SALES Edouard ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours SALES Edouard
SALES Edouard


 

 






 


Né le 15 août 1912 à Estos (Pyrénées-Atlantiques)
Décédé le 4 juin 1997 à Meudon

 

Sous-Lieutenant

2 victoires homologuées
5 victoires en collaboration
1 victoire probable
1 victoire probable en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
1937
 
Armée Air 1936 1937 Elève Pilote France
S/C
05/02/40
 
GAR 520 04/37 1939 Pilote France
Slt
194?
 
GC II/5 1939 09/39 Pilote France
Lt
194?
 
Escadrille 2/5 09/39 09/39 Pilote France
Cpt
01/04/48
 
GC II/5 09/39 06/40 Pilote France
     
GC II/5 06/40 11/42 Pilote AFN
     
3e Esc Chasse 1944 1945 Pilote France
     
GC 3/6 "Roussillon" 1950 1952 Cdt Second Indochine


Edouard Salès est né le 15 août 1912 à Estos dans les Pyrénées Atlantiques. Titulaire de deux baccalauréats et d'un certificat de licence, il s'engage le 3 juillet 1936 en qualité d'élève pilote au titre du 5eme Bataillon de l'Air à Avord. Breveté pilote militaire en décembre de la même année, le Sergent Salès est affecté le 24 avril 1937 au GAR (Groupe Aérien Régional) 520 de Nancy. Deux ans plus tard, il rejoint la 3eme Escadrille du GC II/5 à Reims et vole sur Curtiss H-75. A l'entrée en guerre de la France, le Groupe vient s'installer à Toul Croix-de-Metz mais le 4 septembre, le Sergent Salès est détaché à l'Escadrille 5/2 équipée de Potez 631, rejoignant finalement son unité d'origine à la fin du mois de septembre.

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

6
novembre
1939

Protection d'un Potez 63-11 du GR II/22 en reconnaissance sur la Sarre, par neuf Curtiss, en début d'après-midi. Vingt-sept Bf 109 D du JGr 102 les attaquent avec l'avantage de l'altitude. Au cours du combat les Français vont revendiquer cinq victoires sûres et cinq probables, dont deux sûres pour le Sergent Salès qui a raconté " Au moment de l'engagement notre patrouille avait un léger avantage d'altitude sur les plus hauts des Messerschmitt. J'ai viré à droite, en piquant sur un ennemi que j'ai dû abandonner avant de tirer, un autre Me 109 m'ayant barré la route avec ses traçantes. C'est cet appareil que j'ai attaqué alors en virage. Après un tour complet, le Me 109 a dégagé en piquant et en émettant de la fumée grise..je l'ai suivi jusqu'au sol dans toutes ses évolutions en le tirant à 100 ou 150 mètres. Après une légère chandelle le pilote a sauté en parachute (...) J'ai viré alors sur une casemote de la ligne Maginot ou un fort de la ligne et j'ai vu alors un grand pylône de fer ou sommet d'une colline sur le cap 230 environ. Le sachant en France, je suis remonté de suite au-dessus des nuages et quelques minutes après j'ai vu un Curtiss qui se battait avec deux Me 109. J'ai pris en chasse celui qui semblait le plus dangereux pour l'autre Curtiss. Dès le prernier tir, l'ennemi a dégagé en piquant et en émettant de la fumée comme le premier. Même tactique, même monoeuvre, sauf que je l'ai dépassé deux fois dans le piqué et que j'ai failli l'accrocher, mais chaque fois j'ai pu me mettre dans sa queue et nous avons failli percuter au sol en même temps, ayant redressé tardivement. La poursuite en rase-mottes a duré plusieurs minutes et je n'avais que la mitrailleuse du plan droit qui tirait, les autres armes n'ayant sans doute plus de munitions. J'ai ménagé mes cartouches dès cet instant et, enfin, un ou deux kilomètres avant de franchir la Sarre, le Me I 09 a pris feu à cent mètres au-dessus du sol et a percuté dans un bois sur le versant nord-est d'un plateou. " Les deux victimes de Salès s'écrasent selon les services officiels à Eincheville (Appareil du Stab./JGr 102) et au Hunnenberg (Appareil du 3./JGr 102)." Au retour des Curtiss, les généraux qui étaient venus le matin pour une remise de décorations sont encore là !

7
novembre
1939

En fin de mission, la patrouille menée par le Capitaine Monraisse aperçoit un bimoteur identifié comme un Do 17 et se lance à ses trousses. Le Sergent Salès, qui dispose d'un appareil au moteur performant, rattrape seul le Dornier et parvient à le tirer plusieurs fois au dessus de l'Allemagne avant de le voir s'écraser au sol au sud de Blieskastel.

21
novembre
1939

Couverture Toul - Pont-à-Mousson - Nancy, six Curtiss qui surprennent à 11 h 00 un Do 17 P de l'Escadrille 3.(F)/122 vers Nomeny. La patrouille simple du Capitaine Monraisse se lance à l'attaque, sans son chef en proie à un problème de moteur. Le Sergent Salès et le Sous-Lieutenant Trémolet se succèdent donc derrière le Dornier qui, moteurs hors d'usage, finit par se poser à Eincheville, près de Morhange. Tout l'équipage est capturé.

