Marcel Parnière est né le 25 mai 1906 à Bourges.
Il s'engage volontairement par devancement de l'appel, le 12 novembre
1925. Il suit tout d'abord une formation de sous-officier du personnel
naviguant et obtient son brevet de pilote en août 1928. Démissionnaire
en 1930, il se réengage finalement en 1933 et se trouve affecté
comme Sergent-chef à la 7eme Escadre de Chasse basée
à Dijon. En 1937, il réussit le concours d'entrée
à l'école militaire de l'Air de Versailles et ressort
l'année suivante avec ses galons de Sous-Lieutenant. Affecté
dans un premier temps à l'état-major de la 5eme
Escadre de Chasse, il rejoint le 6 janvier 1940 la 1ere Escadrille
du GC I/5, installée à Suippes
et équipée de Curtiss H-75. Le 21 avril 1940, il est
transféré à la seconde Escadrille.

Curtiss H-75 du GC I/5
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CAMPAGNE
DE FRANCE
11 mai 1940

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Le 11 mai 1940, une patrouille double décolle
sur alerte à 5 h 45. Vers 6 h 15, les 6 Curtiss rencontrent,
à 3 500 m, une formation de 8 appareils allemands qui
sont identifiés comme étant des Do 215 suivis
par trois autres situés 1 kilomètre en arrière.
La patrouille du Slt Parnière
Marcel
accompagné des (S/C) Tallent
Maurice et (S/C) Girou
Jean attaque par l'avant et en-dessous avant de poursuivre
par l'arrière. Au final et après avoir utilisé
quelques 3050 cartouches à 3, le Dornier 17P du 4.(F)/14
est abattu dans la région de Bulson et se pose sur le
ventre au Nord de Chehéry, 3 hommes étant fait
prisonniers. Le Sous-Lieutenant Parnière
vient de remporter sa première victoire.
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13 mai 1940
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Le 13 mai, une patrouille triple, conduite par
le Lieutenant Dorance,
est envoyée à la rencontre de 6 He 111 du 6./KG
55 qui volent à 2500 m. dans le secteur de Le
Chesne - Vouziers. La patrouille sa lance à l'assaut
des bombardiers qui perdent deux des leurs, le premier à
Amblimont (3 tués et 2 prisonniers) par les (Lt) Dorance
Michel (Slt) Parnière
Marcel et (Lt) Vybiral
Thomas Adolph 
et le seconde à Buzancy (2 tués et 3 prisonniers
dont 1 blessé) par (Lt) Dorance
Michel et (Slt) Parnière
Marcel. Pour obtenir ces deux victoires, le Sous-Lieutenant
Parière utilise 1900 cartouches.
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15 mai 1940
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La 2e escadrille
du GC I/5 au complet à Suippes
en mai 1940. Alignés en partant de la gauche : Girou,
Preux, Tallent, Bressieux,
Delparte, Hamsick, Boitelet,
Parnière - tout juste
visible -, Dorance
(commandant d'escadrille), Lefol,
Scoffe et Warnier. Huit de ces
douze pilotes deviendront des "As" au cours de la
campagne de France.
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17 mai 1940
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3 juin 1940
 
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Le 3 juin, à 13 h 35, vingt et un H-75 décollent
de Saint-Dizier et de Châtel-Chéhéry dirigés
par le Commandant Murtin lui-même.
Le groupe se dirige vers Epernay pour intercepter des bombardiers
allemands de retour d'un raid sur la région Parisienne.
Le dispositif allemand est important quisqu'il comprend de
120 à 150 bombardiers escortés par environ 70
chasseurs. Dans la mêlée les pilotes du GC
I/5 revendiqueront 7 appareils ennemis abattus. La patrouille
composée du Sous Lieutenant Parnière,
du S/C Tallent et du S/C Bressieux
ayant décollé en retard, elle se trouve séparée
du gros du dispositif et engage le combat à 14 heures
contre une trentaine de bombardiers escortés par des
Me 109 et Me 110. Les bombardiers se répartissent en
deux groupes et la patrouille française s'attaque au
second. Pendant que le Lieutenant Parnière
prend en chasse l'un des appareils situé à gauche
du dispositif, le S/C Tallent
attaque l'un de ceux situé à droite. Le Do 17
pris pour cible par Parnière
s'écarte rapidement du groupe et commence à
descendre mais ne peut être suivi par le pilote français
qui se trouve pris en chasse par 3 des Me 110 de l'escorte.
Le bombardier ne sera comptabilisé que comme probable.
Esquivant les attaques des chasseurs, Parnière
se retrouve en position de tir à moins de 200 mètres
d'un autre chasseur. Tirant une rafale, celle-ci fait mouche,
provoquant l'émission de fumée noire et le départ
en vrille du chasseur allemand qui s'écrase à
14 h 10 près de Ay. De nouveau pris en chasse, Parnière
se dégage et tente de porter secours à son équipier,
le S/C Tallent, lui aussi
aux prises avec les bimoteurs allemands. Parvenus à
se libérer de l'étreinte ennemie, les deux hommes
gagnent l'avri des nuages. En ressortant, le Lieutenant Parnière
retrouve le S/C Bressieux,
reconstituant avec lui la patrouille pour repartir en chasse.
c'est alors qu'ils aperçoivent un groupe de 4 Me 109
sur lesquels ils foncent. Le Lieutenant Parnière
poursuit le sien à travers les nuages et parvient à
l'abattre. Alors que le pilote allemand est parvenu à
évacuer son appareil, son parachute se met en torche.
Au loin, un autre parachute indique que le S/C Bressieux
est lui-aussi parvenu à abattre son Me 109.
Reprenant leur chemin et après avoir demandé
les ordres par radio, la patrouille française rencontre
9 autres Me 109 à 14 h 40. Armes enrayées, il
trouve refuge dans un nuage. Parvenu à débloquer
3 mitrailleuses sur 4, il constate 3 impacts près de
son pied droit avant de retrouver 10 autres Me 109 près
d'Epernay, volant un peu plus bas. Son appareil sérieusement
endommagé, le S/C Tallent
a été contraint de regagner son terrain. N'étant
plus que deux, Parnière
et Bressieux se dirigent
vers un groupe de 4 Me 109 qui esquivent en plongeant vers
les nuages. A la sortie de la couche, Parnière
suit un Me 109 qu'il tente d'ajuster. Lui aussi pris pour
cible par un autre chasseur allemand, Bressieux
tente de se porter à son secours mais ne parvient pas
à empécher le Me 109 de tirer, touchant l'appareil
de Parnière
et blessant le pilote qui doit se poser en catastrophe en
campagne à côté d'Epernay avant d'être
transporté à l'hôpital.
Dans le même temps, Bressieux
poursuit le Me 109 victorieux alors que celui-ci grimpe à
la verticale pour échapper à son poursuivant.
Pensant avoir distancé le Curtiss, l'appareil allemand
se remet en vol à plat, sans s'apercevoir que Bressieux
se trouve à peine 50 mètres derrière
lui. Le S/C Bressieux 3
rafales qui ne liassent aucune chance au pilote allemand.
Crachant des flammes et de la fumée, le moteur du Me
109 est hors d'usage, obligeant le pilote à abandonner
sa machine en parachute. L'appareil, varisemblablement un
E-4 du I./JG 2, s'écrase dans
ses lignes au Sud de Reims.
Pour le Lieutenant Parnière,
ce combat sera le dernier de la Campagne
de France.
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Après sa convalescence, il retrouve ses camarades mais il
se blesse de nouveau en septembre 1941. A partir de ce moment là,
la carrière du Lieutenant Parnière
se partagera entre les hôpitaux et de courts retours en activité.
Le 10 janvier 1946, avec le grade de Capitaine, il est affecté
au Bureau social de l'étét-major de la 4eme Région
aérienne. Les séquelles de ses deux accidents ne lui
permettant plus de voler, il est radié du personnel navigant
en décembre 1946 avant d'être nommé en juin 1947,
commandant adjoint de la compagnie des opérations de la zone
de défense aérienne 502 d'Aix en Provence. Régulièrement
retiré du service actif en raison des séquelles de ses
blessures, il quitte finalement l'Armée de l'Air en novembre
1953.
Il est décédé le 13 octobre 1989.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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