THIERRY Emile ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours
THIERRY Emile


 


 

 

 






 


Né le 19 avril 1915 à Lyon (Rhône)
Décédé le 14 septembre 2000 à Taulignan (Drôme)

 

 

Commandant

2 victoires homologuées
3 victoires en collaboration
1 victoire probable



 



Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Slt
1937
 
Armée Air 1936 1937 Elève Pilote France
Lt
05/41 !!!
 
Reconnaissance 1937 1938 Pilote France
Cpt
1943 !!!
 
31 Esc Bomb 1938 06/39 Pilote France
Cdt
02/45
 
GC I/3 06/39 06/40 Pilote France
     
GC I/3 06/40 11/41 Pilote AFN
     
GC II/6 11/42 01/44 Pilote. Chef Esc AFN
     
GC 2/5 01/44 02/45 Chef Escadrille AFN. Italie
     
GC 2/9 02/45 05/45 Commandant France

 

Emile Thierry est né le 19 avril 1915 à Lyon. Il entre à l'école de l'Air à Versailles en octobre 1936. A sa sortie, un an plus tard, il est affecté comme Sous-Lieutenant dans la reconnaissance. Le 17 septembre 1938, il rejoint la 31eme Escadre de bombardement puis, le 5 mars 1939, le GAO 509 sur Breguet 27. En juin 1939, il obtient son transfert dans la Chasse et rejoint la 1ere Escadrille du GC I/3. Lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne, il est basé à Velaine-en Haye et vole sur MS 406. Il participe activement aux combats de la drôle de guerre pendant laquelle il ouvrira son score.

 

MS 406 - GC I/3 - 1939

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

22
novembre
1939

 

 

 

 

 


Malgré le temps maussade et les restrictions en matière d'engagement, les premiers mois de la guerre permettent de réaliser de nombreuses missions et de parfaire ainsi l'entrainement des plus jeunes. Plusieurs rencontres avec l'ennemi émailleront cet automne 1939, permettant de glaner quelques rares victoires. La première rencontre intervient dès le 5 septembre lorsqu'au retour d'une mission de protection d'un appareil de reconnaissance, une patrouille plonge et mitraille des Me 109, sans toutefois obtenir de résultat. Après plusieurs rencontres infructueuses, le Groupe perd son premier pilote, le 21 septembre. Ce jour là, le Sous-Lieutenant Baizé, probablement surpris, ne peut échapper au tir meurtrier de l'Hauptmann Mix du I./JG 53. S'il parvient à évacuer son appareil, son altitude trop basse ne permet pas au parachute de se déployer suffisamment et le pilote est tué.

Trois jours plus tard, le Groupe obtient sa première victoire en abattant probablement un Me 109 du JGr 152. Malheureusement, le pilote victorieux, le Sergent Garnier, est aussi touché en retour et s'il parvient à se poser dans un champs, roues sorties, c'est la poitrine transpercée qu'il sera retourvé sur son siège, sans vie. Cette perte mettra en évidence l'insuffisance de protection du pilote et aboutira à la mise en place d'une plaque de blindage à l'arrière du siège. Dans l'après-midi, à 12 h 50, les deux premiers Me 109 sont officiellement abattus. En retour, les deux pilotes victorieux sont aussi touché, l'un d'eux, le Cpt Garde devant même évacuer son avion en parachute.

Au mois d'octobre, seul un Hs 126 abattu le 10 octobre vient enrichir le palmarès du Groupe.

