TEILLET Roger ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours
TEILLET Roger


 

 






 


Né le 25 janvier 1914 à Périgueux (Dordogne)
Décédé le 12 octobre 1988

 

 

Adjudant

2 victoires homologuées
5 victoires en collaboration
1 victoire probable en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
1937
 
Armée Air 1936 1937 Elève Pilote France
S/C
04/40
 
GC I/1 1937 02/41 Pilote France


Roger Teillet est né le 25 janvier 1914 à Périgueux, en Dordogne. Engagé en 1935 au titre de la Base Aérienne de Rabat, le Caporal Teillet est admis comme élève pilote le 3 juin 1936. Breveté 4 mois plus tard, il est promu Sergent et affecté le 9 mars 1937 à la 1ere Escadrille du GC I/1 qui est encore équipée le 3 septembre 1939 de ses vieux Dewoitine 510. Le Groupe se transforme sur Bloch MB 152 à moteur 14 N-25 en octobre 1939. Au cours d'une campagne de tir réalisée au cours de l'hiver, Teillet se révèle être l'un des plus mauvais tireur du Groupe, image qu'il ne tardera pas à contredire au combat. Le 1 avril 1940, il est promu Sergent-Chef, alors qu'à la même époque le Groupe échange ses MB 152 à moteur 14 N-25 contre des appareils à moteur N-49 plus puissants.

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

12 mai 1940. Le GC I/1 a détaché la plupart de ses avions à Couvron, près de Laon, de façon à pouvoir opérer au-dessus de la Belgique. Couverture Namur - Wavre - Tirlemont - Hannut, entre 18 h3 0 et 19 h 00, par une patrouille triple. Un Do 215 est probablement abattu par quatre pilotes (voir récit du combat de Germain Coutaud). Bien que cette victoire figure sur le carnet de vol de Teillet, qui participait à la mission avec le Bloch 152 n°571, elle ne lui est pas accordée officiellement.

 

15 mai 1940

 

 

Le GC I/1 détache trois patrouilles de la 1ere Escadrille à Couvron. Couverture Marienbourg - Philippeville - Florennes - Fosse dans la matinée, une patrouille triple à 2 500 m qui attaque un Dornier l7 vers Namur à 10 h 05. : "La patrouille rejoint le Do 17 et se place pour prononcer une attaque avec le soleil dans le dos. Pendant un moment le Do l7 cherche à fuir en prenant de l'altitude, mais se sentant rejoint et tiré par le Capitaine Coutaud (MB 152 n°568), pique jusqu'au sol et tente de rentrer dans ses lignes en rase-motte. L'Escadrille entière le poursuit et après 5 minutes de combat, son moteur droit prend feu ; puis le Do 17 appartenant à la 4.(F)/14 tombe et s'écrase dans un bois d'où s'échappe une fumée. Position approximative : Namur 695, heure : 11 h 15" Homologué au Capitaine Coutaud, au Sergent-Chef Coader, au Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 571 touché par le mitrailleur adverse) et au Caporal Pipa.

Protection d'une formation de bombardiers LeO 451 des GB II/12 et GB I/31 sur Monthermé, décollage de Couvron 18 h 30, une patrouille triple (plus une de MS 406 des GC III/3 et GC II/6 et une autre de MB 152 du GC I/8). Au retour les Bloch du GC I/1 attaquent par I'arrière un Do 215 (En fait un Do 17Z du 5./KG 3) qui est laissé en feu entre Mézières et Sedan. Victoire seulement probable pour les pilotes suivants : Capitaine Coutaud (MB 152 n° 385), Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 571), Coader, Fiala et Tain, Caporal Pipa.