Le 5 février 1940, le Sergent Salès passe sergent-chef.

23 avril 1940

 

Protection de reconnaissance photographique pour treize Curtiss H-75. A 13 h 15 ils attaquent à 6000 m douze Bf 109 E du I./JG 52 protégeant un Do 17 de la I.(H)/13 à l'est de Reims, obtenant une victoire sûre et deux probables. Attaqué par six pilotes, le Dornier parvient à s'échapper avec un moteur hors service. ll est reconnu comme "probable" pour les Capitaine Portalis, Lieutenant Jaske, Sous-Lieutenant Villacèque (H-75A-2 n° 170), Sergent-Chef Salès, Sergent Audrain, Caporal-Chef Hanzlicek.

Le 8 mai 1940, collision en vol lors d'un exercice d'entraînement entre l'Adjudant-Chef Delannoy (H-75A-1 n° 40) et le Sergent-Chef Salès (H-75A-1 n° 58), au-dessus de Dommartin. Les deux pilotes indemnes finissent sous leur parachute.

 

Curtiss H-75 du GC II/5

 

11 mai 1940

 

Destruction sur le secteur de la IIIe Armée, une patrouille triple, décolle à 5 h 00. La patrouille du Capitaine Portalis - Sergent-Chef Salès - Caporal-Chef Chabera attaque douze Heinkel 111 de la KG 53 à 5 000 m sur Metz et en isole un resté à la traine. ll tente de rejoindre les nuages en faisant des virages mais son moteur droit s'enflamme sous les balles des Curtiss, puis le gauche, vers 3 500 m. Deux membres d'équipage évacuent le Heinkel, un avec son parachute en torche, puis un troisième. Le pilote resté dans l'avion en feu multiplie les virages et renversements mais le bombardier, un He 111H du Stab./KG 53, s'écrase finalement à 6 h 45 au sud de Mars-la-Tour, à l'ouest de la voie ferrée allant au nord-est de Chambrey.

14 mai 1940

 

 

 

 

Couverture du secteur de Monthermé, 15 h 15 - 16 h 55, une patrouille triple, bientôt réduite de neuf à sept sur pannes. Guidée par radio sur des bombardiers au nord-ouest de Metz, le dispositif les trouve effectivement, mais protégés plus haut par neuf Bf 110C du I./ZG 52 et huit Bf 109 E du III./JG 2. Dans le combat les Français revendiqueront trois victoires sûres et trois probables pour la perte d'un pilote parachuté. Pour sa part le Sergent-Chef Salès abat un Bf I l0 et probablement un autre, seul. Il a raconté : " L'attaque est prononcée en virage en piqué à droite, les Me 110 montant en virage à droite. Le premier Me 110 que j'ai attaqué aété touché au moteur gauche qui émettait une épaisse fumée noire. J'allais faire une autre passe pour atteindre le moteur droit, quand j'ai vu un autre Me 110 qui m'attaquait trois-quart arrière par dessus, en virage. J'ai dégagé en montant, en renversement et j'ai pris en chasse le deuxième Me 110. Au bout de trois minutes de combat, j'ai réussi à lui enflammer les deux moteurs et les réservoirs d'ailes. ll s'est dégagé en piqué à la verticale jusqu'au sol. Seul, le mitrailleur a pu sauter en parachute. Le pilote a dû essayer aussi, mais seuls des lambeaux de parachute brûlé se sont échappés de la cabine. L'avion a percuté en explosant à 200 m. à l'est de Fomeck, petit village à 10 kms ou S/.S.O. de Thionville. Le parachutiste est tombé dans un jardinet sur le bord du village, côté ouest, et aété fait prisonnier par une dizaine de fantassins. ll était environ 16 heures. Les Me 110 vont plus vite et grimpent plus vite que nos Curtiss, mais nous virons beaucoup plus serré... "

10 juin 1940

 

 

 

Une patrouille triple réduite à sept après deux retours sur panne. Après avoir survolé Bar-le-Duc, Sainte-Ménéhould, Verdun er Metz, la patrouille est orientée sur un Dornier 17 en reconnaissance sur Toul à 6 000 m d'altitude. Le Sergent-Chef Salès l'attaque le premier puis le Capitaine Monraisse, puis les cinq autres : Commandant Petitjean-Roget, Lieutenant Fabre et Lieutenants Villacèque (Curtiss n° 208 "7"), Sous-Lieutenant Klan, Adjudant Dugoujon. Le Dornier Do 17M du I.(H)/13 pique en virant et descend en rase-mottes, puis s'écrase à 18 h 25 à Sornéville, à dix-sept kilomètres au sud-est de Nancy, le fuselage et le moteur droit en feu, homologué aux sept . Salès a tiré 2 000 cartouches.