Le 22 novembre 1939, entre 11 h 15 et 12 h 15, vingt-cinq MS 406 sont chargés de protéger 5 Mureaux et un Potez de reconnaissance dans le secteur de Sarreguemines - Sarralbe. 12 des appareils de protection proviennent du GC I/3, sept du GC II/6 et six du GC III/7. A 11 h 40, la patrouille haute du GC I/3 est attaquée par six Me 109 du I./JG 76 qui parviennent à toucher l'un des MS 406. L'un des appareils de la patrouille basse parvient à toucher en retour l'un des Me 109 au cours d'une poursuite qui s'échelonne entre 5000 m et 2000 m. Très vite, l'ensemble des appareils du GC I/3 et quelques appareils du GC II/6 se trouvent engagés dans le combat. Au final, un Me 109E-3 du 3./JG 76 se pose sur le ventre à Rémering-lès-Puttelange, au Sud-Est de Sarreguemines. Son pilote est capturé. Un autre, du 1./JG 76, se pose intact au Nord-Ouest de Woerth. Là encore, son pilote est fait prisonnier. Dans les deux cas, la victoire est accordée à l'ensemble des pilotes qui ont pris part au combat : (Lt) Lacombe Gaston (Adj) Havet (Slt) Thierry Emile (Sgt) Combette Antonin (Adj) Vinchon (Sgt) Bellefin Paul (Slt) Cuffaut GC II/6 (Sgt) De Brémond d'Ars GC II/6.

Peu après ces dernières victoires de la drôle de guerre, le 7 décembre, une partie des pilotes se rend à Cannes pendant que d'autres pilotes rejoignent Orléans pour y constituer une unité d'expérimentation.

 

Dewoitine D 520 - GC I/3 - 1940

 

Installé à Cannes où il achève sa conversion sur Dewoitine D 520, le Groupe doit regagner la Marne suite à l'attaque du 10 mai 1940. Dès le lendemain, les appareils décollent et font une première escale à Valence pour y faire le plein. Pendant ce temps l'échelon roulant embarque dans les wagons alors qu'une partie des mécaniciens est transportée dans des Bloch 220 d'Air France. Les Dewoitine et les Bloch font ensuite étape à Suippes qui a été bombardé la veille. Les appareils redécollent sans tarder pour Wez-Thuisy. Les deux Escadrilles se répartissent sur leur nouveau terrain. Au soir du 11 mai, 37 appareils sont disponibles. L'échelon roulant arrive le lendemain en gare de Reims et rejoint le terrain par la route. Très vite les mécaniciens se mettent au travail et le jour même les premiers avions peuvent décoller pour assurer la protection du terrain.

 

15 mai 1940

 

 

 

 

 

 

 


Le 15 mai, l'offensive des forces allemandes contre les IXe et IIe Armées françaises atteint un point critique. La chasse doit soutenir coûte que coûte les troupes au sol malgré la supériorité aérienne des allemands. Le temps est beau et la visibilité excellente, permettant la réalisation dès l'aube de nombreuses missions. Six appareils de la 1ere Escadrille et 6 de la 2eme assurent la première mission de la journée. Ils surprennent un groupe de Do 17. Le Sous Lieutenant Parisse, à bord du D 520 n° 115, obtient une victoire probable à 7 h 15 sur un Do 17 u 5./KG 77 à l'Ouest de Sedan mais il reçoit une rafale qui l'oblige à atterrir, train rentré. L'avion pourra cependant être récupéré par les mécaniciens.

Quelques minutes plus tard, la patrouille de l'Adjudant-Chef Bourbon intercepte d'autres Dornier appartenant cette fois aux I et III./KG 2. Les D 520 s'en prennent à un Dornier isolé qui riposte et touche le D 520 n° 86 du Sous-Lieutenant Boutarel qui parvient à se poser train rentré vers Rethel. Le Capitaine Challe le venge en abattant à 8 h 50 deux Do 17, près de Reims et le second aux environs de Neufchâtel.

Deux D 520 pilotés par les Lieutenants Lacombe et Thierry s'apprêtent à atterrir lorsqu'ils reçoivent l'ordre d'intercepter des avions ennemis qui arrivent de Reims. Arrivés sur le secteur, ils découvrent des Do 17 et des Me 110. Le Lieutenant Thierry abat rapidement l'un des bombardiers mais les Me 110 ripostent et abattent le D 520 de Thierry qui parvient neanmoins à se poser train rentré. Quant au D 520 de Lacombe (n° 124), il revient criblé de balles. Les deux avions seront sabordés face à l'avance allemande.

Deux autres victoires sont également remportées à 8 h 50 par le Sous-Lieutenant Blanck contre un He 111 et par le Sous-Lieutenant Prévost qui participe à son premier combat d'importance. Il arrose sérieusement un Me 110 du III./ZG 26 qui sera confirmé bien qu'aucun des deux pilotes n'ait assisté à la chute.

A 13 h 00, une ouvelle mission de protection d'un Potez 63 est assurée dans le secteur compris entre Givet et Namur. Trois patrouilles assurent cette protection. Quarante minutes après avoir décollé, le dispositif survole la Belgique lorsqu'il est attaqué par surprise par un groupe de Me 109 du I./JG 77. Le Sous-Lieutenant Blanck et l'Adjudant Octave parviennent ensemble à abattre l'un des chasseur. Octave parvient à en abattre probablement un second. Succombant sous le nombre, le Sergent Barberis qui vient de remporter une victoire probable et le Sous-Lieutenant Madon doivent se poser en catastrophe après avoir été touchés.

Au même moment, une patrouille triple qui survole la frontière est anéantie. Les trois D 520 des Sergent Bellefin et Rigalleau et de l'Adjudant Combette sont envoyés au tapis par les Me 109 du I./JG 77. Bellefin est tué aux commandes du n° 98 dès la première passe. Il s'écrase avec soon appareil dans les bois de Belvaux, près de Soulme. Le n° 94 du Sergent Rigalleau est aussi incendié et l'avion percute le sol sans que le pilote en soit sorti. Seul l'Adjudant Combette, aux commandes du n° 126 parvient à sauter en parachute après que son D 520 ait été troué de toute part et mis hors de controle. Il perd connaissance pendant la descente et reprend conscience accroché à un arbre. Parvenant à se dégager, il marche vers l'Ouest avant d'être fait prisonnier, 10 kilomètres plus loin. Entre le 11 et le 15 mai, le Groupe vient de perdre 4 pilotes tués.

5 juin1940

 

 

 

 

 

 


Alors que les obsèques de l'Adjudant Vinchon "tombé en plein ciel de gloire" sont célébrées, les troupes allemandes lancent leur grande offensive terrestre après la démonstration de force du 3 juin. Le GC I/3 doit désormais assurer la défense de la région parisienne et fournir des patrouilles pour les missions de couverture sur les secteurs de Roye et Montdidier. Six D 520 de la 1ere Escadrille et 3 de la deuxième décollent à 9 h 00. Dès l'arrivée sur le secteur qui leur est assigné, un combat violent s'engage. Le Lieutenant Thierry parvient à placer une longue rafale qui porte sur un Me 109 qui s'écrase près de Proyat. Agissant d'instinct, le Sous-Lieutenant de Salaberry manque de se faire tailler en pièce par des Me 109 plus agressifs que jamais. Virant brusquement, l'allemand s'engage dans un combat tournoyant qu'il abandonne cependant rapidement lorsqu'il comprend qu'il risque de perdre. Redressant, De Salaberry aperçoit un D 520 en feu, suivi de près par celui qui vient de l'abattre. Vérifiant qu'il n'est pas lui-même suivi, il se lance à la poursuite de cette nouvelle proie qui tente de s'échapper en plongeant, comptant sur sa vitesse pour distancer le D 520 qui pourtant s'accroche. Après une première courte rafale qui passe juste au-dessus, la poursuite continue. Malgré ses manoeuvres répétées, le pilote allemand ne parvient pas à semer le pilote français bien décidé à rentrer au terrain avec une victoire de plus. Arrivant enfin à aligner le Me 109, il lâche plusieurs rafales avant d'effectuer un virage brusque au terme duquel il ne voit plus personne. En fait le Me 109 s'est écrasé près d'Amiens.

Au même moment, le Groupe perd le Lieutenant Korec qui bien qu'étant parvenu à évacuer son appareil n'a pas le temps de faire usage de son parachute.