17 mai 1940

Couverture Fourmies - Trelon - Avesnes, décollage à 11 h 30, une patrouille triple. Parvenues à 4 000 m, aux environs de Sains - Richemont - Guise, les deux patrouilles basses sont prises à partie par la chasse allemande. Le dispositif obtient trois victoires dont un Me 109 de la I./JG 3 à 12 h 10 près de Saint-Quentin par le Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 571), qui a écrit : "Ronde de tous les Boch qui cherchent à se reformer. Le St-ch Teillet aperçoit 4 avions qui tournent dans la direction de La Fère. En s'approchant reconnaît des Me 109. Engage un combat tournoyant avec 1 isolé et l'abat en flammes à Sérè lès Mézières. Pilote saute en parachute. Bl tiré par troupes ennemies.. ".

18 mai 1940

Couverture Compiègne - Cambrai - forêt de Mormal - Saint-Quentin - La Fère, 18 h 00- 19 h 00, une patrouille triple. Un premier Hs 126 est abattu par deux pilotes. Un second, attaqué plein avant par le Capitaine Coutaud et plein arrière par le Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 571), pique vers le sol, moteur en feu, à 19 h 00 et s'écrase vers Le Cateau, homologué aux deux pilotes. Ce même jour les pilotes du GC I/1 adoptent un système de pseudonymes pour les liaisons radio, le Sergent-Chef Teillet sera à l'avenir " Dormeur "... sur les ondes seulement.

 

Bloc MB 152 du GC I/1

 

20 mai 1940

Couverture de la voie ferree Crerl - Verberie de 9 h 05 à 10 h 50, une patrouille légère. Vers 9 h 30 les quatre pilotes du GC I/1 voient un appareil qu'ils identifient comme un Do l7 poursuivi par cinq MS 406. Des parachutistes sautent à cinq kilomètres au nord de Compiègne et le Dornier se dirige sur cette ville ; le Capitaine Coutaud le tire trois-quart avant, faisant voler les tôles du capot, puis le Sergent-Chef Teillet plein arrière. Le bimoteur s'écrase finalement en feu dans les faubourgs ouest de Compiègne, sur le terrain de football de Venette. " Dornier " pour le GC I/1, "Junkers 88 " pour le GC III/1 (qui identifie correctement le Ju 88A-1 du 3./KG 51 dont l'équipage est capturé), il sera homologué au Capitaine Coutaud, au Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 269) et aux cinq (en fait six) pilotes de Morane 406.

Le 21 mai 1940, couverture de terrain, une patrouille légère. A l'issue d'un combat contre six Bf 109, Teillet touché doit poser son Bloch 152 n°571 touché à Creil ; il le récupèrera quatre jours plus tard.

29 mai 1940

 

 

 

 

 

 

 

Couverture Pont-Sainte-Maxence - Cire-les-Mello, décollage à 4 h 30, une patrouille double légère. Les quatre pilotes attaquent un Do 17 qui se cache dans les nuages mais finit par s'écraser à cinq kilomètres à l'ouest de Laon, homologué au Capitaine Coutaud, au Lieutenant Legentil, au Sous-Lieutenant Rossigneux et au Sergent-Chef Teillet sur son Bloch 152 n° 571. ICARE dans son n° 145 a donné le compte-rendu du capitaine : " ... À 5 h 45, le Lieutenant Rossigneux aperçoit (et me signale) un Do 17, altitude 4 000 m, direction S.O. .je savais que dès qu'il nous apercevrait, il ferait demi-tour, et que s'il rentrait en prenant de l'altitude, partis de 2 500 m, après 45 minutes de vol, nous ne pourrions le rejoindre sans nous laisser entraîner trop loin et risquer la panne sèche. Je pris donc la décision de le laisser pénétrer plus avant, rattrapant 4 000 m. " plein gaz " sur ses arrières. Au bout de quelques minutes, approchant de son altitude, je vis le Do faire demi-tour. le simulai alors une attaque qui m'amena au bord de la rnise en vrille. L'intimidation réussit, et le Do I 7 plongea vers la couche nuageuse salutaire. Ma première déception fut qu'il parvint à l'atteindre avant que nous l'ayons rejoint. ll ne me restait plus qu'à espérer que le pilote ne sache pratiquer le vol sans visibilité, ce qui l'obligerait à rechercher son horizon en passant alternativement au-dessus et au-dessous de la couche. ll fallait donc qu'une partie de nous fut sous la couche, l'autre dessus. Je plongeai donc dans la couche suivi de mes équipiers, mais dès que ceux-ci me perdirent de vue (et furent entraînés à leur insu au-dessous de la couche) je remontai au-dessus. Ici commence le suspense : je maintiens mon cap avec l'espoir de voir apporaître le Do l7. Les minutes comme celle-ci paraissent longues et je commençai à désespérer, lorsque je me fis tout à coup environné d'un feu d'artifice de balles traçantes. Je réalisai que sans le voir, je volais à hauteur du Do 17 , ce qui permettait à son mitrailleur de tourelle de me prendre pour cible, alors que moi-même, lié ou tir axial de mon avion, je ne pouvois obsolument pas le tirer. L'avion replongea dans les nuages mais je compris que mon allure était plus grande que la sienne du fait de sa trojectoire sinusoidale. Je réduisis donc les gaz et attendis sans trop y croire une prochaine apparition. Encore le suspense, mais cette fois-ci à mon avantage : le Do l7 m'apparu tel un monstre noir, émergeant des nuages à quelques dizaines de mètres devant moi. Ajustant le tir " aux pieds et au manche ", je voyais les projectiles de mes deux canons et deux mitrailleuses pénétrer dans la masse sombre avec apparition de flammes. Cette fois-ci l'avion disparut et je connus la fin de l'aventure à l'atterrissage. En effet le Do I7 sortit au-dessous des nuages, moteur gauche en flammes, vitesse réduite. Le Lieutenant Legentil, et le Sergent-Chef Teillet le virent sécraser à 5 krn à l'ouest de Laon. Je reconnais que ce jour, nous eûmes beaucoup de chance : 1) Tout s'est déroulé selon un scénorio improvisé mais la patrouille était très solide. 2) Je n'ai pas été descendu par le mitraillage de tourelle.


Le 3 juin 1940, bombardement de Paris, décollage sur alerte de dix-huit Bloch du GC I/1 entre 13 h 00 et 13 h 20. A la suite des violents combats, Teillet rentre à Chantilly, son Bloch 152 n° 571 touché sans gravité.

6 juin 1940

 

 

Destruction Montdidier - Roye, décollage 16 h 45, deux patrouilles doubles. Teillet abat à 17 h 30 un Bf 109 qui s'écrase à dix kilomètres au sud de Montdidier, toujours avec le MB 152 n° 571. Il a écrit : " En fin de mission nous sommes attaqués par des 109 (5000 m.) Le Sergent Leprovost en queue du peloton et en virage à droite est tiré par un 109. ll dégage sec et part en vrille. Le Sgt-ch Teillet qui prend de l'altitude pour lui porter secours est pris à partie par le 109. Celui-ci emporté par son élan vire devant le Bloch qui le tire 3/4 arrière. L'avion ennemi pique vers le sol occompagné par le Bl jusqu'à 3000 m. Le 109 s'écrase au sol et prend feu au sud de Montdidier (109E-3 du 4./JG 3 dont le pilote est tué). Le St-ch Teillet seul sur le secteur croise un 109 vers Compiègne, l'ennemi refuse le combat et fuit vers ses lignes. Retour seul en rose-mottes. "

7 juin 1940. Au retour d'une couverture de la région parisienne, Teillet se pose à Claye-Souilly, terrain du GC I/8, et accroche un avion à l'atterrissage. ll ne récupèrera son Bloch 152 n° 571 que le 12. Replié depuis le 13 juin à Châteauroux avec seulement quinze avions, le GC I/1 reçoit deux Bloch 155. Teillet s'entraîne le 15 sur le n° 702 et replie le n° 704 le 17 à Rochefort, lors d'un nouveau repli du groupe.

20 juin 1940

 

 

Couverture des ponts du Cher à parrir de Royan, une patrouille double. Un Hs 126 [codé 4N + AM - WNr 3365] du 4.(H)/22 lançant des tracts est abattu à 20 h 00 au nord-est d'Argenton par le Capitaine Coutaud, le Sous-Lieutenant de Pins, l'Adjudant-Chef Monchanin, l'adjudant Vérots, le Sergent-Chef Teillet (MB 152 n°57l), le Sergent Leprovost et trois pilotes du GC III/7 : Lieutenant Mourier, Sous-Lieutenant Feuillerat et Adjudant Littolff. Au sujet de ce combat disputé par des conditions météo très défavorables, Teillet a écrit : " Apercevons éclatements de DCA au N.E. d'Argentan puis un Hs 126. Nous l'attaquons mais il vire dans les nuages. 6 M 406 arrivent (13 avions dans le même nuage) . Le St-ch Teillet a tout le côté gauche de sa cabine arrachée par les balles (sans doute Bl). Le H 126 est abattu en flammes dans un bois. Nous rejoignons Limoges à la nuit."

Seuls trois avions sur six rejoindront Royan, nouvelle base du GC I/1 ... Le Sergent-Chef Teillet essaie de se poser à Bergerac avec un appareil dont le train ne rentre pas, par un temps épouvantable. A son deuxième essai, il accroche un Caudron Luciole, le toit d'une guérite, une haie, frôle un hangar et une baraque et remonte dans le brouillard... Au troisième, la jauge à zéro, il capote dans un champ de blé ; coincé dans l'avion retourné, il sera dégagé par des fantassins. Revenu au groupe le 22 juin, il ne participera pas aux dernières missions le 23, mais repliera le Bloch 155 n°704 à Agen, ultime base du GC I/1.

 

Au cours de la Campagne de France, le Sergent-Chef Teillet réalise 45 missions de combat entre le 10 mai et le 25 juin 1940, remportant 7 victoires confirmées et 1 probable. Demeuré au sein de la 1ere Escadrille du GC I/1 après l'armistice, il quitte le Groupe en février 1941. Le 21 juin suivant il est rayé, à sa demande, des cadres de l'Armée d'Active avec le grade d'Adjudant. Rappelé à l'activité à la fin de la guerre, Teillet est affecté à l'état-major de la 2eme Région aérienne du 7 mai au 11 octobre 1945.

Roger Teillet est décédé le 12 octobre 1988 à Senlis dans l'Oise.

 



 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
2
.
5
  Collaboration
Probables  
o
.
1
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
15/05/40 11.15 Détruit Do 17
4.(F)/14 MB 152 GC I/1 Chimay (08)
1
-
1
1
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Coader
(S/C) Teillet Roger
(Cpl) Pipa Josef
15/05/40 18.30 19.30 Probable Do 215
5./KG 3 MB 152 GC I/1 Chimay (08)
-
-
-
-
-
-
(Cpl) Pipa Josef
(Sgt) Fiala
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Coader
(S/C) Teillet Roger
(xx) Tain J
17/05/40 12.10 Détruit Me 109
I./JG 3 MB 152 GC I/1 St Quentin (02)
2
(S/C) Teillet Roger
18/05/40 18.00 Détruit Hs 126
MB 152 GC I/1 Le Cateau (59)
2
3
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Teillet Roger
20/05/40 09.30 Détruit Do 17
3./KG 51 MB 152 GC I/1 Le Cateau (59)
3
4
-
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Teillet Roger
5 Pil GC III/1
29/05/40 04.30 05.30 Détruit Do 17
MB 152 GC I/1 Laon (02)
4
5
-
-
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Teillet Roger

(Lt) Legentil

(Lt) Rossigneux
06/06/40 17.30 Détruit Me 109
4./JG 3 MB 152 GC I/1 Montdidier (80)
6
(S/C) Teillet Roger
20/06/40 20.00 Détruit Hs 126
4.(H)/22 MB 152 GC I/1 Saujon (17)
7
8
-
-
-
-
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Teillet Roger

(Slt) De Pins

(S/C) Monchanin
(Adj) Verots
(S/C) Leprovost


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame