort avant d'avoir eu la joie de le voir percuter car il y en a un dans sa queue qui commence à devenir menaçant. Pour ma part, je suis resté avec le fidèle De La Fléchère qui en prend un que je venais de tirer et qui l'accompagne en feu jusqu'au sol. Très bien De La Fléchère. J'avais abandonné ce pigeon car il y en avait un qui me tirait trois quart avant et que j'avais dû éviter. J'aperçois alors un Curtiss qui paraissait mal parti avec 2 boches aux fesses.

Je réussis à les seringuer, mais à ce moment le mauvais qui venait me tirer revenait par l'arrière et m'envoyait un superbe obus dans l'empennage. Le choc me fit faire un triple tonneau déclenché, et j'avoue que je ne me suis pas senti très fier, pendant quelques instants. Mais tout s'est à peu près bien terminé, et je n'avais plus qu'à revenir à Chalons, le point de ralliement. Là, je rencontrais De La Chapelle qui n'en revenait pas d'avoir seringué un Boche de très près sans apparemment lui avoir fait le moindre mal… La Fléchère bien protégé par Casenobe, de la 3, est revenu avec un taxi presque défaillant : il a réussi à se poser de justesse sur le terrain après avoir effrayé quelques témoins.

Plubeau est écoeuré, car, en bonne position il a raté un deuxième avion. Pour ma part j'avoue que c'est moi-même qui suis défaillant… En somme, nous n'avons pas été trop malheureux puisque avec des dégâts vraiment limités, nous avons sûrement descendu un Junkers, qui s'est abattu près de Mourmelon, après que 2 des occupants se soient jetés en parachute. Un Messerschmidt a été descendu par Plubeau et il y en a un autre très probablement pour La Fléchère et moi-même… A la 3 ils ont été moins heureux puisque Blanc (note au feuillet suivant) a du se jeter de son avion en flammes et que Paulhan
a du poser son avion en détresse près de Mourmelon.

 


Le soir, le groupe entier remet ça sur le même secteur. Nous y avons rendez-vous au Groupe I/5 qui est stationné presque à coté de nous à St-Dizier. Trois patrouilles de la 3 doivent protéger un Potez. Une patrouille triple de chez nous les protégent et une quinzaine de Curtiss circulent audessus. Chez nous prennent l'air : Sous-Lieutenant Plubeau, Sous-Lieutenant Cordier, Lieutenant Hlobil, Capitaine Engler, Sergent-chef De La Chapelle, Sergent-chef Posta, Adjudant Tesseraud, Sergent-chef Jaussaud, Sergent-chef Puda.

Tout ce joli monde (il paraît que j'emploie souvent cette expression) s'achemine vers les lignes. Le Sergent-chef Puda quitte bientôt la patrouille, il a une fois de plus des ennuis des mitrailleuses. A l'arrivée sur les lignes deux pelotons de bombardiers sont immédiatement repérés : l'un se dirige vers l'est, l'autre au nord de l'Aisne se dirige vers le sud. Un peu au-dessus un Heinkel 111, qui paraissait faire la liaison entre les 2 pelotons… Beaucoup plus haut, à environ 1.000 mètres au-dessus de nous exactement à hauteur et dans l'axe de la patrouille du Lieutenant Dorance du I/5 une patrouille de cinq à six Messerschmidt, qui se dirige, elle aussi vers le sud.

Tout devrait très bien se passer, nous sommes en force. Et bien non. Il faut d'ailleurs dire que nous ne sommes en fait pas si nombreux, car les avions du I/5 nous ont perdus et ils n'interviendront à aucun moment dans la bagarre, qui s'engage dès que le Sous-lieutenant Plubeau a photographié l'ensemble et a pris la décision d'attaquer. Il bat des plans et emmène ses patrouilles à l'attaque du Heinkel 111 isolé. Ses équipiers le voient tirer à plusieurs reprises, pendant que le Boche pique et essaie de se mettre sous la protection du peloton qui vient du nord. Il tire… Quand tout à coup ; crac… son avion est en feu. Il n'a que le temps de virer vers le sud et de larguer en parachute. Le combat se poursuit d'une façon assez confuse. Tout le monde y prend part et tire un peu partout. Mais nous n'avons pas la supériorité. Les résultats précis nous les ignorons. Seul le Heinkel 111 a été vu descendu en flammes et s'abattre au nord de Rethel.

Le Sous-lieutenant Cordier a sauté en parachute et Plubeau lui-même. En quelques mots il nous raconte son odyssée. Après une chute libre volontaire de 3.000 mètres, il s'est retrouvé en territoire français, à 300 mètres des lignes ennemies, la figure et les avant-bras sérieusement brûlés. Recueilli par 2 soldats d'un G.R.D. qui le ramenait vers l'arrière en moto, il fut tout à coup arrêté par une escouade sortie de derrière une meule de foin et malgré ses explications et ses papiers, il fut emmené à pieds baïonnettes dans le dos, jusqu'à un P.C. qui se trouvait à 3 kilomètres de là, où heureusement un chef de bataillon dispersa les trop zélés gardiens, et s'occupa de faire évacuer rapidement Plubeau.

Quelle impression pénible laisse à tous cette journée. C'est tout de suite qu'il nous faut du matériel moderne, des P.40 par exemple, qu'on puisse un peu surclasser les boches. Hier, c'était le spectacle des villes incendiées qui avait impressionné les pilotes ; aujourd'hui ce sont nos pertes et nos difficultés insurmontables.

11 juin 1940

Mission de protection d'un Potez 63 de reconnaissance sur Reims - Vouziers. Cinq patrouilles, soit 15 appareils décollent à 9 h 30. Le mauvais temps dissocie le dispositif. Les 3 espatrouilles de la 4eme Escadrille suivent le Potez. Un Henschel sorti des nuages devant les Curtiss est aussitôt attaqué par 8 pilotes qui abandonnent le Potez. Le Henschel se pose en catastrophe à Annelles et capote à l'atterrissage, traversant une route avant de tomber dans un fossé. Un second subit le même sort mais au retour le chef d'escadrille, resté seul en protection du malheureux Potez, exprimera son mécontentement devant l'abandon par ses hommes de la mission première pour aller abattre deux avions. Le premier Henschel est homologué à 5 pilotes : (Slt) Cordier (S/C) De la Chapelle Antoine (S/C) Puda Raimund (Adj) Tesseraud Georges (S/C) Jaussaud et le second à 4 : (Slt) Cordier (S/C) de la Fléchère (Slt) Baptizet Georges (S/C) Postat .

 

Le 12 juin, le GC II/4 quitte Orconte pour Pouan-les-Vallées. Il continue à se replier sur Auxerre, Nevers jusqu'u 20 juin, date à laquelle il traverse la Méditerranée pour s'installer au Maroc. Du 10 mai au 15 juin 1940, l'A/C Tesseraud a réalisé 37 missions de guerre.

 



 

P-39Q du GC I/5

 

11 avril 1944

Après la dissolution du GC II/4, le 25 août 1940, Georges Tesseraud est affecté à la 2eme Escdrille du GC I/5. Abattu par des F4F de la VF 9 le jour de l'opération "Torch", le 9 novembre 1942, il est brièvement brûlé au visage et aux mains mais parvient à poser son Curtiss H-75A-2 n° 130. Sa convalescence terminée, il est nommé Sous-Lieutenant en mars 1943 et assure, sur Bell P-39, la protection des côtes de Méditerranée.

Le 11 avril 1944, il obtient une huitième victoire confirmée en abattant un Ju 88 à 50 miles au Nord Ouest d'Oran. Le Lieutenant Tesseraud quitte le GC I/5 "Champagne" en décembre 1944 pour prendre, à Meknès, le commandement de la 2eme Escadrille du GC I/9 "Limousin" sur P-39, commandement qu'il assurera jusqu'en mars 1945. Affecté ensuite comme commandant de la 1ere Escadrille du GC 4/2 "Ile de France", sur Spitfire, en mai 1946, il effectue un tour d'opérations en Indochine sur Belle P-63 alors que son groupe est devenu le GC 2/5. A son retour, le Capitaine Tesseraud dirige le premier groupe de la base école 708 de Meknès qu'il quitte pour le GM I/8 "Saintonge" avec lequel il opère de nouveau en Indochine, cette fois sur F8F, d'août 1951 à avril 1953. Il est ensuite commandant en second de l'EEC 3/10 (sur F-47D) à Dijon où il est promu commandant en avril 1954. En juin 1958, il prend la direction de la base de Dakar et prend sa rretraite le 1er septembre 1964.

Le Lieutenant Colonel Tesseraud est décédé le 29 juillet 1988.

 

 


 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
1
.
6
  Collaboration
Probables  
3
.
1
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
24/09/39 15.30 Probable Me 109
JG r 152 H-75A GC II/4 Bienwald
-
(Adj) Tesseraud Georges
24/09/39 15.30 Endommagé Me 109
JG r 152 H-75A GC II/4 Bienwald
-
(Adj) Tesseraud Georges
25/09/39 12.10 Probable Me 109
JGr 176 H-75A GC II/4 Nord Bienwald
-
(Adj) Tesseraud Georges
25/09/39 12.10 Probable Me 109
JGr 176 H-75A GC II/4 Nord Bienwald
-
(Adj) Tesseraud Georges
27/09/39 13.25 Détruit Me 109
JGr 176 H-75A GC II/4 Wolfersheim
1
1
1
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) de la Chapelle Antoine
(Adj) Tesseraud Georges
27/09/39 13.25 Détruit Me 109
JGr 176 H-75A GC II/4 Wolfersheim
2
2
2
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) de la Chapelle Antoine
(Adj) Tesseraud Georges
27/09/39 13.25 Probable Me 109
JGr 176 H-75A GC II/4 Wolfersheim
-
-
-
(Slt) Baptizet Georges
(S/C) de la Chapelle Antoine
(Adj) Tesseraud Georges
11/05/40 11.00 Détruit Me 109
I./JG 54 H-75A GC II/4 Rambervillers
4
3
-
(Slt) Plubeau Camille
(Adj) Tesseraud Georges
(S/C) Jaussaud
19/05/40 07.40 Détruit Hs 126
3.(H)/14 H-75A GC II/4 Vervins
5
5
4
(Slt) Baptizet Georges
(Adj) Tesseraud Georges
(S/C) de la Chapelle Antoine
09/06/40 08.30 09.40 Détruit He 111
H-75A GC II/4 Rethel
-
-
6
-
-
6
(Lt) Vinçotte Max
(S/C) de la Fléchère

(S/C) de la Chapelle Antoine
(S/C) Postat
(S/C) Jaussaud
(Adj) Tesseraud Georges
11/06/40 11.10 Détruit Hs 126
2.(H)/23 H-75A GC II/4 Annelles
-
7
3
7
-
(Slt) Cordier
(S/C) de la Chapelle Antoine

(S/C) Puda Raimund

(Adj) Tesseraud Georges
(S/C) Jaussaud
11/04/44 Détruit Ju 88
P-39N GC 1/5 Oran
8
-
(A/C) Tesseraud Georges
(Slt) Raffeneau


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_doc/liste_biographie.htm
http://www.gc2-4.com