Une seconde mission se déroule entre 11 h 00 et 12 h 30 par le Capitaine Gérard, le Lieutenant Lacombe, les Sous-Lieutenants Madon, Blanck, Prévost et De Salaberry. Ne trouvant rien, ils rentrent et déjeunent avec des officiers du GC II/7 qui viennent de percevoir leurs premiers D 520. Ils effectueront ensemble la 3eme mission de la journée. Celle-ci doit durer 45 minutes dans le secteur Athies - Péronne Proyart. Le décollage est prévu pour 16 h 30 et les appareils doivent s'échelonner entre 3000 et 7000 mètres. Le GC I/3 est le premier à décoller et doit couvrir le décollage des pilotes du GC II/77. Très occupé, le service chargé de faire le plein des avions est en retard et c'est avec 1/2 de décallage que les appareils décollent enfin. Alors que les avions du GC I/3 doivent se poser, des Me 109 interviennent. Si le Lieutenant Lacombe parvient à les éviter de justesse, le Sous-Lieutenant Prévost n'a pas cette chance. Très vite l'avion fume, secoué dans tous les sens. Ouvrant son cockpit pour évacuer l'avion, l'appel d'air attise le feu qui rapidement s'intensifie. Se plaçant sur le dos pour évacuer, il ne parvient pas à déboucler sa ceinture. Insistant malgré les brûlures sur les mains, il est soudainement secoué par l'ouverture de son parachute avant d'atterrir dans un champ, sérieusement blessé. Rapidement pris en charge par des fantassins français, il est évacué vers l'hôpital. Au cours de l'engagement Lacombe parvient à abattre un Me 109.

Au même moment, les D 520 du GC II/7 qui sont parvenu à décoller tentent de rejoindre les pilotes du GC I/3. c'est alors qu'ils sont surpris par des Me 109 qui taillent en pièce la formation fraçaise qui perd la moitié de ses 8 appareils en quelques minutes.

Au cours de la dernière mission de la journée qui débute à 19 h 30, trois chasseurs interceptent un appareil de reconnaissance escorté par des Me 109. Le Capitaine Gérard abat le Hs 126 alors que le Sgt Barberis revendique un Me 109 de son côté.

9 juin 1940

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 8 juin, les troupes allemandes ouvrent une brèche dans la région de Formerie. L'aviation française va tenter de ralentir la progression ennemie en lançant ses bombardiers d'assaut dans la bataille. Si aucune perte n'est enregistrée, aucune victoire ne vient enrichir le tableau du groupe ce jour là.

Le 9 juin, le front est définitivement enfoncé et les troupes motorisées allemandes s'engouffrent dans la brèche. En fin de matinée, la mission confiée au GC I/3 consiste à couvrir la région de la Ferté-sous-Jouarre de 11 h 45 à 13 h 15 alors que l'heure de la retraite commence à sonner. Douze chasseurs prennent l'air : Cdt Fleurquin, Cpt Gérard, Lt Cabaret, Lt Thierry, Slt Boutarel, Slt Blanck, Slt Madon, A/C Guillaume, Adj Octave, Sgt Touret, Sgt Glauder, Sgt Albert. Une véritable nuée de Me 109 du II./JG 27 attaque le dispositif français alors que celui-ci arrive sur zone. L'A/C Guillaume est le premier à remporter une victoire contre un Me 109 après lui avoir décoché 3 rafales. A peine a-t-il remporté sa victoire qu'il est touché à son tour, l'obligeant à poser son D 520 n° 133 sérieusement endommagé, moteur calé, près de Hervillers. Le pilote s'en sort indemne. Le Slt Madon qui a suivi l'action précédente abat à son tour un Me 109 en flammes dont le pilote parvient à sauter en parachute. Dans la mêlée, le Sous-Lieutenant Blanck poursuit un Me 109 en rase-mottes et l'abandonne alors qu'il commence à fumer, lui permettant d'enregistre une victoire probable. Les Me 109 se regroupent et réagissent. L'avion de l'Adj Octave est touché alors que le Capitaine Gérard détruit un autre Me 109 qui s'écrase près d'Oulchy-le-château, dans le sud du départment de l'Aisne où le combat s'est maintenant déplacé. Puis ce sont les Sous-Lieutenant Boutarel et le Lieutenant Carabaret qui s'adjugent conjointement un autre Me 109. De son côté, le commandant Fleurquin tire de longues rafales qui atteignent leur cible, provoquant la chute du Me 109 qui s'écrase à Neuilly-Saint-Front. Si aucun autre Dewoitine n'est abattu, nombreux sont ceux qui ont été touchés à des degrés divers.

Après cette première mission pleine de succès, un nouveau vol est programmé entre 17 h 45 et 19 h 15 au-dessus du secteur de Senlis et Compiègne. Il s'agit d'une mission de chasse libre. Arrivés sur zone, les pilotes français aperçoivent des Do 17 et des Ju 88. Aussitôt, les bombardiers changent de cap. Les Capitaine Challe, les Sous-Lieutenant de Salaberry (D 520 n ° 226) et Boutarel tirent sur un Dornier qui s'écrase près de Béthisy-Saint-Pierre. Le commandant Fleurquin remporte sa deuxième victoire de la journée en abattant probablement un autre Do 17 alors qu'un troisième tombe sous les coups du Capitaine Challe près de la Croix-Saint-Ouen. Les autres pilotes opèrent au-dessus de l'Oise. Le Lieutenant Thierry (D 520 n° 78) attaqué, riposte et touche mortellement un chasseur qui s'écrase près de Senlis, bien que seule une victoire probable sui soit accordée. De son côté, l'A/C Guillaume parvient à se placer derrière un Me 109 qu'il abat à courte distance près de Creil. Les Lieutenants Lacombe et Bartos, l'Adj Boileau et le Sgt Dumoulin aperçoivent un peleton de Stuka mais ne peuvent attaquer ces proies faciles, empéchés en cela par les Me 109 de protection qui foncent sur les français. Pour autant, la dernière patrouille du Sous-Lieutenant Blanck et du S/C Glauder parvient à toucher deux des Ju 87 qui s'écrasent près de liancourt.

Tous les pilotes se regroupent et rejoignent la pointe Ouest du département de l'Oise où ils surprennent un Do 17 qui s'écrase près de Gisors après avoir été attaqué par 5 chasseurs. Cette victoire ne sera cependant comptée que comme probable aux (Cpt) Challe Bernard (Slt) Boutarel (Cdt) Fleurquin (Slt) De Salaberry Hubert (Slt) Salva. Parvenu au terme de cette journée, le Groupe compte 10 victoires confirmées en plus et 4 victoires probables au prix d'un seul avion perdu et aucun pilote touché. Cette journée est aussi marquée par l'émergence des trois premiers "As" de l'unité puisque le Sous-Lieutenant De Salaberry Hubert , le Sous-Lieutenant Blanck et le Capitaine Challe remportent tous les trois leur 5eme victoire confirmée.

14 juin 1940

A partir du 9 juin, la situation s'aggrave rapidement et le repli s'amorce. Le 9, le Groupe rejoint Etampes où les pilotes se posent le soir même. Le 10, l'Italie entre en guerre et le gouvernement quitte Paris pour se réfugier à Tours. Le 11, nouveau déménagement pour Pithiviers. Le 14, c'est au tour de Châteauroux d'accueillir les D 520 du GC I/3. Les mécaniciens qui gagnent leur nouvelle destination par la route doivent faire u plus vite afin de préparer les avions à leur arrivée. Les Blindés entrent dans Paris et progressent très vite. Tout s'écroule et les réfugiés encombrent les routes.

Une mission de reconnaissance est demandée et 6 Dewoitine décollent. Le Lieutenant Thierry, les Sous-Lieutenant Blanck et Madon, l'A/C Guillaume ainsi que les Sergents Touret et Glauder l'exécutent à très basse altitude et interceptent des Hs 126 dont 3 sont abattus. Le Sous-Lieutenant Madon se taille la part du lion. Il en abat un près de Chartres, un second près de Meaux, avec le Sgt Glauder et le troisième près de Brie-Comte-Robert, en collaboration avec les 5 autres pilotes de la patrouille. Concernant ce troisième et dernier Hs 126, c'est après que tous les chasseurs français aient tiré dessus que le dernier parvient à l'enflammer d'une rafale bien ajustée. Tentant de se poser et sand oute aveuglé par la fumée, l'appareil d'obersation percute un arbre entrainant la mort des deux membres d'équipage.

 

 

Continuant à se replier vers le sud avant de traverser la Méditerranée, le GC I/3 transite par Toulouse où le Sous-Lieutenant Thierry laisse le 17 juin son Dewoitine n° 237. Il reçoit le n° 192 avec lequel il rejoint le Groupe le 20 juin à Oudna avant de gagner Kaala-Djerba, ultime étape avant l'annonce de l'armistice, le 21 juin 1940. Du 14 mai au 15 juin, Emile Thierry a effectué 28 missions de guerre.

 



 

Promu commandant de la 1ere Escadrille du GC I/3 le 23 mai 1941, le Lieutenant Thierry est affecté, fin 1941, au dépôt de stockage de Sidi-Ahmed, suite à la dissolution de son Groupe. Le débarquement Anglo-américain de novembre 1942 et le ralliement de l'Afrique du Nord lui permet de reprendre le combat avec le GC III/6 dont il commande la 2eme Escadrille entre le 26 mai et le 25 aout 1943. En janvier 1944, il est muté au GC 2/5 "Lafayette" avec lequel il participe à la Campagne d'Italie et au débarquement de Provence. Le Capitaine Thierry , nommé commandant du GC 2/9 "Auvergne" au début de février 1945 termine la guerre en opération sur le Sud-Est de la France et le Nord de l'Italie.

Au printemps 1946, il est commandant de la section chasse du CEAM de Mont-de-Marsan. Promu commandant en septembre 1947, il devient commandant en second de la 5eme Escadre avec laquelle il combat en Indochine de 1949 à août 1950. Il prend ensuite le commandement de la base d'Orange-Caritat avant d'être affecté, comme Lieutenant Colonel à la zone de défense aérienne 901. En décembre 1954, il dirige la Station Expérimentale 941 dans le Sud Tunisien. Détaché de mars à octobre 1955 à l'état-major des forces alliées en Europe, puis admis à l'école supérieure de guerre aérienne, il rejoint en janvier 1957 l'état-major des forces armées Air. Le 16 juin 1958, le Colonel Thierry est nommé commandant de la base école 708 à Meknès. Il est affecté en juillet 1961 à la direction des études au cours supérieur interarmées et entre au cabinet du chef d'état-major de l'Armée de l'Air en mars 1963. Promu Général de Brigade Aérienne le 1 avril 1963, il quitte l'Armée en 1967.

Il est décédé le 14 septembre 2000.

 


 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Commandeur de la Légion d'Honneur
Croix de Guerre 1939-45 (6 citations)
Croix de Guerre TOE (2 citations)
Médaille de l'Aéronautique
 


 


 


 


Victoires aériennes

Victoires  
2
.
3
  Collaboration
Probables  
1
.
o
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
22/11/39 Détruit Me 109
3./JG 76 MS 406 GC I/3 Remering (57)
1
1
1
2
1
1
1
?
(Lt) Lacombe Gaston
(Adj) Havet
(Slt) Thierry Emile
(Sgt) Combette Antonin
(Adj) Vinchon
(Sgt) Bellefin Paul
(Slt) Cuffaut GC II/6
(Sgt) De Brémond d'Ars GC II/6
22/11/39 Détruit Me 109
1./JG 76 MS 406 GC I/3 Woerth (57)
2
2
2
3
2
2
2
?
(Lt) Lacombe Gaston
(Adj) Havet
(Slt) Thierry Emile
(Sgt) Combette Antonin
(Adj) Vinchon
(Sgt) Bellefin Paul
(Slt) Cuffaut GC II/6
(Sgt) De Brémond d'Ars GC II/6
15/05/40 07.20 Détruit Do 17
- D 520 GC I/3 Reims (51)
3
(Slt) Thierry Emile
05/06/40 09.00 10.10 Détruit Me 109
D 520 GC I/3 Proyat (80)
4
(Slt) Thierry Emile
09/06/40 18.15 Probable Me 109
II./JG 27 D 520 GC I/3 Senlis
-
(Slt) Thierry Emile
14/06/40 Détruit Hs 126
2.(H)/10 D 520 GC I/3 Tourman en B (77)
6
2
4
5
4
3
(Slt) Blanck Georges
(Sgt) Glauder François

(Sgt) Touret

(Slt) Thierry Emile
(Slt) Madon Michel
(A/C) Guillaume



Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame