COUTAUD Germain ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours COUTAUD Germain
COUTAUD Germain


 

 





 


Né le 16 juillet 1911
Décédé le 8 octobre 2001

 

 

Commandant

1 victoire homologuée
5 victoires en collaboration
2 victoires probables en collaboration





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Lt
1936
 
Armée Air 1934 1936 Elève Pilote France
Cpt
???
 
GC I/1 1936 193? Pilote France
Cdt
1946
 
GC I/1 193? 06/40 Chef Escadrille France
     
Armée Air 08/40 1945 Etat-Major France


Germain Coutaud est né le 16 juillet 1911 à Ysuf, près de Constantine en Algérie. Entré à Polytechnique en 1931 puis à l'école d'application de l'Armée de l'Air en 1934, il sort avec le grade de Lieutenant et une affectation au GC I/1 d'Etampes en 1936. Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, le Capitaine Coutaud commande la 1ere Escadrille du GC I/1 qui est alors équipé de Dewoitine D 510 et attend ses nouveaux Bloch MB 152. Le Groupe est alors basé sur l'hippodrome de Chantilly.

En octobre 1939, le GC I/1 perçoit ses premiers MB 152 à moteur 14 N-25. Ces appareils seront changés à partir du 10 avril contre des versions à moteur 14 N-49, plus puissants.

 

CAMPAGNE DE FRANCE

 

13 mai 1940

Le GC I/1 détache ses avions disponibles à Couron de façon à pouvoir opérer au-dessus de la Belgique. A 9 h 35, décollage d'une patrouille triple en couverture de Namur - Huy - Hannut - Gembloux. A 10 h 15, les huit pilotes sont guidés par les tirs de la DCA de Namur sur un Do 17. On peut lire le compte-rendu suivant dans ICARE n° 145 : " Dès qu'il aperçoit la patrouille de chasseurs, le Do 17 tente de disparaître en montant dans les nuages mais sentant qu'il sera tiré par le chef de patrouille guide, il pique rapidement jusqu'au sol, et prend la direction du sud-ouest en rase-mottes. Le Do 17 est attaqué par le Capitaine Coutaud, le Capitaine Maréchal, le Sergent Fiala et l'Adjudant Vérots, qui le poursuivent à l'intérieur des lignes. L'ennemi réagit par la manoeuvre et le feu de son mitailleur arrière. Au bout de quelques minutes de combat l'avion ennemi semble désemparé mais la nécessité de rassembler la patrouille ne permet pas de contrôler le résultat definitif. " Résultat : un Do 17 probable. Le Capitaine Coutaud pilote ce jour là le Bloch152 n°568 et partage cette victoire probable avec les trois autres pilotes.

15 mai 1940

 

 

 

Le GC I/1 détache trois patrouilles de la 1ere Escadrille à Couvron. Couverture Marienbourg - Philippeville - Florennes - Fosse dans la matinée, une patrouille triple à 2 500 m qui attaque un Dornier l7 vers Namur à 10 h 05. : "La patrouille rejoint le Do 17 et se place pour prononcer une attaque avec le soleil dans le dos. Pendant un moment le Do l7 cherche à fuir en prenant de l'altitude, mais se sentant rejoint et tiré par le Capitaine Coutaud (MB 152 n°568), pique jusqu'au sol et tente de rentrer dans ses lignes en rase-motte. L'Escadrille entière le poursuit et après 5 minutes de combat, son moteur droit prend feu ; puis le Do 17 appartenant à la 4.(F)/14 tombe et s'écrase dans un bois d'où s'échappe une fumée. Position approximative : Namur 695, heure : 11 h 15" Homologué au Capitaine Coutaud, au Sergent-Chef Coader, au Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 571 touché par le mitrailleur adverse) et au Caporal Pipa.

Protection d'une formation de bombardiers LeO 451 des GB II/12 et GB I/31 sur Monthermé, décollage de Couvron 18 h 30, une patrouille triple (plus une de MS 406 des GC III/3 et GC II/6 et une autre de MB 152 du GC I/8). Au retour les Bloch du GC I/1 attaquent par I'arrière un Do 215 (En fait un Do 17Z du 5./KG 3) qui est laissé en feu entre Mézières et Sedan. Victoire seulement probable pour les pilotes suivants : Capitaine Coutaud (MB 152 n° 385), Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 571), Coader, Fiala et Tain, Caporal Pipa.

18 mai 1940

Couverture Compiègne - Cambrai - forêt de Mormal - Saint-Quentin - La Fère, 18 h 00- 19 h 00, une patrouille triple. Un premier Hs 126 est abattu par deux pilotes. Un second, attaqué plein avant par le Capitaine Coutaud et plein arrière par le Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 571), pique vers le sol, moteur en feu, à 19 h 00 et s'écrase vers Le Cateau, homologué aux deux pilotes. Ce même jour les pilotes du GC I/1 adoptent un système de pseudonymes pour les liaisons radio, le Sergent-Chef Teillet sera à l'avenir " Dormeur "... sur les ondes seulement.

20 mai 1940

Couverture de la voie ferree Crerl - Verberie de 9 h 05 à 10 h 50, une patrouille légère. Vers 9 h 30 les quatre pilotes du GC I/1 voient un appareil qu'ils identifient comme un Do l7 poursuivi par cinq MS 406. Des parachutistes sautent à cinq kilomètres au nord de Compiègne et le Dornier se dirige sur cette ville ; le Capitaine Coutaud le tire trois-quart avant, faisant voler les tôles du capot, puis le Sergent-Chef Teillet plein arrière. Le bimoteur s'écrase finalement en feu dans les faubourgs ouest de Compiègne, sur le terrain de football de Venette. " Dornier " pour le GC I/1, "Junkers 88 " pour le GC III/1 (qui identifie correctement le Ju 88A-1 du 3./KG 51 dont l'équipage est capturé), il sera homologué au Capitaine Coutaud, au Sergent-Chef Teillet (MB 152 n° 269) et aux cinq (en fait six) pilotes de Morane 406.

Le 21 mai 1940, pour le Capitaine Coutaud, deux missions, deux pannes : le matin Coutaud se pose à Creil avec la pression d'huile à zéro à bord du MB 152 n° 385. Le soir, après un combat contre des bombardiers et leur escorte, il ramène le MB 152 n° 529 avec une fuite d'huile et plus de munitions.

 

Bloc MB 152 du GC I/1

 

29 mai 1940

Couverture Pont-Sainte-Maxence - Cire-les-Mello. décollage 4 h 30, une patrouille double légère. À l'issue de la mission, un Dornier 17 sera homologué aux quatre pilotes : Capitaine Coutaud (MB 152 n° 526), Lieutenant Legentil, Sous-Lieutenant Rossigneux, Sergent-Chef Teillet. ICARE dans son n° 145 a donné le compte-rendu du capitaine : "... À 5 h 45, le Lieutenant Rossigneux aperçoit (et me signale) un Do 17, altitude 4 000 m, direction S.O. .je savais que dès qu'il nous apercevrait, il ferait demi-tour, et que s'il rentrait en prenant de l'altitude, partis de 2 500 m, après 45 minutes de vol, nous ne pourrions le rejoindre sans nous laisser entraîner trop loin et risquer la panne sèche. Je pris donc la décision de le laisser pénétrer plus avant, rattrapant 4 000 m. " plein gaz " sur ses arrières. Au bout de quelques minutes, approchant de son altitude, je vis le Do faire demi-tour. le simulai alors une attaque qui m'amena au bord de la rnise en vrille. L'intimidation réussit, et le Do I 7 plongea vers la couche nuageuse salutaire. Ma première déception fut qu'il parvint à l'atteindre avant que nous l'ayons rejoint. ll ne me restait plus qu'à espérer que le pilote ne sache pratiquer le vol sans visibilité, ce qui l'obligerait à rechercher son horizon en passant alternativement au-dessus et au-dessous de la couche. ll fallait donc qu'une partie de nous fut sous la couche, l'autre dessus. Je plongeai donc dans la couche suivi de mes équipiers, mais dès que ceux-ci me perdirent de vue (et furent entraînés à leur insu au-dessous de la couche) je remontai au-dessus. Ici commence le suspense : je maintiens mon cap avec l'espoir de voir apporaître le Do l7. Les minutes comme celle-ci paraissent longues et je commençai à désespérer, lorsque je me fis tout à coup environné d'un feu d'artifice de balles traçantes. Je réalisai que sans le voir, je volais à hauteur du Do 17 , ce qui permettait à son mitrailleur de tourelle de me prendre pour cible, alors que moi-même, lié ou tir axial de mon avion, je ne pouvois obsolument pas le tirer. L'avion replongea dans les nuages mais je compris que mon allure était plus grande que la sienne du fait de sa trojectoire sinusoidale. Je réduisis donc les gaz et attendis sans trop y croire une prochaine apparition. Encore le suspense, mais cette fois-ci à mon avantage : le Do l7 m'apparu tel un monstre noir, émergeant des nuages à quelques dizaines de mètres devant moi. Ajustant le tir " aux pieds et au manche ", je voyais les projectiles de mes deux canons et deux mitrailleuses pénétrer dans la masse sombre avec apparition de flammes. Cette fois-ci l'avion disparut et je connus la fin de l'aventure à l'atterrissage. En effet le Do I7 sortit au-dessous des nuages, moteur gauche en flammes, vitesse réduite. Le Lieutenant Legentil, et le Sergent-Chef Teillet le virent sécraser à 5 krn à l'ouest de Laon. Je reconnais que ce jour, nous eûmes beaucoup de chance : 1) Tout s'est déroulé selon un scénorio improvisé mais la patrouille était très solide. 2) Je n'ai pas été descendu par le mitraillage de tourelle. "

6 juin 1940

Destruction Montdidier - Roye, décollage 16 h 45, deux patrouilles doubles. Au retour à 7 000 m, les Bloch livrent un combat contre des bombardiers et leur escorte de Messerschmitt 110. Coutaud sur le n° 526 abat en une passe un Bf 110 du 6./ZG 1 (2 tués) qui s'écrase vers 17 h 45 : Pont-Sainte-Maxence, suivi du regard par l'Adjudant-Chef Monchanin.

Le 15 iuin 1940. Le GC I/1 s'est replié à Châteauroux avec quinze MB 152 et le Commandant de la lere Escadrille effectue un vol d'entraînement sur le dernier-né des usines Bloch, produit à moins de dix exemplaires. Ce MB 155 n° 702 deviendra son avion jusqu'à l'armisrice alors qu'il vola surtout sur le MB 152 n° 526 depuis le 26 mai.

20 juin 1940

Couverture des ponts du Cher à parrir de Royan, une patrouille double. Un Hs 126 [codé 4N + AM - WNr 3365] du 4.(H)/22 lançant des tracts est abattu à 20 h 00 au nord-est d'Argenton par le Capitaine Coutaud (Bloch 155 n° 702), le Sous-Lieutenant de Pins, l'Adjudant-Chef Monchanin, l'adjudant Vérots, le Sergent-Chef Teillet (MB 152 n°57l), le Sergent Leprovost et trois pilotes du GC III/7 : Lieutenant Mourier, Sous-Lieutenant Feuillerat et Adjudant Littolff. Au sujet de ce combat disputé par des conditions météo très défavorables, Teillet a écrit : " Apercevons éclatements de DCA au N.E. d'Argentan puis un Hs 126. Nous l'attaquons mais il vire dans les nuages. 6 M 406 arrivent (13 avions dans le même nuage) . Le St-ch Teillet a tout le côté gauche de sa cabine arrachée par les balles (sans doute Bl). Le H 126 est abattu en flammes dans un bois. Nous rejoignons Limoges à la nuit."

Seuls trois avions sur six rejoindront Royan, nouvelle base du GC I/1 ... Le Sergent-Chef Teillet essaie de se poser à Bergerac avec un appareil dont le train ne rentre pas, par un temps épouvantable. A son deuxième essai, il accroche un Caudron Luciole, le toit d'une guérite, une haie, frôle un hangar et une baraque et remonte dans le brouillard... Au troisième, la jauge à zéro, il capote dans un champ de blé ; coincé dans l'avion retourné, il sera dégagé par des fantassins. Revenu au groupe le 22 juin, il ne participera pas aux dernières missions le 23, mais repliera le Bloch 155 n°704 à Agen, ultime base du GC I/1.

 

 

Lorsque la Campagne de France se termine, le Capitaine Coutaud, seul Polytechnicien à obtenir le titre d'As, a effectué 68 missions de combat dont 55 entre le 10 mai et le 25 juin. Affecté le 3 août 1940 à l'état-major du général Pujo, secrétaire d'état à l'Aviation du gouvernement de Vichy, le Capitaine Coutaud est maintenu à la libération au 1er Bureau de l'état-major général des Armées. Promu commandant, il devient en mai 1946 commandant en second de l'école de chasse de Meknes. Admis comme élève en janvier 1948 au centre d'enseignement supérieur aérien (CESA), il y enseignera ensuite jusqu'en 1950. Lieutenant-Colonel en Janvier de cette année, il est détaché en août 1951 à l'état-major du commandement en chef des forces aériennes alliées en Centre Europe. En septembre 1953, il prend la direction de la base aérienne d'Oran-la-Senia. Un an plus tard, colonel, il devient chef d'état-major du 1er CATAC. Le 20 septembre 1957, le ministre de la Défense Nationale l'appelle à son état-major particulier. Germain Coutaud quitte le service actif après avoir été promu Général de Brigade le 1 janvier 1959. Il entreprend ensuite une carrière de cadre supérieur puis de PDG jusqu'en 1985 dans l'industrie.

Il est décédé le 8 octobre 2001.

 



 

NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle peut-être organisée comme suit :

- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles légères).

 

 


Traducteur / Translator / Traduttore / übersetzer / vertaler

 



Croix de guerre
 


 



 


Victoires aériennes

Victoires  
1
.
5
  Collaboration
Probables  
o
.
2
  Collaboration
Non confirmées  
o
.
o
  Collaboration
Endommagés  
o
.
o
  Collaboration

Objectifs terrestres
.
Avions détruits au sol  
-
.
-
  Endommagés au sol
Blindés  
-
.
-
  Véhicules
Locomotives  
-
.
-
  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
13/05/40   Probable Do 17
MB 152 GC I/1 Namur
-
-
-
-
(Cpt) Coutaud Germain
(Adj Verots
(Cpt) Maréchal
(Sgt) Fiala
15/05/40 11.15 Détruit Do 17
4.(F)/14 MB 152 GC I/1 Chimay (08)
1
-
1
1
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Coader
(S/C) Teillet Roger
(Cpl) Pipa Josef
15/05/40 18.30 19.30 Probable Do 215
5./KG 3 MB 152 GC I/1 Chimay (08)
-
-
-
-
-
-
(Cpl) Pipa Josef
(Sgt) Fiala
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Coader
(S/C) Teillet Roger
(xx) Tain J
18/05/40 18.00 Détruit Hs 126
MB 152 GC I/1 Le Cateau (59)
2
3
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Teillet Roger
20/05/40 09.30 Détruit Do 17
3./KG 51 MB 152 GC I/1 Le Cateau (59)
3
4
-
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Teillet Roger
5 Pil GC III/1
29/05/40 04.30 05.30 Détruit Do 17
MB 152 GC I/1 Laon (02)
4
5
-
-
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Teillet Roger

(Lt) Legentil

(Lt) Rossigneux
06/06/40 17.45 Détruit Me 110
6./ZG 1 MB 152 GC I/1 Pont Ste Maxence (60)
5
(Cpt) Coutaud Germain
20/06/40 20.00 Détruit Hs 126
4.(H)/22 MB 152 GC I/1 Saujon (17)
6
7
-
-
-
-
(Cpt) Coutaud Germain
(S/C) Teillet Roger

(Slt) De Pins

(S/C) Monchanin
(Adj) Verots
(S/C) Leprovost


Sources

Avions Hors Série numéro 20 : Les As français de 1939 - 1940 : Première partie d'Accart à Lefol
Avions Hors Série numéro 25 : Les As français de 1939 - 1940 : Seconde partie de Le Gloan à Williame