Raymond
Clausse est né le 27 février 1913 à Villers-la-Chèvre,
en Meurthe-et-Moselle. Il entre dans l'Armée de l'Air en octobre
1933 après avoir été élève à
Saint-Cyr. Il est breveté pilote comme Sous-Lieutenant le 17
juillet 1934 à Avord et le 3 septembre 1939, lorsque la France
déclare la guerre à l'Allemagne, le Capitaine Clausse
commande la 4eme Escadrille du GC II/3 qui
se trouve basé à Fayence avant de rejoindre Dijon puis
Connantre, dans la Marne. Le Groupe est équipé de MS
406.
Le 3 mars 1940, au cours d'une mission de couverture dans le secteur
de Sierck - Saint Avold, une patrouille double et une triple décollent
à 13 h 15. Vingt minutes plus tard le dispositif est attaqué
par des Me 109 du III./JG 53 qui attaquent
la patrouille haute puis la patrouille intermédiaire et enfin
la basse. Un combat tournoyant s'engage au cours duquel le Capitaine
Clausse tire sur son premier appareil
allemand, sans succès. Le Groupe se déplace ensuite
sur Metz où il reçoit ses 3 premiers D 520 pour l'entrainement.
Il se rapproche de la frontière Belge, le 11 avril, avant de
revenir à Vittel, le 30 puis Luc en Provence le 9 Mai. C'est
là qu'il reverse ses MS 406 pour être doté en
totalité de D 520. Après l'offensive du 10 mai, le GC
II/3 achève sa conversion sur sa nouvelle monture et rejoint
le front, prenant part à sa première mission de guerre
dès son arrivée, le 19 mai.
CAMPAGNE
DE FRANCE
21 mai 1940

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Couverture Crépy-en-Valois - Villers-Cotterêts,
une patrouille légère du GC
II/3 et une du GC I/3, décollage
5 h 45. A 7 h 00 les pilotes voient neuf Heinkel 111 au nord-ouest
de Crépy-en-Valois, faisant route au nord-est. Les Dewoitine
poursuivent les bombardiers jusqu'au nord de Péronne
sans obtenir de résultat certain. Les Capitaines Clausse
et Dussaut tirent un Heinkel dont
un moteur flambe, mais qui ne quitte pas sa formation. Un autre
traîne une longue fumée blanche. Le Dewoitine de
Clausse a reçu plusieurs
balles causant un début d'incendie, mais il parvient
à rentrer à Betz-Bouillancy. Moins heureux son
équipier devra se poser en campagne, moteur grillé.
Le Heinkel sera compté "probable", partagé
entre les deux.
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22 mai 1940
 

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Destruction sur Bapaume - Cambrai, deux patrouilles
triples du GC II/3 décollent
à 15 h 45. A l'arrivée sur le secteur la patrouille
simple du Capitaine Clausse
attaque à 16 h 45 un Heinkel 111 isolé qui passe
devant le dispositif. Seul Clausse
parvient à le tirer et le bombardier disparaît
en piquant vers Albert, probable. Au sud-est d'Arras les pilotes
du GC II/3 rencontrent à 17
h 10 trois formations de Junkers 87 du I./StG 186 précédés
de Henschel 126, volant tous à une altitude inférieure
et escortés de loin par des Bf 110. Les Dewoitine attaquent,
juste après que les Stuka aient effectué un virage
précédant probablement une attaque en piqué.
A l'issue du combat les pilotes du GC
II/3 revendiquent dix victoires sûres, dont un Ju
87 pour le capitaine Clausse
seul et un autre partagé avec le Sergent Killy.
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24 mai 1940

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Couvenure Bapaume - Cambrai en prorection
de bombardiers Glenn Martin 167F des GB
II/62 et GB II/63, une parrouille
triple, décollent à 13 h 00. Après une
première attaque sur des Dornier 17 du II./KG
2, sans résultats autres que la perte du chef
du dispositif, une partie des pilotes reste au contact des bombardiers
pendant que les trois derniers subissent l'attaque de Messerschmitt
109. Le Capitaine Clausse, le
Sous-Lieutenant Troyes et le Sergent
Killy épuisent leurs munitions
sur un Dornier Do 17Z du 6./KG 2
et l'abandonnent à 13 h 45 sur la forêt de Mormal.
Il sera achevé à cinq kilomètres d'Aulnoye
par le Caporal-Chef Cukr,
et homologué aux quatre.
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26 mai 1940

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Destruction Amiens - Péronne - Ham, une patrouille
triple, décollage 8 h 10. Le dispositif dissocié
dès le départ, seuls six pilotes se rendent
sur le secteur à l'heure prévue. Après
avoir pris neuf, puis vingtquatre avions inconnus pour les
Bloch 152 prévus, les pilotes du GC
II/3 découvrent des Bf 109 E appartenant aux I./JG
3 et III./JG 2, qu'ils engagent
quand même à 8 h 45 au milieu des nuages à
six contre vingt-quatre. Le Capitaine Clausse
en poursuit un de 2 000 m jusqu'au sol, mais doit I'abandonner
dans la banlieue est d'Amiens, seulement probable.
29 mai 1940. Le Capitaine Clausse
effectue une mission de reconnaissance à la tombée
de la nuit, en vol rasant, dans la région d'Armentières
et de Dunkerque. Malgré les dangers de ce rype de mission
il renrre sans encombre à Betz-Bouillancy.
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8 juin 1940

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Protection de bombardement sur Saint-Quentin,
une patrouille triple et une double du GC
II/3, décollage 14 h 00. Quarante cinq minutes plus
tard le capitaine Clausse signale que des Junkers 87 opèrent
vers Condé-sur-Aisne et Vailly. Le dispositif se porte
sur ce secteur où il rencontre effectivement les Stuka
du l./StG 2, obtenant neuf victoires
dont cinq homologuées. Après un premier combat
qui ne donne aucun résultat pour Clausse,
un second peloton de Stuka se présente, mais l'escofte
de Bf 109 réagit. Après cinq minutes de lutte
le Capitaine touche un Messerschmitt, le mettant en feu à
15 h 05. Poursuivi par de nombreux autres il ne trouve de salut
que dans la fuite et finit par retrouver ses équipiers
à Villers-Cotterêts.
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D 520 du GC II/3
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9 juin 1940

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Couverture de secteur Estées-Saint-Denis - Pont-sainte-Maxence,
deux patrouilles doubles, décollage 4 h 30. La patrouille
double haute repère un Dornier 215 volant à
7 000 m en direction du sud-ouest. Seuls deux pilotes, le
Capitaine Clausse et le Sergent
Killy, parviennent à le
rejoindre au nord-est de Meaux et effectuent quatre passes
de tir entre Villers-Cotterêts et Crépy-en-Valois.
llavion allemand perd quelques tôles puis se met en
piqué et s'enfuit vers le nord-est en rase-mottes.
Resté seul le Capitaine le tire encore à plusieurs
reprises, stoppant son moteur droit. A bout de munitions il
doit le laisser filer après I'avoir suivi jusqu'à
5 h 20 sans pouvoir constater sa chute, donc victoire probable
seulement pour les deux pilotes.
Comme les autres, le GC II/3 a
entamé son repli vers le Sud, puis il traversera la
Méditerranée le 20 juin pour se trouver à
l'armistice sur le terrain de Relizane. Le 16, il stationne
à Avord et s'apprête à rejoindre Perpignan-la-Salanque
quand il va obtenir ses deux dernières victoires.
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16 juin 1940

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Couverture du terrain sur alerte dans I'après-midi,
une patrouille simple, sur sept Heinkel 111 qui arrivent sur
Avord. Le dispositif ennemi se scinde en deux et le Capitaine
Clausse en poursuit quatre qui
ont pris la direction de Cosne-sur-Loire. Il attaque les bombardiers
même après qu'ils aient largué leur charge,
I'un d'entre eux quittant les autres en piquant. Le Capitaine
ne peut constater son écrasement mais après le
repli en Afrique du Nord un témoin racontera que le Heinkel,s'est
abattu dans une petite vallée au nord-est de Pouilly-sur-Loire.
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Au cours de la Campagne de France,
le Capitaine Clausse effectue 32 missions
de guerre sur Dewoitine 520 entre le 19 mai et le 16 juin 1940. Il
quitte la 4eme Escadrille au début du mois de mai 1941 et prend
comme commandant, la direction du GC 3/6
"Roussillon" le 8 mars 1944. D'abord équipé
de Bell P 39, le Groupe termine sur P-47D à Strasbourg. Entre
mai 1945 et janvier 1947, il commande la 5eme
Escadre de Chasse et devient en juillet 1949 responsable de
l'Air en Extrême Orient avant de revenir en métropole
en mars 1951. On lui confie alors la base aérienne de chasse
"tout temps" de Tours, poste qu'il occupe jusqu'en 1956
avant de devenir chef d'état-major de la défense aérienne
du territoire. Deux ans plus tard, il est nommé premier sous-chef
d'état-major de l'Armée de l'Air. Après avoir
commandé, d'avril à octobre 1961 le Groupe Aérien
Tactique d'Oran, le Général Clausse
est adjoint au commandant des Forces Aériennes Tactiques jusqu'à
son départ à la retraite en 1962.
Raymond
Clausse est décédé le 25 mai 2003.
NB : L'unité tactique de l'escadrille est la patrouille, laquelle
peut-être organisée comme suit :
- Patrouille simple : 3 avions.
- Patrouille légère : 2 avions.
- Patrouille double : 6 avions (2 patrouilles simples).
- Patrouille double légère : 4 avions (2 patrouilles
légères).
- Patrouille triple : 9 avions (3 patrouilles simples).
- Patrouille triple légère : 6 avions (3 patrouilles
légères).
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