Emile Thierry est né le 19 avril 1915 à Lyon. Il entre
à l'école de l'Air à Versailles en octobre 1936.
A sa sortie, un an plus tard, il est affecté comme Sous-Lieutenant
dans la reconnaissance. Le 17 septembre 1938, il rejoint la 31eme
Escadre de bombardement puis, le 5 mars 1939, le GAO
509 sur Breguet 27. En juin 1939, il obtient son transfert
dans la Chasse et rejoint la 1ere Escadrille du GC
I/3. Lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne,
il est basé à Velaine-en Haye et vole sur MS 406. Il
participe activement aux combats de la drôle de guerre pendant
laquelle il ouvrira son score.
MS 406 - GC I/3 - 1939
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CAMPAGNE
DE FRANCE
22 novembre 1939
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Malgré le temps maussade et les restrictions en matière
d'engagement, les premiers mois de la guerre permettent de
réaliser de nombreuses missions et de parfaire ainsi
l'entrainement des plus jeunes. Plusieurs rencontres avec
l'ennemi émailleront cet automne 1939, permettant de
glaner quelques rares victoires. La première rencontre
intervient dès le 5 septembre lorsqu'au retour d'une
mission de protection d'un appareil de reconnaissance, une
patrouille plonge et mitraille des Me 109, sans toutefois
obtenir de résultat. Après plusieurs rencontres
infructueuses, le Groupe perd son premier pilote, le 21 septembre.
Ce jour là, le Sous-Lieutenant Baizé,
probablement surpris, ne peut échapper au tir meurtrier
de l'Hauptmann Mix du I./JG
53. S'il parvient à évacuer son appareil,
son altitude trop basse ne permet pas au parachute de se déployer
suffisamment et le pilote est tué.
Trois jours plus tard, le Groupe obtient sa première
victoire en abattant probablement un Me 109 du JGr
152. Malheureusement, le pilote victorieux, le Sergent
Garnier, est aussi touché
en retour et s'il parvient à se poser dans un champs,
roues sorties, c'est la poitrine transpercée qu'il
sera retourvé sur son siège, sans vie. Cette
perte mettra en évidence l'insuffisance de protection
du pilote et aboutira à la mise en place d'une plaque
de blindage à l'arrière du siège. Dans
l'après-midi, à 12 h 50, les deux premiers Me
109 sont officiellement abattus. En retour, les deux pilotes
victorieux sont aussi touché, l'un d'eux, le Cpt Garde
devant même évacuer son avion en parachute.
Au mois d'octobre, seul un Hs 126 abattu le 10 octobre vient
enrichir le palmarès du Groupe.
Le 22 novembre 1939, entre 11 h 15 et 12 h 15, vingt-cinq
MS 406 sont chargés de protéger 5 Mureaux et
un Potez de reconnaissance dans le secteur de Sarreguemines
- Sarralbe. 12 des appareils de protection proviennent du
GC I/3, sept du GC
II/6 et six du GC III/7. A 11
h 40, la patrouille haute du GC I/3
est attaquée par six Me 109 du I./JG
76 qui parviennent à toucher l'un des MS 406. L'un
des appareils de la patrouille basse parvient à toucher
en retour l'un des Me 109 au cours d'une poursuite qui s'échelonne
entre 5000 m et 2000 m. Très vite, l'ensemble des appareils
du GC I/3 et quelques appareils
du GC II/6 se trouvent engagés
dans le combat. Au final, un Me 109E-3 du 3./JG
76 se pose sur le ventre à Rémering-lès-Puttelange,
au Sud-Est de Sarreguemines. Son pilote est capturé.
Un autre, du 1./JG 76, se pose intact au Nord-Ouest de Woerth.
Là encore, son pilote est fait prisonnier. Dans les
deux cas, la victoire est accordée à l'ensemble
des pilotes qui ont pris part au combat : (Lt) Lacombe
Gaston (Adj) Havet
(Slt) Thierry Emile
(Sgt) Combette Antonin
(Adj) Vinchon (Sgt) Bellefin
Paul (Slt) Cuffaut
GC II/6 (Sgt) De
Brémond d'Ars GC II/6.
Peu après ces dernières victoires de la drôle
de guerre, le 7 décembre, une partie des pilotes se
rend à Cannes pendant que d'autres pilotes rejoignent
Orléans pour y constituer une unité d'expérimentation.