(Le 15 iuin 1940 !!!). Lors d'une couverture du secteur Neufchâteau - Chaumont, l'Adjudant-Chef Dugoujon et le Sergent-Chef Salès tirent à l'aube un Dornier 17 qui tente de leur échapper en montant à 6 500 m, puis en descendant au ras du sol. Sa vitesse tombée à 250 km/h, sérieusement touché, il doit être abandonné par les deux chasseurs menacés de panne sèche avant qu'ils aient pu le descendre.

 

Le GC II/5 traverse la Méditerranée le 20 juin 1940 avec 34 appareils pour se trouver à Saint-Denis-du-Sig à l'annonce de l'armistice. Le Sergent-Chef Edouard Salès a effectué 9 ou 10 missions de guerre au cours de la Campagne de France, entre le 10 mai et le 25 juin 1940 portant son total pour la période 1939 / 40 à 33 missions pour 62 heures de vol de guerre.

 



 

Resté avec le GC II/5 après l'armistice, le Sous-Lieutenant puis Lieutenant Salès participe à la surveillance des côtes Nord-Africaines contre toute intrusion d'appareil étranger. Le 30 avril 1942, il participe à l'interception d'un Lockheed Hudson du Squadron 233 de la RAF. Tiré par le Lieutenant Trémolet, le Lieutenant Fabre et le Lieutenant Salès (H-75A-1 n° 94) et le Sergent Chausse, le bimoteur parvient à s'enfuir après avoir été légèrement endommagé avec un blessé à bord. En novembre 1942, après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, le Lieutenant Salès est placé en congé d'armistice. Il reprend du service deux ans plus tard à Salon-de-Provence, comme officier chargé des opérations à la 3eme Escadre de Chasse, dotée de P-47D.

En mai 1945, le Lieutenant Salès devient moniteur au CIC de Meknès avant d'être transféré en 1947 à celui de Tours où il dirige l'entraînement des moniteurs de la base. Nommé Capitaine le 1er avril 1948, Edouard Salès devient en avril 1950 le commandant en second du GC 3/6 "Roussillon" avec lequel il part en opérations en Indochine sur P-63 Kingcobra. Le Groupe qu'il dirige depuis février 1951 étant dissous en juillet 1952, il rejoint à Reims la 11eme Escadre de Chasse équipée de F-84G et qui reprend les traditions du GC 3/6. En février 1953, le Commandant Salès devient commandant en second de la 10eme Escadre de Chasse, puis en octobre 1954, il rejoint la Défense Aérienne du Territoire (DAT) à Versailles. Mis à la disposition du commandement de la 5eme Région Aérienne, il participe de mars 1958 à juin 1959 aux opérations de maintien de l'ordre en Algérie. Promu Lieutenant-Colonel, il est affecté en juillet 1959 à l'état-major du commandement supérieur des forces armées en AOF. des problèmes de santé le contraignent à rentrer en métropole en février 1961. Admis dans la réserve avec le grade de Colonel le 4 octobre 1966, Edouard Salès s'éteint à Meudon le 4 juin 1997.

 

 


 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Commander de la Légion d'Honneur
Médaille Militaire
Croix de Guerre 1939-45 avec
6 palmes (12 citations)


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
2
.
5
  Collaboration
Probables  
1
.
1
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
06/11/39 15.00 16.00 Détruit Me 109
3./JGr 102 H-75A GC II/5 St Avold
1
(Sgt) Salès Eduard
06/11/39 15.00 16.00 Détruit Me 109
Stab./JGr 102 H-75A GC II/5 Eincheville
2
(Sgt) Salès Eduard
07/11/39 Détruit Do 17
H-75A GC II/5 Blieskastel
3
(Sgt) Salès Eduard
21/11/39 11.00 Détruit Do 17P
3.(F)/122 H-75A GC II/5 -
4
-
(Sgt) Salès Eduard (*)
(Lt) Trémolet René (*)
23/04/40 13.15 Probable Do 17
I./JG 52 H-75A GC II/5 Sarrelouis
-
-
-
-
-
-
(Sgt) Audrain Paul (*)
(Sgt) Hanzlicek Otto (*)
(Lt) Jaske Joseph (*)
(S/C) Portalis Gérard (*)
(S/C) Salès Eduard
(Lt) Villacèque Pierre
11/05/40 06.45 Détruit He 111
Stab./KG 53 H-75A GC II/5 Mars-La-Tour
-
5
1
(Cpt) Portalis Gérard
(S/C) Salès Eduard
(S/C) Chabera Frantisek
14/05/40 16.20 Détruit Me 109
III./JG 2 H-75A GC II/5 Fameck
6
(S/C) Salès Eduard
14/05/40 16.20 Probable Me 110
I./ZG 52 H-75A GC II/5 -
-
(S/C) Salès Eduard
10/06/40 16.30 18.00 Détruit Do 17
I.(H)/13 H-75A GC II/5 Moncel-s/ Seille
5
5
-
5
-
-
7
(Cpt) Monraisse Hubert
(Cdt) Petitjean-Roget Lucien
(Lt) Fabre-Garrus
(Lt) Villacèque Pierre
(Slt) Klan Jean
(A/C) Dugoujon Jean
(S/C) Salès Eduard


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame