Guerre du Pacifique - Pearl Harbor, Wake et Guam ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours



 


 

 



PEARL HARBOR

 

 

La rapidité fulgurante avec laquelle l'armée et la marine japonaises, et leurs forces aériennes respectives, mirent en pièces les faibles défenses alliées en Asie du Sud-Est frappa le monde de stupeur. Les gains furent immenses, mais le haut commandement japonais misait tout sur une guerre courte.



    6 portes-avions  
8 Cuirassés 5 coulés + 3 endommagés 2 cuirassés  
6 croiseurs 3 coulés 3 croiseurs  
29 destroyers 3 coulés 9 destroyers  
9 sous-marins   5 sous-marins de poche 5 Détruits
390 avions 188 détruits + 155 endommagés 441 avions (135 A6M2 + 135 D3A1 + 144 B5N2 29 Détruits (9 A6M + 15 D3A + 5 B5N)
  2 335 militaires + 68 civils tués
1 143 militaires + 35 civils blessés
  55 pilotes tués
24 sous-matiniers tués + 1 capturé
       

6 pilotes de l'USAAF (46th et 47th PS / 15th PG) remporteront 10 victoires aériennes ce jour là :

1Lt Lewis M. Sanders (P-36)
2Lt Philip M Rasmussen (P-36)
2Lt Gordon H. Sterling Jr. (P-36, Tué au combat)
2Lt Harry W. Brown (P-36)
2Lt Kenneth M. Taylor (P-40, 2 victoires)
2Lt George S. Welch (P-40, 4 victoires)

3 de ces victoires ne seront pas retrouvées dans les pertes nippones.



L'horaire des opérations de vaste envergure menées par les Japonais, sur mer et dans les airs, contre la Malaisie, le Siam, les Philippines et Hong Kong était dans une large mesure imposé par un simple fait : la flotte iméricaine du Pacifique, commandée par Admiral Husband E. Kimmel, jetait l'ancre tous les dimanches matins à Pearl Harbor (Oahu). Les considérations habituelles de lune et de marée, souvent d'une importance cruciale pour les débarquements amphibies, passaient nécessairement au second plan. Le haut commandement japonais jouait un jeu serré : il lui fallait neutraliser les forces maitimes et aériennes des États-Unis et du Royaume-Uni en Extrême-Orient pour que pût s'établir la grande sphère de coprospérité dont rêvait l'Empire nippon. Une fois cette sphère mise en place et dotée d'une ceinture de défense, le Japon pourrait négocier une paix avantageuse, indispensable pour ses industries qui demeureraient hors d'état de rivaliser avec celles des États-Unis, en dépit des ressources nouvellement acquises.

Les opérations en Asie du Sud-Est furent conduites par l'armée du général Terauchi, dont le quartier général se trouvait à Saigon. Les débarquements amphibies et les raids aériens eurent lieu à

  • 2 h 15 (heure de Tokyo, 8 décembre 1941) en ce qui concernait l'action de la XXVe armée à Kota Bahru ;
  • 3 h 25, pour l'attaque sur Pearl Harbor ;
  • 4 heures à Singora, à Patani et dans l'isthme de Kra ;
  • 8 h 30, enfin, pour l'invasion de Hong Kong par la 38e division.

Basés dans le sud de l'Indochine, le 3e Hikoshudan de l'armée et la 22e flottille devaient fournir l'appui aérien. Le 51 Kihoshudan, installé à Formose, ainsi que les 21e et 23e flottilles de l'aéronavale avaient pour mission d'affronter l'US Army Air Force à Luçon. Des actions allaient parallèlement conduire à l'occupation de Guam, Wake, Tarawa, Nauru et Makin dans le Pacifique.

 



L'ATTAQUE DE PEARL HARBOR (7/12/41)

Dans les brumes neigeuses de la baie de Tankan (Kouriles), le 1er Koku-Kantai du viceamiral Nagumo prit la mer dans la matinée du 26 novembre 1941 pour suivre avec lenteur le 43e parallèle, à l'écart des grandes routes maritimes. La force de combat affectée à l'opération contre Pearl Harbor comprenait les porte-avions Kaga et Akagi (11e Kokusentai), Hiryu et Soryu (2e Kokusentai), et Zuikaku et Shokaku (5e Kokusentai). L'aviation embarquée était constituée de 135 chasseurs Mitsubishi A6M2, 135 bombardiers en piqué Aichi D3A1 et 144 bombardiers-torpilleurs Nakajima B5N2. Le D3A1 était doté de bombes SAP/HE de 250 kg, le B5N2, dans sa version de bombardement, de torpilles de 356 mm modifiées, et, dans sa version bombardier-torpilleur, d'une torpille de 450 mm.

La flotte japonaise se ravitailla le 3 décembre, deux jours après avoir reçu de Tokyo l'autorisation de lancer l'attaque sans tenir compte de possibles négociations avec les Etats-Unis. Le 7 décembre, à 3 heures (heure occidentale), le 1er Koku-Kantai se trouvait à proximité d'Oahu, prêt à opérer.

A 5 h 45, une patrouille de A6M2 avait pris l'air. Le premier appareil de la force d'attaque n° 1 s'envola à 6 heures, suivi de 189 autres avions ; la force d'attaque n° 2 (170 appareils) partit quant à elle à 7 h 15. Les cibles les plus importantes étaient les navires mouillés dans la zone de Pearl Harbor. Le nouveau radar SCR-270 de l'US Army détecta l'arrivée de la première force d'attaque japonaise à 7 h 02, depuis la station d'Opana (Kahuku Point). Les opérateurs, pensant qu'il s'agissait d'un exercice, prévinrent l'officier de service, lequel à son tour informa les autorités compétentes ; mais il était déjà trop tard. A 7 h 50, l'attaque avait commencé dans des conditions de surprise presque totale, chaque unité effectuant avec audace et précision la mission qui lui avait été assignée. Pourtant, les raids se révélèrent dévastateurs. Des torpilles frappèrent les cuirassés américains West Virginia, croiseurs Helena et Raleigh ; ces mêmes bâtiments, tout comme les cuirassés California, Maryland, Tennessee et le navire-atelier Vestal, subirent l'assaut des bombardiers D3A1 et B5N2. Des dommages moins importants furent infligés au Pennsylvania, au croiseur Honolulu et aux destroyers Cassin, Downes et Shaw.

Dès 8 h 30, tous les objectifs assignés aux deux forces d'assaut japonaises avaient été atteints. Sur un total de 353, neuf A6M2, quinze D3A1 et cinq B5N2 avaient été abattus. Un prix bien léger à payer, au regard des résultats obtenus. Au sol et dans les airs, les pertes de l'US Army Air Force se montaient à 71 avions, celles de l'US Marine Corps à 30, tandis que l'US Navy comptait 66 détruits. La flotte américaine du Pacifique était réduite à l'impuissance pour au moins six mois.

A 9 h 45, l'attaque était achevée. Nagumo put alors adresser à Tokyo le message Tora, qui signifiait le succès de l'opération. Ce succès avait été rendu possible par un effet de surprise total. Les Américains n'avait absolument pas envisagé une telle hypothèse. Le War Warning du 27 novembre prévoyait exclusivement un assaut dans le Sud-Est asiatique (en direction des Philippines ou de la Malaisie). En outre, le haut commandement américain estimait que la rade de Pearl Harbor, peu profonde, ne se prêtait guère à une attaque d'avions torpilleurs. C'était sousestimer l'ingéniosité des Japonais qui avaient modifié en conséquence l'empennage de leurs appareils. Bien plus, une grande partie des avions américains avaient été concentrés sur les terrains, pour prévenir d'éventuelles actions de sabotage fomentées avec le concours de la population japonaise de l'archipel.

Il n'y avait qu'une faille dans le plan de l'amiral Isoroku Yamamoto : l'absence fortuite, à Pearl Harbor, des porte-avions USS Enterrprise (en route depuis Wake), USS Saratoga (un réparation à San Diego) et USS Lexington (en route pour Midway). Ces bâtiments d'une importance vitale avaient échappé aux Japoaais, et Nagumo devait décider de ne pas lancer d'autre attaque contre eux. Il lui fut également reproché de ne pas avoir lancé une troisième vague contre les installations et les réservoirs de carburant de la base. Mais la volonté de préserver ses équipages et la conviction que les véritables stocks se trouvaient à l'abri sous terre l'avaient dissuadé de lancer un nouvel assaut, qui aurait par ailleurs rencontré une résistance bien réelle de la part des Américains déjà ressaisis.



WAKE et GUAM (8 - 23/12/41)


       
449 Marines (1er Marine Defense Bataillon)
68 Hommes USN
6 Hommes US Army
122 morts + 49 blessés 2 500 Hommes des troupes d'assaut 700 ~ 900 morts
VMF 211 (12 avions) 12 avions perdus 3 Croiseurs légers
6 Destroyers
2 Patrouilleurs
2 Transports de troupes
2 Destroyers coulés
2 Patrouilleurs coulés
20 avions perdus

 

  


Les forces du 4e Kantai, commandées par le vice-amiral Shigeyoshi Inouye et rassemblées à Truk (Carolines), avaient pour mission de couvrir l'occupation de Wake, de Guam et des îles Gilbert. Seule Wake opposa une ferme résistance. Là, le Major Devereux et son détachement de Marines parvinrent à tenir pendant près de trois semaines. Pourt:ant, dès le 8 décembre, 36 Mitsubishi G3M2 "Betty", partis des îles Marshall, avaient procédé à un bombardement intensif de l'ile, mettant hors de combat sept avions Grumman F4F-3 de la VMF 211 sur le total de douze que possédait l'unité, détruit les réserves de carburant et tué vingt-trois Marines. Un F4F-3 s'était également écrasé à l'atterrissage. Le lendemain, les G3M2 étaient de retour, lançant de redoutables bombes à fragmentation, mais deux d'entre eux ne revinrent pas. Le premier débarquement amphibie, qui eut lieu le 10 décembre, fut repoussé grâce à l'appui des quelques F4F-3 restants. Les batteries cotiêres américaines parviennent à couler 1 destroyer et à endommager de nombreux navires et les 4 Wildcat coulent un deuxième destroyer. Cherchant à forcer la décision, les Japonais détournèrent de leur route initiale les porte-avions Hiryu et Soryu et les firent venir dans les parages ir l'île de Wake. Des raids aériens massifs de D3A1 et de B5N2 permirent l'invasion finale, et la courageuse garnison de Marines se rendit le 23 décembre 1941.

Le Captain Henry T. Elrod, un des pilotes de la VMF-211, recevra la Médaille d'Honneur à titre posthume pour son action lors du débarquement du 23 décembre en avattant 2 chasseurs Zero. Une décoration spéciale, la Wake Island Device fut aussi crée pour honorer la mémoire de ceux qui défendirent l'ile de Wak

L'occupation de Wake, de Guam et des îles Gilbert garantissait les communications japonaises avec le bastion des îles Truk et ouvrait la voie à des opérations ultérieures vers le sud, dans l'archipel Bismarck.


 

Wildcat piloté par Elrod le 11 décembre lors de l'attaque du destroyer coulé.

 

LE SIAM et la MALAISIE (7/12/41 - 15/2/42)



       
140 000 Hommes 9000 morts et 130 000 prisonniers 70 000 Hommes 9 284 Blessés et tués dont 3000 tués au combat
RAF. RAAF. RNZAF 390 avions perdus   92 avions perdus



En Malaisie, l'Air Chief Marshal sir Robert Brooke-Popham, commandant en chef pour l'Extrême-Orient, disposait d'éléments de la Royal Air Force et de la Royal Australian Air Force. Au début des hostilités, ses effectifs, étaient ainsi répartis :

Un certain nombre d'unités radars étaient opérationnelles à Mersing, Bukit Chunang, Tanjong, Kupang et ailleurs. Les bâtiments japonais furent repérés pour la première fois le 6 décembre, à 14 heures, par un Hudson du Squadron 1 de la RAAF, alors qu'ils naviguaient à 133 km au sud-est de l'extrémité méridionale de l'Indochine. La RAF fut mise en état d'alerte, et le plan Matador (occupation de Singora) prêt à l'exécution. Des Hudson et des Catalina furent envoyés pour observer l'avance des convois, mais leur mission tourna court en raison du mauvais temps. Par contre, les Mitsubishi Ki-21 et les Kawasaki Ki-48 du 31 Hikoshudan étaient fort actifs, Singapour étant bombardée le 8 décembre tandis que Butterworth, Sungei Patani, Penang et Alor Star subissaient des raids destructeurs. A la fin de la journée, les 5e et 8e divisions japonaises avaient débarqué à Singora et Patani.

Le 8 décembre, à 17 h 35, le groupe de combat de l'Admiral sir Tom Phillips, la force Z (composée du cuirassé Prince of Wales, du croiseur de bataille Repulse et des destroyers Electra, Tenedos, Vampire et Express), quitta Singapour pour prendre en chasse et détruire les flottes nippones. Il ne disposait cependant d'aucune couverture aérienne. Le 10 décembre, parvenue à un point situé à 128 km à l'est de Kuantan, la force Z essuya l'attaque d'éléments de la 22e flottille de l'aéronavale, basée à Saigon. Au cours de ces assauts, à la fois précis et soigneusement coordonnés - les G3M2 utilisant des bombes de 250 et 500 kg et les G4M1 lâchant des torpilles, le Repulse et le Prince of Wales furent tous deux touchés à plusieurs reprises. Le premier coula à 12 h 33, le second quarante-sept minutes plus tard (840 morts). Sur les quatrevingt-huit bombardiers de la marine japonaise qui avaient participé à l'opération, seuls quatre furent abattus (3 abbatus et 1 qui s'écrase à l'atterrissage + 27 appareils nippons endommagés). La mise hors de combat de la force Z marqua la fin de la participation effective de la Royal Navy à la campagne de Malaisie.

A Hong Kong, complètement isolée, la garnison britannique dut rendre les armes le 25 décembre. A la fin du mois, la position des Britanniques en Malaisie était devenue intenable. Descendant vers la côte est, les 5e et 18e divisions japonaises brisèrent le 26 décembre les défenses de la rivière Perak, prirent Ipoh le 28 et entrèrent à Kuala Lumpur le 11 janvier 1942. Le 3e Kihoshudan, qui utilisait des chasseurs Nakajima Ki-43 et Ki27b, maintint la supériorité aérienne face aux éléments usés de la RAF et de la RAAF, et l'arrivée de Hawker Hurricane Mk IIA en janvier n'eut qu'un impact très faible. Les forces britanniques traversèrent le détroit de Johore et passèrent le 31 janvier sur l'île de Singapour, où il leur fallut essuyer le feu continu de l'artillerie japonaise et les bombardements incessants des appareils de la 22e flottille de l'aéronavale. Le 15 février 1942, le Lieutenant General A.E. Percival, commandant les forces anglaises en Malaisie, signa l'acte de capitulation. Au cours de cette campagne de soixante-treize jours, une des plus désastreuses de l'histoire militaire britannique, plus de 9 000 soldats de l'armée anglaise et de l'armée impériale avaient été tués, tandis que 130 000 avaient été faits prisonniers. Les Japonais comptaient 9 284 tués et blessés, dont 3 000 morts au combat. Ils avaient perdu 92 avions, contre 390 pour les forces anglo-australiennes.


LUZON et MINDANAO (PHILIPPINES) (8/12/41 - 9/4/42)



Effectifs au 8/12/41 * pertes : 8/12/41 - 8/5/42   * pertes : 8/12/41 - 8/5/42
150 000 Hommes (10 Division d'infanterie) 2 500 morts *
5 000 Blessés *
100 000 prisonniers dont 10000 tués ou mort pendant l'a marche d'évacuation des prisonniers par les Japonais *
120 000 Hommes 1 200 Morts *
500 Disparus *
1 100 Blessés *

160 Avions US + 29 Philippins:

17th BG USAAF
24th FG USAAF
Patrol Wing 10 (28 PBY + 4 J2F)

108 avions perdus (le 8/12/41) Au moins 250 appareils  
1 Croiseur lourd (Houston)
2 Croiseurs légers
13 Destroyers
29 Sous-marins
  Porte-avions Ryujo  


Mises sur pied le 26 juillet 1941, les US Forces Far East (USAFFE) aux Philippines, placées sous le commandement du General Douglas MacArthur, consistaient en dix divisions d'infanterie, cinq unités d'artillerie côtière, et trois formations d'artillerie basées au nord et au sud de Luçon et à Mindanao. L'US Far East Air Force, qui était commandée par le Major General Lewis H. Brereton, comprenait les Boeing B-17D du 19th Bombardment Group et les Curtiss P-40B du 24th Fighter Group, unités basées sur les terrains de Clark Field, Iba, Nichols et Nielson, près de Manille.

A Cavite, l'Admiral Thomas C. Hart était responsable de l'US Asiatic Fleet, qui regroupait le croiseur lourd Houston, deux croiseurs légers, treize destroyers, vingt-neuf sous-marins et plusieurs canonnières ; le Patrol Wing 10, quant à lui, était équipé de 28 Consolidated PBY-5, de quatre Grumman J2F et d'un Vought OS2U pour la reconnaissance. Environ 160 avions américains et 29 autres, philippins, étaient opérationnels le 8 décembre 1941, lorsque les premiers raids aériens japonais furent lancés. La première attaque eut lieu très au sud, à Davao, où treize B5N2 et neuf Mitsubishi A5M4 du Ryujo effectuèrent un raid surprise ; d'autres survinrent sur Baguio et Tuguegaro, au nord de Luçon, menés par des Nakajima Ki-49 (8e Sentai) et des Mitsubishi Ki-21 (14e Sentai) appartenant au 5e Hikoshudan, basé à Formose. L'assaut le plus important, que devaient conduire la 21e et la 23e flottilles de l'aéronavale, également installées à Formose, fut différé en raison du brouillard. Mais, à 12 h 45, des attaques dévastatrices, conduites par 108 G3M2 et G4M1 et appuyées par 87 chasseurs A6M2 des ler Kokutai et 3e Kokutai, frappèrent les aérodromes de Manille, les avions de chasse basés à terre opérant à 1 030 km de leur terrain de départ.

Peu de gens en Occident connaissaient l'existence du Mitsubishi A6M2, chasseur embarqué surnommé Rei-Sentoki (Zero) ou Reisen par les Japonais. Chennault avait observé ses performances en Chine, et avait même envoyé des rapports détaillés, en forme d'avertissements, sur ses possibilités. Propulsé par un moteur Nakajima NKlc Sakae 12, le Zero tirait toute sa valeur de son extrême légèreté, d'un excellent rapport puissance/poids et d'une charge alaire de 107,400 kg/m2. Ce dernier chiffre était inférieur à celui de n'importe quel chasseur allié, y compris le Supermarine Spitfire et le Hurricane. Le Reisen affichait une vitesse maximale de 535 km/h à 4 550 m d'altitude, ce qui n'avait en soi rien d'exceptionnel, mais il pouvait effectuer des loopings à près de 240 km/h et accomplir les manaeuvres les plus audacieuses avec une extraordinaire souplesse. En outre, le chasseur disposait d'un armement impressionnant, qui consistait en deux mitrailleuses de 7,7 mm Type 97 et deux canons de 20 mm Type 99 Model 1. La distance franchissable maximale à pleine charge était de 3 100 km, avec un rayon de combat d'au moins 885 km. Le A6M était un appareil très dangereux, auquel les Alliés ne purent opposer de réponse adéquate avant le début de 1943.

Les raids de bombardement sur les aérodromes philippins permirent aux Japonais d'anéantir cent huit avions, laissant seulement subsister dix-sept B-17 et une quarantaine de P-40B. Cette force terriblement diminuée participa tant bien que mal au combat pendant les semaines suivantes, qui furent marquées par les débarquements japonais à Aparri (10 décembre 1941), à Vigan et à Legaspi (11 décembre), à Davao (20 décembre), à Lingayen Gulf (21 décembre) et à Lamon Bay (24 décembre). Puis les restes de l'US Far East Air Force gagnèrent l'Australie, Manille tombant le 2 janvier 1942. Sur ordre du président Roosevelt, le général Mac Arthur quitta l'archipel le 12 mars, laissant le Major General J.M. Wainwright à la tête des forces américaines et philippines, qui tinrent dans l'étroite péninsule de Bataan jusqu'au 9 avril 1942 : ce jour-là, les Japonais firent 78 000 prisonniers.

 

 

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