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Dewoitine D 520 - GC I/3
- 1940
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Installé à Cannes où il achève sa conversion
sur Dewoitine D 520, le Groupe doit regagner la Marne suite à
l'attaque du 10 mai 1940. Dès le lendemain, les appareils décollent
et font une première escale à Valence pour y faire le
plein. Pendant ce temps l'échelon roulant embarque dans les
wagons alors qu'une partie des mécaniciens est transportée
dans des Bloch 220 d'Air France. Les Dewoitine et les Bloch font ensuite
étape à Suippes qui a été bombardé
la veille. Les appareils redécollent sans tarder pour Wez-Thuisy.
Les deux Escadrilles se répartissent sur leur nouveau terrain.
Au soir du 11 mai, 37 appareils sont disponibles. L'échelon
roulant arrive le lendemain en gare de Reims et rejoint le terrain
par la route. Très vite les mécaniciens se mettent au
travail et le jour même les premiers avions peuvent décoller
pour assurer la protection du terrain.
15 mai 1940
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Le 15 mai, l'offensive des forces allemandes contre les IXe
et IIe Armées françaises atteint un point critique.
La chasse doit soutenir coûte que coûte les troupes
au sol malgré la supériorité aérienne
des allemands. Le temps est beau et la visibilité excellente,
permettant la réalisation dès l'aube de nombreuses
missions. Six appareils de la 1ere Escadrille et 6 de la 2eme
assurent la première mission de la journée.
Ils surprennent un groupe de Do 17. Le Sous Lieutenant Parisse,
à bord du D 520 n° 115, obtient une victoire probable
à 7 h 15 sur un Do 17 u 5./KG
77 à l'Ouest de Sedan mais il reçoit
une rafale qui l'oblige à atterrir, train rentré.
L'avion pourra cependant être récupéré
par les mécaniciens.
Quelques minutes plus tard, la patrouille de l'Adjudant-Chef
Bourbon intercepte d'autres Dornier
appartenant cette fois aux I
et III./KG 2. Les D 520 s'en
prennent à un Dornier isolé qui riposte et touche
le D 520 n° 86 du Sous-Lieutenant Boutarel
qui parvient à se poser train rentré vers Rethel.
Le Capitaine Challe le venge
en abattant à 8 h 50 deux Do 17, près de Reims
et le second aux environs de Neufchâtel.
Deux D 520 pilotés par les Lieutenants Lacombe
et Thierry s'apprêtent
à atterrir lorsqu'ils reçoivent l'ordre d'intercepter
des avions ennemis qui arrivent de Reims. Arrivés sur
le secteur, ils découvrent des Do 17 et des Me 110.
Le Lieutenant Thierry abat
rapidement l'un des bombardiers mais les Me 110 ripostent
et abattent le D 520 de Thierry
qui parvient neanmoins à se poser train rentré.
Quant au D 520 de Lacombe (n°
124), il revient criblé de balles. Les deux avions
seront sabordés face à l'avance allemande.
Deux autres victoires sont également remportées
à 8 h 50 par le Sous-Lieutenant Blanck
contre un He 111 et par le Sous-Lieutenant Prévost
qui participe à son premier combat d'importance. Il
arrose sérieusement un Me 110 du III./ZG
26 qui sera confirmé bien qu'aucun des deux pilotes
n'ait assisté à la chute.
A 13 h 00, une ouvelle mission de protection d'un Potez 63
est assurée dans le secteur compris entre Givet et
Namur. Trois patrouilles assurent cette protection. Quarante
minutes après avoir décollé, le dispositif
survole la Belgique lorsqu'il est attaqué par surprise
par un groupe de Me 109 du I./JG 77.
Le Sous-Lieutenant Blanck et
l'Adjudant Octave parviennent
ensemble à abattre l'un des chasseur. Octave
parvient à en abattre probablement un second. Succombant
sous le nombre, le Sergent Barberis
qui vient de remporter une victoire probable et le Sous-Lieutenant
Madon doivent se poser en catastrophe
après avoir été touchés.
Au même moment, une patrouille triple qui survole la
frontière est anéantie. Les trois D 520 des
Sergent Bellefin et Rigalleau
et de l'Adjudant Combette sont
envoyés au tapis par les Me 109 du I./JG
77. Bellefin est tué
aux commandes du n° 98 dès la première passe.
Il s'écrase avec soon appareil dans les bois de Belvaux,
près de Soulme. Le n° 94 du Sergent Rigalleau
est aussi incendié et l'avion percute le sol sans que
le pilote en soit sorti. Seul l'Adjudant Combette,
aux commandes du n° 126 parvient à sauter en parachute
après que son D 520 ait été troué
de toute part et mis hors de controle. Il perd connaissance
pendant la descente et reprend conscience accroché
à un arbre. Parvenant à se dégager, il
marche vers l'Ouest avant d'être fait prisonnier, 10
kilomètres plus loin. Entre le 11 et le 15 mai, le
Groupe vient de perdre 4 pilotes tués.
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5 juin1940
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Alors que les obsèques de l'Adjudant Vinchon
"tombé en plein ciel de gloire" sont
célébrées, les troupes allemandes lancent
leur grande offensive terrestre après la démonstration
de force du 3 juin. Le GC I/3 doit
désormais assurer la défense de la région
parisienne et fournir des patrouilles pour les missions de
couverture sur les secteurs de Roye et Montdidier. Six D 520
de la 1ere Escadrille et 3 de la deuxième décollent
à 9 h 00. Dès l'arrivée sur le secteur
qui leur est assigné, un combat violent s'engage. Le
Lieutenant Thierry parvient
à placer une longue rafale qui porte sur un Me 109
qui s'écrase près de Proyat. Agissant d'instinct,
le Sous-Lieutenant de Salaberry
manque de se faire tailler en pièce par des Me 109
plus agressifs que jamais. Virant brusquement, l'allemand
s'engage dans un combat tournoyant qu'il abandonne cependant
rapidement lorsqu'il comprend qu'il risque de perdre. Redressant,
De Salaberry aperçoit
un D 520 en feu, suivi de près par celui qui vient
de l'abattre. Vérifiant qu'il n'est pas lui-même
suivi, il se lance à la poursuite de cette nouvelle
proie qui tente de s'échapper en plongeant, comptant
sur sa vitesse pour distancer le D 520 qui pourtant s'accroche.
Après une première courte rafale qui passe juste
au-dessus, la poursuite continue. Malgré ses manoeuvres
répétées, le pilote allemand ne parvient
pas à semer le pilote français bien décidé
à rentrer au terrain avec une victoire de plus. Arrivant
enfin à aligner le Me 109, il lâche plusieurs
rafales avant d'effectuer un virage brusque au terme duquel
il ne voit plus personne. En fait le Me 109 s'est écrasé
près d'Amiens.
Au même moment, le Groupe perd le Lieutenant Korec
qui bien qu'étant parvenu à évacuer son
appareil n'a pas le temps de faire usage de son parachute.
Une seconde mission se déroule entre 11 h 00 et 12
h 30 par le Capitaine Gérard,
le Lieutenant Lacombe, les Sous-Lieutenants
Madon, Blanck,
Prévost et De
Salaberry. Ne trouvant rien, ils rentrent et déjeunent
avec des officiers du GC II/7 qui
viennent de percevoir leurs premiers D 520. Ils effectueront
ensemble la 3eme mission de la journée. Celle-ci doit
durer 45 minutes dans le secteur Athies - Péronne Proyart.
Le décollage est prévu pour 16 h 30 et les appareils
doivent s'échelonner entre 3000 et 7000 mètres.
Le GC I/3 est le premier à
décoller et doit couvrir le décollage des pilotes
du GC II/77. Très occupé,
le service chargé de faire le plein des avions est
en retard et c'est avec 1/2 de décallage que les appareils
décollent enfin. Alors que les avions du GC
I/3 doivent se poser, des Me 109 interviennent. Si le
Lieutenant Lacombe parvient à
les éviter de justesse, le Sous-Lieutenant Prévost
n'a pas cette chance. Très vite l'avion fume, secoué
dans tous les sens. Ouvrant son cockpit pour évacuer
l'avion, l'appel d'air attise le feu qui rapidement s'intensifie.
Se plaçant sur le dos pour évacuer, il ne parvient
pas à déboucler sa ceinture. Insistant malgré
les brûlures sur les mains, il est soudainement secoué
par l'ouverture de son parachute avant d'atterrir dans un
champ, sérieusement blessé. Rapidement pris
en charge par des fantassins français, il est évacué
vers l'hôpital. Au cours de l'engagement Lacombe parvient
à abattre un Me 109.
Au même moment, les D 520 du GC
II/7 qui sont parvenu à décoller tentent
de rejoindre les pilotes du GC I/3.
c'est alors qu'ils sont surpris par des Me 109 qui taillent
en pièce la formation fraçaise qui perd la moitié
de ses 8 appareils en quelques minutes.
Au cours de la dernière mission de la journée
qui débute à 19 h 30, trois chasseurs interceptent
un appareil de reconnaissance escorté par des Me 109.
Le Capitaine Gérard abat
le Hs 126 alors que le Sgt Barberis
revendique un Me 109 de son côté.
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9 juin 1940
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Le 8 juin, les troupes allemandes ouvrent une brèche
dans la région de Formerie. L'aviation française
va tenter de ralentir la progression ennemie en lançant
ses bombardiers d'assaut dans la bataille. Si aucune perte
n'est enregistrée, aucune victoire ne vient enrichir
le tableau du groupe ce jour là.
Le 9 juin, le front est définitivement enfoncé
et les troupes motorisées allemandes s'engouffrent
dans la brèche. En fin de matinée, la mission
confiée au GC I/3 consiste à couvrir la région
de la Ferté-sous-Jouarre de 11 h 45 à 13 h 15
alors que l'heure de la retraite commence à sonner.
Douze chasseurs prennent l'air : Cdt Fleurquin,
Cpt Gérard, Lt Cabaret,
Lt Thierry, Slt Boutarel,
Slt Blanck, Slt Madon,
A/C Guillaume, Adj Octave,
Sgt Touret, Sgt Glauder,
Sgt Albert. Une véritable
nuée de Me 109 du II./JG 27
attaque le dispositif français alors que celui-ci arrive
sur zone. L'A/C Guillaume est
le premier à remporter une victoire contre un Me 109
après lui avoir décoché 3 rafales. A
peine a-t-il remporté sa victoire qu'il est touché
à son tour, l'obligeant à poser son D 520 n°
133 sérieusement endommagé, moteur calé,
près de Hervillers. Le pilote s'en sort indemne. Le
Slt Madon qui a suivi l'action
précédente abat à son tour un Me 109
en flammes dont le pilote parvient à sauter en parachute.
Dans la mêlée, le Sous-Lieutenant Blanck
poursuit un Me 109 en rase-mottes et l'abandonne alors qu'il
commence à fumer, lui permettant d'enregistre une victoire
probable. Les Me 109 se regroupent et réagissent. L'avion
de l'Adj Octave est touché
alors que le Capitaine Gérard
détruit un autre Me 109 qui s'écrase près
d'Oulchy-le-château, dans le sud du départment
de l'Aisne où le combat s'est maintenant déplacé.
Puis ce sont les Sous-Lieutenant Boutarel
et le Lieutenant Carabaret qui
s'adjugent conjointement un autre Me 109. De son côté,
le commandant Fleurquin tire
de longues rafales qui atteignent leur cible, provoquant la
chute du Me 109 qui s'écrase à Neuilly-Saint-Front.
Si aucun autre Dewoitine n'est abattu, nombreux sont ceux
qui ont été touchés à des degrés
divers.
Après cette première mission pleine de succès,
un nouveau vol est programmé entre 17 h 45 et 19 h
15 au-dessus du secteur de Senlis et Compiègne. Il
s'agit d'une mission de chasse libre. Arrivés sur zone,
les pilotes français aperçoivent des Do 17 et
des Ju 88. Aussitôt, les bombardiers changent de cap.
Les Capitaine Challe, les Sous-Lieutenant
de Salaberry (D 520 n
° 226) et Boutarel tirent
sur un Dornier qui s'écrase près de Béthisy-Saint-Pierre.
Le commandant Fleurquin remporte
sa deuxième victoire de la journée en abattant
probablement un autre Do 17 alors qu'un troisième tombe
sous les coups du Capitaine Challe
près de la Croix-Saint-Ouen. Les autres pilotes opèrent
au-dessus de l'Oise. Le Lieutenant Thierry
(D 520 n° 78) attaqué, riposte et touche mortellement
un chasseur qui s'écrase près de Senlis, bien
que seule une victoire probable sui soit accordée.
De son côté, l'A/C Guillaume
parvient à se placer derrière un Me 109 qu'il
abat à courte distance près de Creil. Les Lieutenants
Lacombe et Bartos,
l'Adj Boileau et le Sgt Dumoulin
aperçoivent un peleton de Stuka mais ne peuvent attaquer
ces proies faciles, empéchés en cela par les
Me 109 de protection qui foncent sur les français.
Pour autant, la dernière patrouille du Sous-Lieutenant
Blanck et du S/C Glauder
parvient à toucher deux des Ju 87 qui s'écrasent
près de liancourt.
Tous les pilotes se regroupent et rejoignent la pointe Ouest
du département de l'Oise où ils surprennent
un Do 17 qui s'écrase près de Gisors après
avoir été attaqué par 5 chasseurs. Cette
victoire ne sera cependant comptée que comme probable
aux (Cpt) Challe Bernard
(Slt) Boutarel (Cdt) Fleurquin
(Slt) De Salaberry Hubert
(Slt) Salva. Parvenu au terme
de cette journée, le Groupe compte 10 victoires confirmées
en plus et 4 victoires probables au prix d'un seul avion perdu
et aucun pilote touché. Cette journée est aussi
marquée par l'émergence des trois premiers "As"
de l'unité puisque le Sous-Lieutenant De
Salaberry Hubert , le Sous-Lieutenant Blanck
et le Capitaine Challe remportent
tous les trois leur 5eme victoire confirmée.
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14 juin 1940
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A partir du 9 juin, la situation s'aggrave rapidement et
le repli s'amorce. Le 9, le Groupe rejoint Etampes où
les pilotes se posent le soir même. Le 10, l'Italie
entre en guerre et le gouvernement quitte Paris pour se réfugier
à Tours. Le 11, nouveau déménagement
pour Pithiviers. Le 14, c'est au tour de Châteauroux
d'accueillir les D 520 du GC I/3.
Les mécaniciens qui gagnent leur nouvelle destination
par la route doivent faire u plus vite afin de préparer
les avions à leur arrivée. Les Blindés
entrent dans Paris et progressent très vite. Tout s'écroule
et les réfugiés encombrent les routes.
Une mission de reconnaissance est demandée et 6 Dewoitine
décollent. Le Lieutenant Thierry, les Sous-Lieutenant
Blanck et Madon,
l'A/C Guillaume ainsi que les
Sergents Touret et Glauder
l'exécutent à très basse altitude et
interceptent des Hs 126 dont 3 sont abattus. Le Sous-Lieutenant
Madon se taille la part du lion.
Il en abat un près de Chartres, un second près
de Meaux, avec le Sgt Glauder
et le troisième près de Brie-Comte-Robert, en
collaboration avec les 5 autres pilotes de la patrouille.
Concernant ce troisième et dernier Hs 126, c'est après
que tous les chasseurs français aient tiré dessus
que le dernier parvient à l'enflammer d'une rafale
bien ajustée. Tentant de se poser et sand oute aveuglé
par la fumée, l'appareil d'obersation percute un arbre
entrainant la mort des deux membres d'équipage.
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Continuant à se replier vers le sud avant de traverser la
Méditerranée, le GC I/3 transite
par Toulouse où le Sous-Lieutenant Thierry laisse le 17 juin
son Dewoitine n° 237. Il reçoit le n° 192 avec lequel
il rejoint le Groupe le 20 juin à Oudna avant de gagner Kaala-Djerba,
ultime étape avant l'annonce de l'armistice, le 21 juin 1940.
Du 14 mai au 15 juin, Emile Thierry a effectué 28 missions
de guerre.
Promu commandant de la 1ere Escadrille du GC
I/3 le 23 mai 1941, le Lieutenant Thierry est affecté,
fin 1941, au dépôt de stockage de Sidi-Ahmed, suite à
la dissolution de son Groupe. Le débarquement Anglo-américain
de novembre 1942 et le ralliement de l'Afrique du Nord lui permet
de reprendre le combat avec le GC III/6
dont il commande la 2eme Escadrille entre le 26 mai et le 25 aout
1943. En janvier 1944, il est muté au GC
2/5 "Lafayette" avec lequel il participe à la
Campagne d'Italie et au débarquement de Provence. Le Capitaine
Thierry , nommé commandant du GC 2/9
"Auvergne" au début de février 1945 termine
la guerre en opération sur le Sud-Est de la France et le Nord
de l'Italie.
Au printemps 1946, il est commandant de la section chasse du CEAM
de Mont-de-Marsan. Promu commandant en septembre 1947, il devient
commandant en second de la 5eme Escadre avec laquelle il combat en
Indochine de 1949 à août 1950. Il prend ensuite le commandement
de la base d'Orange-Caritat avant d'être affecté, comme
Lieutenant Colonel à la zone de défense aérienne
901. En décembre 1954, il dirige la Station Expérimentale
941 dans le Sud Tunisien. Détaché de mars à octobre
1955 à l'état-major des forces alliées en Europe,
puis admis à l'école supérieure de guerre aérienne,
il rejoint en janvier 1957 l'état-major des forces armées
Air. Le 16 juin 1958, le Colonel Thierry est nommé commandant
de la base école 708 à Meknès. Il est affecté
en juillet 1961 à la direction des études au cours supérieur
interarmées et entre au cabinet du chef d'état-major
de l'Armée de l'Air en mars 1963. Promu Général
de Brigade Aérienne le 1 avril 1963, il quitte l'Armée
en 1967.
Il est décédé le 14 septembre 2000.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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