Marcel Codet est né le
18 juillet 1910 à Genève en Suisse. Il effectue ses
études à Lyon et entre à l'école des sciences
et arts industriels, réussissant à obtenir une bourse
de l'aéro-club de Franche-Comté qui lui permet de passer
son brevet civil en août 1930. Il s'engage volontairement dans
l'Armée de l'Air en décembre 1930 et devient moniteur
à Istres en 1936 où il reste jusqu'en décembre
1937, époque à laquelle il intègre l'école
militaire de l'Air dont il sort Sous-Lieutenant le 6 décembre
1938. Il intègre alors la 4eme Escadrille du GC
II/3.
Le 3 septembre 1939, date à laquelle la France déclare
la guerre à l'Allemagne, le GC II/3.
qui est équipé de MS 406 est basé à Fayence
dans le Var. Il rejoint dans un premier temps Dijon puis Connantre
dans la Marne et Metz, en Moselle, où il reçoit 3 Dewoitine
D 520 avec lesquels les pilotes doivent s'entrainer en vue de la conversion
du Groupe sur cet appareil. Finalement, le 11 avril, un nouveau déplacement
intervient, cette fois-ci à la frontière Belge, à
Maubeuge.
CAMPAGNE
DE FRANCE
20 avril 1940
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Decollage sur alerte, une patrouille simple, à 9 h
30, qui tente de rejoindre un bimoteur dlemand volant à
très haute altitude, tout en donnant des indications
par radio sur la route suivie par le bombardier. Comme elle
arrive à 8 500 m, et à seulement 500 m de I'intrus
qui fait maintenant route au sud, une seconde patrouille prend
l'air à 09h50. La première patrouille attaque
le Heinkel 111 qui modifie sa route vers l'est. La seconde,
restée à la verticale du terrain, se porte sur
Mons où elle rencontre le Heinkel, avec lequel la première
ptrouille ne parvenait pas à garder le contact. Ainsi
attaqué de deux côtés, le Heinkel se met
en piqué, jusqu'à ce que les Morane abandonnent
la poursuite au-dessus d'Hasseh, munitions épuisées,
mais Heinkel sérieusement touché. L'annonce
par la radio belge de sa chute à Maastricht le lendmain
permettra l'homologation à deux pilotes de la première
patrouille : Adjudant Poincenot,
Sergent Loï et aux trois
de la seconde : Sous-lieutenant Troyes,
Codet, Sergent-Chef Vié.
En fait le Heinkel du Stab./KG 1
est achevé par trois Gloster Gladiator de la 1ere
escadrille du 1er Groupe du 2e Régiment de Chasse belge
(l / I / 2 Aé) et s'écrase près
de Bunde, aux Pays-Bas. Neutralité oblige, les autorités
belges se garderont bien de le revendiquer même si la
DCA hollandaise signalera elle aussi avoir touché cet
appareil !
Le groupe revient le 30 avril 1940 à Vttel, puis le
9 mai rejoint le Luc, en Provence, où il doit reverser
ses Morane 406 et percevoir une dotation complète de
Dewoitine 520. L'offensive allemande ayant été
déclenchée le 10 mai, la 4e escadrille remonte
au front le 19, et effectue sa première sortie de guerre
le jour même.
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21 mai 1940

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Couverture sur Soissons- Villers-Cotterêts,
une patrouille double, decollage 14 h 30. Arrivés au
point de rendez-vous, les six pilotes du GC
II/3 ne trouvent pas les autres dispositifs devant assurer
la mission avec eux et se dirigent seuls sur le secteur. Au
nord de Soissons, ils rencontrent une quinzaine de bombardiers
escortés par une vingtaine de Bf 110. Avec le Sergent
Killy, le Sous-Lieutenant Codet
attaque un Dornier 17 à l'arrière de la formation
allemande. Sous les coups des deux pilotes le bombardier s'écrase
dans la forêt de Villers-Cotterês après que
deux membres d'équipage aient sauté en parachute.
Ensuite Codet s'en prend à
un Heinkel 111 qu'il pense toucher, mais doit abandonner à
court de munitions.
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26 mai 1940

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Couverture du terrain sur alerte, une patrouille
double légère, decollage 13 h 10. Les pilotes
reconnaissent des Heinkel 111 venant de bombarder le terrain
du Plessis-Belleville, l'un d'eux volant légèrement
à l'avant des deux formations principales. Attaqué
à plusieurs reprises par le Sous-Lieutenant Codet,
trois membres d'equipage l'évacuent en parachute sur
la forêt d'Halatte. Des Morane du GC
III/1 se ioignent au pilote du GC
II/3 et le He 111H du 2./KG 53
s'ecrase finalement entre Beauvais et Noailles avec 1 tué
et 1 blessé à bord (4 membres d'équipage
seront fait prisonniers), homologué à Codet
et au Sergent-Chef Cazade du
GC III/1.
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D 520 du GC II/3
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28 mai 1940

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Couverture aux coups de la région
sud d'Abbeville, une patrouille double et une triple du GC
II/3, décollage 6 h 25. Au nord de Beauvais, les
pilotes voient un Dornier 17 sur lequel la DCA provoque un incendie
à l'aile gauche, vite éteint. Attaqué ensuite
par une patrouille il vire pour se jeter devant une autre. Cherchant
son salut dans une fuite en piqué vers le nord, il est
attaqué à 7 h 05 par l'arrière par le Capitaine
Bissoudre, de trois-quarts arrière
par le Capitaine Naudy et le Sous-Lieutenant
Codet. Après dix passes,
son moteur droit est en feu, ses mitrailleurs ne tirent plus
; il a tellement réduit son allure que les chasseurs
le suivent sans peine, mais ils n'ont plus de munitions et doivent
le laisser filer ! Probable pour les trois, vers Amiens.
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Le 29 mai 1940, le Sous-Lieutenant Codet
effectue une mission de reconnaissance à la tombée de
la nuit, en vol rasant, dans la région d'Armentières
et de Dunkerque. Malgré les dangers de ce type de mission il
rentre sans encombre à Chantilly, puis Betz-Bouillancy. Le
3 juin 1940, seule une patrouille simple décolle pour intercepter
les bombardiers allemands opérant en masse sur la région
parisienne. Le Sous-Lieutenant Codet
attaque un Dornier 17, mais son Dewoitine est criblé par le
tir des mitrailleurs allemands.

7 juin 1940
 
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Protection de bombardiers Glenn Martin 167F
des GB I/63 et GB
II/63 sur Roye - Amiens, une patrouille triple, décollage
9 h 40. Les pilotes du GC II/3 repèrent
sept avions suspects venanr du sud-est, grimpent jusqu'à
6 000 m et identifient des Bf 109. Les chasseurs allemands tentent
de s'enfuir vers le nord-est mais trois d'entre eux peuvent
être tirés par les Dewoitine. Attaqué d'abord
par le Caporal-Chef Peroutka, le
Capitaine Bissoudre puis le Sous-Lieutenant
Codet, l'un d'eux est achevé
à 10 h 35 dans les faubourgs d'Amiens, homologué
aux trois. Même mission en fin d'après-midi sur
la même région pour un dispositif similaire. A
18 h 45, les huit pilotes identifient des bombardiers allemands
à l'est de Roye, puis des bombardiers français
(Douglas DB-7 du Groupement n° 2) avant de subir l'attaque
de Messerschmitt Bf 109 et Bf 110. Le Sous-Lieutenant Codet
et le Caporal-Chef Cukr
attaquent un Heinkel 111 du 7./KG 55
mettent chacun un moteur du bombardier en flammes et l'envoient
s'écraser au sud-ouest de Bray.
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9 juin 1940

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Couverture Neufchâtel-sur-Aisne - Château-Porcien,
une patrouille double décolle à 13 h 15. La
patrouille disloquée par l'attaque de Bf 109 E du l./JG
53, chaque pilote doit agir indépendamment. Sous-Lieutenant
Codet rencontre à 14
h 20 un Henschel 126 du 2.(H)/12
qu'il attaque. Il le touche à I'aile droite et au fuselage,
le mitrailleur s'effondre dans son habitacle, mais le chasseur
à bout de munitions ne peut assister à sa chute,
l'abandonnant dans la région d'Asfeld, donc victoire
seulement probable. Comme les autres, le GC
II/3 a entamé son repli vers le Sud, puis il traversera
la Méditerranée le 20 juin pour se trouver à
I'armistice sur le terrain de Relizane.
Le 16, il stationne à Avord et s'apprête à
rejoindre Perpignan-la-Salanque quand il va obtenir ses deux
dernières victoires.
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16 juin 1940

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Couverture du rerrain sur alerte dans l'après-midi.
une patrouille simple, sur sept Heinkel 111 qui se dirigent
sur Avord. Le dispositif ennemi se scinde en deux, les Sous-Lieutenants
Codet et
Troyes en poursuivant trois qui ont pris la direction
du nord. Concentrant leurs feux, ils en touchent un mais doivent
l'abandonner vers La Charité-sur-Loire, victoire seulement
probable.
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Comme les autres Groupes de Chasse de l'Armée de l'Air, le
GC II/3 entame son repli vers le Sud avant
de traverser la Méditerranée, le 20 juin. Lorsque l'armistice
est annoncée, il se trouve à Rezilane. Au cours de la
Campagne de France, le Sous-Lieutenant
Codet a effectué 35 sorties (entre
le 19 mai et le 16 juin 1940), remportant 5 victoires confirmées.
Resté au sein de l'unité après l'armistice, il
participe à la Campagne de Syrie et demeure en AFN jusqu'en
août 1943. Il est alors Capitaine et reprend la lutte contre
les Allemands au sein du GC I/3 "Corse", participant avec
ce Groupe à la libération de l'ile dont il porte le
nom. A partir du 14 septembre 1943 jusqu'au 31 juillet 1944, il prend
le commandement de la 2eme Escadrille et participe ensuite aux combats
jusqu'à la victoire, en Alsace et en Allemagne.
Le 22 janvier 1946, il prend le commandement du GC
2/18 "Saintonge", il est affecté à la
1ere Escadre de Chasse en octobre 1946. Fin 1949, il rejoint Meknès
puis, en 1953, la défense aérienne du secteur de Versailles
avant de partir pour l'Algérie en janvier 1954. Là,
il prend part aux opérations de maintien de l'ordre. En 1957,
atteint par la limite d'âge, il est placé en congé
définitif du personnel navigant. Il part à la retraite
en août 1962 avec le grade de Lieutenant-Colonel. et s'éteint
5 ans plus tard, le 11 août 1967.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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