L'ENGAGEMENT AMERICAIN
Pendant près de dix ans, les Français
menèrent en Indochine une guerre des plus épuisantes,
avant d'essuyer, à Diên Biên Phu, une écrasante
défaite. Oubliant les leçons de l'histoire, les États-Unis
jetèrent à leur tour dans le conflit tout le poids de
leur énorme puissance militaire. Même s'ils connurent
aussi dg cuisants échecs, les Américains n'en engagèrent
pas moins, au Viêt-nam, la plus formidable armada aérienne
jamais mise sur pied.
Pendant la plus grande partie de la Seconde Guerre
mondiale, l'Indochine française resta sous le joug de l'armée
japonaise, qui y pratiqua une politique d'occupation des plus sévères.
En 1945, les invincibles troupes du Soleil-Levant furent dans l'obligation
de déposer les armes, et les Français reprirent possession
de leurs colonies du Sud-Est asiatique. Ils se heurtèrent immédiatement
à l'opposition du Viêt-minh, dont les forces avaient
été armées par les Nippons et qui tenaient la
plus grande partie de la province septentrionale du Tonkin. L'armée
française concentra dans cette dernière région
la plus grande partie de ses moyens et s'employa à y écraser
ce qu'elle appelait « la rebellion indochinoise ».
Les forces aériennes françaises envoyées
en Indochine mirent en oeuvre un assortiment assez hétéroclite
d'appareils de combat comprenant même, du moins dans les premiers
mois du conflit, des chasseurs d'origine nippone Nakajima Ki-43 et
Ki-55 d'appui tactique. Par la suite, elles utilisèrent Spitfire
Mk VIII et Mk IX, des F6F Hellcat, des F8F Bearcat, des De Havilland
Mosquito, des Ju 52/3m, des Douglas C-47, Fairchild C-119 et des Piper
L-4. A un moment, le président Truman envisagea l'emploi de
B-29 Superfortress de l'US Air Force. Devant les réticences
de Churchill, Washington renonça à ce projet, mais alors
que le destin du corps expéditionnaire français était
déjà scellé, les Américains intensifièrent
leur aide, expédiant sur place de nouveaux C-119 qui, sous
la responsabilité d'un organisme dénommé Civil
Air Transport (dans les faits, une compagnie civile fictive composée
de pilotes de l'USAF), effectuèrent des missions de transport.
Tout cela venait cependant trop tard. La défaite de la garnison
de Diên Biên Phu sonna le glas de la présence française
en Indochine.
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L'engagement
américain
Dès 1950, les Américains avaient envoyé
dans cette région une mission militaire baptisée Military
Assistance Advisory Group, ou MAAG, qui, après avoir assisté
l'armée française, prit en main la constitution d'une
armée vietnamienne. Jusqu'à cette époque, l'armée
de l'air du régime de Saigon, dirigé d'une main de fer
par le président Ngô Dinh Diem, avait bénéficié
du concours de conseillers militaires français qui étaient
parvenus à mettre sur pied un certain nombre d'unités
équipées de F8F Bearcat, d'une vingtaine de C-47 et
de quelques Cessna L-19 Bird Dog, de même que de Sikorsky H-19.
En mai 1959, le Nord Viêt-nam fit clairement
connaître sa volonté de réunifier les deux Viêt-nam,
premier objectif d'une politique qui, en fait, cachait des visées
hégémoniques sur l'ensemble de la péninsule indochinoise.
Depuis de nombreuses années, le Viêtnam du Sud subissait
les assauts d'une guérilla portant le nom de Viêt-cong
et soutenue par des troupes régulières nord-vietnamiennes.
A cette véritable guerre civile qui dévastait les provinces
du Sud, les Américains répliquèrent en envoyant
sur place, le 1er septembre 1960, vingt-cinq Douglas AD-6 (qui, plus
tard, prirent la désignation de A1H Skyraider) et en augmentant
le nombre de leurs conseillers. Certes, ces appareils n'étaient
plus guère utilisés par l'US Navy, mais n'en disposaient
pas moins d'une capacité offensive considérable : ils
étaient capables de transporter une charge militaire de 3 630
kg, répartie sur une quinzaine de points d'attache. Ils renforcèrent
de manière importante le potentiel de l'aviation sud-vietnamienne,
dont les Bearcat ne pouvaient plus suivre le rythme des opérations.
Bientôt, les H-19 furent relevés par des hélicoptères
plus modernes et puissants, des Sikorsky H-34 Choctaw de transport.
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Nouvelle
guerre, nouveaux appareils
La forme de guerre qui se dessinait au Viêtnam
alarma très vite les responsables de Washington dont le travail
consista à définir une aviation tactique capable de
faire face à la guérilla entretenue par le Viêt-cong
et le Viêt-nam du Nord. Comme toutes les grandes puissances,
les États-Unis s'étaient dotés d'une aviation
de type conventionnel, destinée à être engagée
dans le cadre d'un conflit majeur : bombardiers stratégiques,
avions de transport géants à long rayon d'action, avions
à réaction utilisables à partir de pistes en
béton d'une longueur minimale de plus de 3 km et à des
altitudes dépassant 15 000 m. A présent, l'US Air Force
et l'US Navy avaient besoin d'appareils antiguérilla évoluant
à partir de terrains sommairement aménagés, avec
des charges offensives lourdes et des armements moins sophistiqués,
mais d'une très grande précision. Une bonne visibilité
tous azimuts et une protection contre le tir des armes légères
s'avéraient indispensables. Si de très hautes performances
n'étaient pas nécessaires, une excellente maniabilité
et un très bon comportement à basse altitude s'imposaient.
L'industrie aéronautique américaine se lança
immédiaten dans la mise au point d'avions antigué: (Counter
Insurgency, ou Co-In) extrapolé machines d'entraînement
ou d'appareils légers, ou bien encore provenant d'études
spécifiques. Dans les forces armées, des organismes
furent mis en place avec la mission de définir une doctrine
et les modalités d'une prochaine lutte anti-insurrectionnelle.
Ce le cas du Special Air Warfare Center d'Eglin installé sur
la base aérienne d'Eglin, en Floride. Ce processus s'accéléra
avec l'élection à la présidence de John Kennedy,
dont l'administration envisagea, dès le 20 janvier 1961 un
accroissement de l'aide américaine Viêt-nam du Sud.
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L'intervention
armée
Le 507th Tactical Control Group,
bas Shaw AFB, fut la première unité de l'US Force à
traverser le Pacifique pour interv dans le conflit vietnamien. Le
5 octobre 1961 elle se trouvait à pied d'oeuvre sur l'aéroport
de Tan Son Nhut, tout près de Saigon. semaine plus tard, l'opération
Farm ( marquait le départ pour Biên Hoa d'un groupe d'entraînement
spécial formé su base d'Eglin. Forte de 151 officiers
hommes, cette unité mettait en ligne quatre Douglas RB-26 (désignés
plus tard A-26 vader), huit North American T-28D destinés à
l'attaque au sol et quatre Douglas SC-47 de transport. Ultérieurement
arrivèrent d'autres appareils, comme quatre McDonnell l01C
Voodoo, capables d'atteindre deux la vitesse du son et pourvus d'appareils
photographiques. Moins d'un mois après, deux unités
d'hélicoptères de transport, équipées
de trente-deux Vertol-Piasecki H-21 Shawnee, débarquèrent
à leur tour, suivies par une trentaine de T-28, que les États-Unis
cédaient à l'armée de l'air sud-vietnamie et
par des Fairchild C-123 Provider qui augmentèrent les possibilités
du transport c la région.
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F-102, F-4 et B-57
au Vietnam
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Des objectifs
diffus
Jamais guerre ne débuta avec un armement aussi mal adapté.
Même, la défoliation ne permit pas de révéler
les concentrations de troupes et de matériel que s'attendaient
à découvrir les Américains sous le fouillis inextricable
de la végétation. Il n'existait aucun objectif de caractère
industriel susceptible d'être détruit par l'aviation.
Aucune aviation adverse non plus. Opérant dans des conditions
idéales, les forces nord-vietnamiennes et viêt-cong accentuèrent
inexorablement leur pression et étendirent leur emprise non
seulement au Viêt-nam du Sud, mais aussi au Laos et au Cambodge.
Si bien que le moral connut, tant dans les troupes américaines
que dans l'armée sud-vietnamienne, une chute sensible. En outre,
la situation politique à Saigon se révélait si
confuse que, dès le début de l'année 1964, les
chefs d'états-majors combinés recommandèrent
une guerre ouverte contre le Viêt-nam du Nord.
Le détonateur de l'action fut une série d'attaques
que des vedettes rapides nord-vietnamiennes conduisirent contre les
destroyers américains USS Maddox et Turner Joy, dans le golfe
du Tonkin, les 2 et 4 août 1964. Dès que les navires
adverses furent repérés, le Maddox entra en contact
radio avec le porte-avions Ticonderoga, qui fit décoller quatre
F-8E Crusader du Squadron VF-53. Les
appareils de la Navy assaillirent l'ennemi à la mitrailleuse
et à la roquette, coulant l'une des vedettes. Deux jours plus
tard, malgré l'obscurité et de mauvaises conditions
atmosphériques, deux A-1 Skyraider du VA-52
engagèrent de nouveau le combat avec la marine nord-vietnamienne.
Le 5 août, les A-1 et les A-4 des porte-avions Ticonderoga et
Constellation effectuèrent un raid massif contre les bases
navales nord-vietnamiennes et les dépôts de carburant
de Vinh. Puis l'US Navy inaugura la guerre aérienne contre
le Viêt-nam du Nord.
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A-4 décollant
du Ticonderoga en août 1964
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F-100D du 481 TFS
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Le 7 août, le président Johnson, qui était déjà
venu au Viêt-nam en tant que vice-président, reçut
carte blanche pour mener comme il l'entendait la lutte contre Hanoi.
Le 10, le Congrès vota une résolution réclamant
de prendre d'urgence toutes les mesures qui s'imposaient. De nouvelles
formations partirent alors pour le Sud-Est asiatique, dont deux squadrons
de bombardiers Martin B-57, qui s'installèrent à Biên
Hoa, et un squadron de chasseurs d'appui tactique F-100 Super Sabre,
de même qu'un squadron d'intercepteurs F-102 Delta Dagger, dont
1 appareils se posèrent à Da Nang. En outre d'autres
avions furent envoyés sur les bas d'Udorn et d'U-Tapao, en
Thaïlande.
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Défoliation
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USS Maddox attaqué
en août 1964
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Flaming Dart
Alors que des milliers d'hommes et des milliers de tonnes de matériel
étaient expédiés en direction du Viêt-nam,
le Congrès préparait le pays à réagir
sur une grande échelle toute attaque communiste. Le 2 novembre
1964, six B-57 furent détruits par le Viê cong. Puis,
au cours de la nuit de Noël, un autre raid fit plusieurs victimes
parmi les officiers américains logés dans un hôtel
de Saïgon. Enfin, le 7 février 1965, des obus demortier
furent tirés contre la base de Pleiku et touchèrent
les installations voisines de Camp Holloway. Le même jour, les
unités aériennes basées à terre reçurent
l'ordre de mettre en oeuvre un plan de représailles baptisé
Flaming Dart. Les mauvaises conditions atmosphériques
dues à la mousson différèrent cependant cet assaut,
mais des avions décollant des porte-avions Coral Sea, Ranger
et Hancock parvinrent à porter des coups contre les casernes
de Dong-Hoi et de Vit Thuu, au nord de la zone démilitarisée.
Dans les jours qui suivirent, le Viêt-cong s'en prit à
la base aérienne de Soc Trang, et il infligea de lourdes pertes
aux Américains en attaquant plusieurs de leurs casernes. La
réponse de ces derniers fut immédiate et se traduisit
par l'opération Flaming Dart II, qui se révéla
inefficace en raison d'un temps exécrable. A cette occasion,
les Américains employèrent des bombes à retardement
Snakeye, qui laissaient une ou deux secondes aux avions pour s'éloigner
avant l'explosion, ce qui avait pour effet de leur éviter de
subir des dommages.
En 1965, le Laos, sous la pression du Pathet Lao (le parti communiste
laotien, soutenu par Hanoi), se trouva à son tour entraîné
dans le conflit. Sans perdre de temps, les États-Unis envoyèrent
sur place des avions d'entraînement et d'attaque T-28, tandis
que, dès le 14 décembre 1964, le président Johnson
ordonnait le déclenchement de l'opération Barrel Roll,
destinée à soutenir l'action de l'armée royale
laotienne. Malheureusement, les sorties opérationnelles de
cette petite force aérienne furent limitées par la Maison
Blanche à deux par semaine.
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FLAMING DART
Le Président des
Etats-Unis, Lyndon B. Johnson ordonne, en février 1965,
une série de raids de représaille après
que plusieurs bases américaines aient été
attaqués par le Vietcong à Pleiku. Cette opération
doit constituer le point de départ d'une attaque en 3
phases, la première devant débuter en décembre
1964 par le bombardement du Laos (Operation Barrel Roll).
L'escalade dans l'importance
des moyens engagés dans le conflit vietnamien commence
officiellement le 31 janvier 1965 lorsque le 18th TAC Fighter
Squadron basé à Okinawa est envoyé à
Danang AFB. Un départ sur alerte est décrété
sur la base de Kadena AFB à 3 heures du matin et les
pilotes de F-105 sont déployés à partir
de leur base d'Okinawa au Vietnam dès le lendemain matin
avec leurs équipes de soutien. Les nouveaux arrivants
se joignent aux unités plus petites déjà
présentes sur place. Les opérations sont alors
en route pour le déclenchement de la première
phase de l'opération Flaming Dart.
49 sorties sont effectuées
à l'occasion de l'opération Flaming Dart I qui
se déroule finalement le 7 février 1965. L'opération
Flaming Dart 2 voit quant à elle le déroulement
de 99 sorties le 11 février 1965. En réaction
à l'opération Flaming Dart I, les Vietcong attaquent
un hotel dans lequel réside des ressortissants américains.
L'opération Flaming Dart I visait la base Nord Vietamienne
de Dong Hoi, alors que la seconde opération visait les
voies de communications et la logistique du Vietcong en zone
démilitarisée.
La réaction américaine
à l'escalade voulue par le vietcong ne devait pas se
limiter au bombardement du Nord Vietnam. Washington autorisa
aussi les unités aériennes à engager toutes
les cibles potentielles dans le Sud. Le 19 février, des
de l'U.S. Air Force réalisèrent la première
opération de soutien des troupes au Sud Vietnam. Le 24
février, les Jets menèrent de nouvelles attaques
afin de contrer l'ambuscade menée contre la Central Highlands
avec une série d'attaques tactiques.
Les opérations
Flaming Dart seront plus tard suivies de l'opération
Rolling Thunder, opération qui marquera le début
d'une très longue campagne de bombardement de 64 mois,
débutée le 2 mars 1965.
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Le tonnerre éclate
En mars 1965 s'ouvrit cependant une campagne qui eut des effets réels
sur le Nord Viê nam, en dépit des restrictions que le
gouvernement américain imposait encore à son aviation.
Dénommée Rolling Thunder, cette offensive visait à
la destruction d'objectifs situés au sud du 19e parallèle
par des actions aériennes mesurées et limitées.
L'intention des Américains était de briser la volonté
de combattre des Nord-Vietnamiens et d'empêcher par là
même l'effondrement du Viê nam du Sud. En fait, cet espoir
était tout à fait illusoire, et ce, pour plusieurs raisons
d'une part, et cela reste indubitable, la résistance morale
des Nord-Vietnamiens se révéla supérieure à
celle des Américains et de leurs alliés sud-vietnamiens
; d'autre part, comme on l'a précisé auparavant, il
y avait très peu d'objectifs justiciables d'une action aérienne
majeure. Contrairement à ce qui s'était produit pendant
la Seconde Guerre mondiale, l'aviation américaine n'avait en
face d'elle ni armées terrestres puissantes, ni flottes, ni
usines d'armements. Il existait peu de grandes villes et, lorsque
c'était le cas, les équipages de la Navy ou de l'Air
Force avaient reçu l'ordre formel de les épargner. Ainsi,
alors que les statisticiens installés derrière leurs
ordinateurs à Washington notaient les résultats encourageants
obtenus au Viêt-nam, les aviateurs américains, militaires
de carrière d'un très haut niveau, étaient lancés
dans des raids contre des buts dont la localisation géographique
et parfois même l'existence étaient inconnues.
Les avions américains ne devaient sous aucun prétexte
survoler Hanoi ni les centres urbains importants du Nord Viêt-nam
; il en allait de même pour les aérodromes militaires
sur lesquels les bombes risquaient de toucher des conseillers chinois
ou soviétiques. Les sites de lancement de missiles sol-air,
ou SAM (surface-to-air missile), entraient eux aussi dans cette catégorie,
tout comme les digues qui retenaient l'eau destinée aux rizières
et autour desquelles les Nord-Vietnamiens avaient disposé d'impressionnante:
concentrations d'artillerie antiaérienne. Le pire dans tout
cela, c'était que les objectifs les modalités des attaques
et leurs détailsétaient définis à Washington,
ce qui excluait toute opération montée de manière
soudaine contre un objectif d'opportunité. Cette conduite à
distance de la bataille empêcha le commandement local de faire
montre de la moindre initiative en la matière, et contraria
l'élaboration d'un plan coordonné.
ROLLING THUNDER
L'opération Rolling
Thunder aura duré 44 mois, s'étallant du 2 mars
1965 au 1 novembre 1968. Bien que du côté américain
cette opération se soit soldée par la perte de
835 hommes (tués, capturés ou disparus), contre
20 000 soldats Nord-Vietnamiens et 72 000 civils, les objectifs
stratégiques recherchés ne seront pas atteints.
Débutée
en mars 1965, cette opération d'envergure doit consister
en un bombardement d'intensité croissante sur le Nord-Vietnam
avec le concours de l'USAF, de la Navy et des Forces Aériennes
Sud Vietnamiennes. Les objectifs, qui évolueront avec
le temps, sont alors au nombre de 4 ; Peser sur le moral du
gouvernement de Saigon, convaincre le Nord de cesser le soutien
apporté à l'insurrection dans le Sud, détruire
les voies de communication, le système industriel et
les moyens de défense anti-aérien et interdire
l'acheminement des hommes et du matériel vers le Sud
Vietnam. Rendue difficile par les nombreuses contraintes imposées
aux Forces présentes sur le terrain, la situation l'était
encore plus du fait de l'approvisionnement constant des forces
Nord-Vietnamiennes par les autres puissances communistes, l'URSS
et la Chine. L'opération Rolling Thunder ne trada pas
à devenir l'opération de destruction la plus intense
depuis le début de la guerre froide. Malgré la
puissance de feu engagée, le caractère très
nouveau et inhabituel des cibles ne permit pas d'atteindre les
objectifs attendus et ceci malgré la sophistication croissante
des moyens employés.
La première mission
se déroule le 2 mars lorsque des appareils s'en prennent
au dépot de munnition de Xom Bang. Le même jour,
19 A-1 Slyraider de la force Aérienne Sud Vietnamienne
attaquent la base navale de Quang Khe. Le choc est rude avec
la perte, dès le premier jour, de 6 appareils, même
si 5 hommes peuvent être secourus. D'importance croissante,
ce qui caractérisait l'opération Rolling Thunder
était plus la volonté d'influer sur le comportement
du Gouvernement Nord Vietnamien en affichant une réalle
détermination que les destructions proprement dite. Cette
volonté de ménager un dialogue éventuel
devait se traduire dans les faits par une conduite à
distance des opérations et par l'intriduction de règles
d'engagement très contraignantes et resctrictives. C'est
ainsi que la ville d'Hanoï et de Haiphong ne devaient être
en aucun cas survolé et attaquées avec une zone
d'exclusion de 60 km pour la première et 19 km pour la
seconde. De la même manière, afin d'éviter
tout incident avec la Chine voisine, une bande de 60 km de large
interdisait toute approche de la frontière Chinoise.
Alors que les bases aériennes Nord Vietnamiennes constituaient
en toute logique des objectifs prioritaires, celles-ci furent
aussi considérées comme hors limite.
Alors que l'état
major souhaitait imposer un blocus du Nord par le minage du
port d'Haiphong, les politiques refusèrent ce plan afin
de ne pas provoquer les puissances du bloc de l'Est. Il faudra
attendre 1972 pour voir la levée de toutes ces restrictions
qui ôtaient toute efficacité aux actions entreprises.
La plupart des attaques
menées au cours de l'opération Rolling Thunder
seront lancées depuis les bases Thailandaises de Korat,
Takhli, Udon Thani et Ubon. Les appareils engagés avaient
la possibilité de se ravitailler
au-dessus du Laos avant de prendre la direction de leurs objectifs.
A la fin de la mission, les pilotes pouvaient regagner directement
la Thailande ou en cas de problème gagner le Golf du
Tonkin dans lequel croisait l'US Navy et ainsi être secouru
en cas d'abandon de leur appareil. Très vite, une répartition
de l'espace aérien entre l'USAF et l'USN se met en place.
Ainsi, le Nord Vietnam est divisé en 6 secteurs que se
partagent l'USAF et l'USN sans que les deux forces ne s'y croisent.
Le pont de Ham Rong,
près de Thanh Hoa, sera ainsi l'objet de nombreuses attaques
de la Navy. Menée par les appareils de la Task Force
77, les attaques de la Navy étaient essentiellement dirigées
contre des objectifs côtiers en raison de la plus faible
autonomie des appareils embarqués.
Le 3 avril, le chef d'état-major
parvient à convaincre le pouvoir politique de déclencher
une offensive soutenue de 4 semaines contre les voies de communication
du Nord afin d'isoler le pays et le priver ainsi du ravitaillement
russe et chinois. Un tiers du matériel était alors
acheminé par voie de chamin de fer en provenance du Nord
et deux tiers par voie maritime. Ainsi, pour la première
fois depuis le début de la guerre, les objectifs allaient
être déterminé en fonction de leur intérêt
stratégique et non en fonction de leur impact psychologique.
Au cours des 4 semaines qui suivront, 26 ponts et 7 navires
seront détruits. De nombreux autres objectifs seront
aussi détruits comme les stations radar, les dépôts
de munitions et autres casernes ou dépôts. Alors
que le total des sorties était de 3600 pour le mois d'avil,
il passera à 4000 pour le mois de mai. Peu à peu,
avec la destruction d'un nombre croissant d'objectifs fixes,
des missions de reconnaissance armées engageant un petit
nombre d'appareils furent mise sur pied afin de débusquer
les objectifs mobiles, convois et autres installations provisoires.
La part de ses missions de reconnaissance armées augmenta
de manière importante avec le temps passant de 2 à
200 à la fin 1965, permettant ainsi de s'affranchir des
règles complexes d'engagement et d'organisation de missions
plus conventionnelles.
Alors que les américains
espéraient avoir envoyé un message fort, la réponse
faite le 8 avril par les autorités Nord-Vietnamiennes
à la demande américaine d'ouverture de négociation
mirent rapidement en évidence l'absence totale d'éfficacité
de l'opération Rolling Thunder à ce stade de son
déroulement. Cinq jours plus tôt, le premier affrontement
entre l'USAF et les Forces Aériennes Nord-Vietnamiennes
avait eu llieu lorsque des MiG 15 avaient attaqué des
appareils américains.
Le 8 mars 1965, 3500
Marines avaient pris position à Da Nang afin d'assurer
la protection des aérodromes situés dans le Sud
du pays. Très vite, la mission initiale de protection
sera étendue, signant le début de l'engagement
terrestre au Vietnam et le début de l'escalade dans le
déploiement des troupes dans tout le Sud du pays.
En date du 24 décembre
1965, les américains ont déjà perdu 170
appareils dans l'opération (85 USAF, 94 USN, 1 USMC)?
L'USAF a réalisé 25971 sorties et largué
32063 tonnes de bombes. De son côté, l'USN a réalisé
28168 sorties et largué 11144 tonnes de bombes. La Force
Aérienne Sud Vietnamienne qui a perdu 8 appareils a réalisé
de son côté 682 sorties.
Le 5 avril 1965, les
appareils de reconnaissance américain découvrent
que les Nord Vietnamiens construisent des sites de lancement
de missiles SAM. Malgré les demandes d'autorisation faites
auprès de Washington pour détruire ces sites,
les mêmes restrictions de zone sont appliquées
à ces sites. Comme il fallait s'y attendre en de telles
circonstances, un premier F-105 est abattu le 24 juillet par
un SA-2 (Maj W J Mc Clelland -
Secouru). Trois jours plus tard, l'autorisation de mener une
attaque contre les deux sites identifiés est enfin accordée.
Lorsqu'ils arraivent sur place pour détruire les sites,
les américains tombent dans un piège soigneusement
élaboré par les Vietnamiens qui ont déployé
dans le secteur un nombre considérable de pièce
d'artillerie anti-aérienne. La mission tourne au désastre
et les américains perdent 6 appareils avec deux pilotes
tués, 1 disparus et deux prisonniers (Cpt Walter
B Kosko - 536 TFS - Disparu (meurt noyé dans une
rivière) / Maj Jack Graham Farr
- 357 TFS - tué / Cpt William J
Barthelmas - 357 TFS tué / Cpt Kile
Dag Berg - 563 TFS - Prisonnier / Cpt Robert
Baldwin Purcell - 12 TFS - Prisonnier / Cpt Frank J Tullo
- 12 TFS - Indemne).
Le 29 juin 1965, les
attaques contre les complexes pétrochimiques sont enfin
autorisés par le président Johnson. Les premières
attaques permettent de remporter d'importants succès
que la CIA estime à hauteur de 70% de destruction des
infrastructures pour la perte de 43 appareils. Dans la réalité,
le succès est loin d'être aussi significatif, les
Nord Vietnamiens ayant anticipé ces attaques et ayant
dispersé leurs réserves afin de les rendre moins
vulnérables. Les attaques seront finalement interrompues
le 4 septembre après que les services de renseignement
aient confirmé le peu d'efficacité réelle
des attaques menées.
L'opération Rolling
Thunder mettra par ailleurs en évidence les problèmes
de commandement, les forces aériennes de la 2eme Division
(remplacée le 1 avril 1966 par la 7eme Air Force) étant
placées sous la responsabilité du General William
C. Westmoreland pour qui l'essentiel du problème se situait
dans le Sud. De même, les appareils de la Navy, eux-aussi
subordonnés au commandement de Westmoreland disposait
d'un commandement complexe qui en diminuait l'efficacité
sur le terrain. L'autre grand problème que mit en évidence
l'opération Rolling Thunder était l'inadaptation
des Forces Aériennes dans leur globalité à
la mission qu'elles devaient assurer et qui étaient très
différentes de celles pour lesquelles elles avaient été
structurées et équipées, à savoir
des missions stratégiques contre le bloc communiste.
Le déroulement de la campagne devait rapidement mettre
en évidence un degré de préparation et
d'adaptabilité de la Navy bien supérieur à
celui de l'Air Force. Dotée d'appareils modernes, équipés
de missiles et dotés de capacités tout temps,
la Navy peut s'appuyer sur ses A-6 Intruder et autres F-8 Crusader
pour mener à bien sa mission. Par ailleurs, si les premiers
équipages de l'Air Force envoyés au Vietnam pour
une période d'1 an étaient généralement
très expérimentés, les rotations suivantes
firent appel à des pilotes plus jeunes. Le problème
sera plus tard en partie résolu par la possibilité
qui sera offerte aux pilotes ayant déjà réalisé
un tour d'opération d'en effectuer un second, voir un
troisième souvent au sein d'une unité dotée
d'un type d'appareil différent que lequel les équipages
ont effectué leur conversion dans l'intervalle.
Une autre difficulté
avec laquelle devront composer les forces aériennes reste
le temps et la mousson qui durant 8 mois de l'année venait
géner les opérations aériennes. Très
vite, l'ensemble du territoire Nord-Vietnamien et plus particulièrement
les alentours de secteurs stratégiques allaient devenir
le repère de défenses anti-aériennes à
la concentration jamais atteinte. Au début de la campagne
Rolling Thunder, le Nord Vietnam disposait de 1500 pièces
de DCA de 37 et 57 mm pour l'essentiel. En moins d'1 an, ce
nombre passera à 5000 parmi lesquelles des canons de
85 mm et 100 mm guidés par radar. Ce chiffre sera estimé
à 7000 en 1967 pour redescendre à 1000 en 1972.
Au cours de l'opération Rolling Thunder, 80% des pertes
seront ainsi attribuées à la DCA.
La Force Aérienne
Nord Vietnamienne n'est alors constituée que d'une poignée
de MiG 15 et MiG 17 dont on dénombre à peine 53
exemplaires. Malgré leur nombre restreint, les MiG parviendront
à leurs fins en obligeant parfois les pilotes américains
à larguer leurs bombes avant d'avoir atteint leurs objectifs.
En 1966, de nouveaux MiG 21 viendront se joindre aux autres
appareils et en 1967 la Force Aérienne compte une centaine
d'appareils dont beaucoup sont basés en Chine, hors de
portée des appareils américains.
Très vite, comme
l'avait fait les allemands pendant la seconde guerre mondiale,
le reseau industriel est fragmenté et réparti
dans tout le pays afin de le rendre moins vulnérable.
Malgré les dommages causés, l'implication de toute
la population permetrra généralement d'effectuer
les réparations dans des délais très brefs.
Galvanisés par un esprit patriotique très fort,
la population constituera la principale force du Vietnam. En
1965, 97 000 volontaires seront affectés à la
réparation des dommages causés par les bombes
américaines alors que 370 000 à 500 000 personnes
participent occasionnellement à ces travaux. C'est ainsi
que l'essentiel de la population prendra une part active à
la défense du pays en réparant les dommages ou
en acheminant des vivres, du matériel et des munitions.
Avec l'introduction des
SAM, les pilotes se trouvèrent rapidement confronté
à un nouvea dilemne. Soit ils effectuaient leur approche
à basse altitude afin d'éviter les missiles mais
en s'exposant au feu nourri des armes légères,
soit ils approchaient à haute altitude mais s'exposaient
aux SAM. Avec l'introduction des contre mesures électroniques,
le taux d'efficacité des SAM deviendra plus faible. Ainsi,
le taux de réussite des SAM passera de 1 avion abattu
pour 30 SAM tirés à 1 pour 50 SAM. Malgré
les efforts consentis par les Etats-Unis pour détruire
les voies de communication, jamais les batteries de SAM ne souffriront
d'une déficit en approvisionnement de missiles. En 1967,
les Nord Vietnamiens avaient constitué 25 Bataillon de
missile (avec 6 lanceurs par bataillon) qui étaient deployés
alternativement sur 150 sites aménagés. Par ailleurs,
les russes fournirent aux Nord Vietnamiens plus de 200 installations
radar permettant de déclencher dans un délais
très bref les défenses appropriées. En
1966, les Etats-Unis perdront 248 appareils (145 USAF, 102 USN
et 1 USMC).
Face à l'intensification
des moyens de défense du Nord Vietnam, les américains
,e vont pas tarder à mettre en place de nouvelles tactiques
d'attaque qui reposent sur l'organisation de larges forces combinées
comprenant des appareils aux missions complémentaires.
C'est ainsi qu'au coté des appareils d'attaque classiques
volent désormais des appareils dont la mission consiste
à détruire les sites de missiles et les batteries
de DCA avant l'arrivée du gros des troupes. Confiées
aux équipages Wild Weasel, ces missions restent très
danereuses et seront à l'origine de nombreuses pertes.
La destruction des batteries de DCA est désignée
sous le terme de mission Iron Hand. Equipés de missiles
AGM-45 Shrike qui se calent sur l'émission radar des
batteries SAM, les appareils Wild Weasel ouvrent quant à
eux la voie pendant que des chasseurs assurent la protection
haute du dispositif à travers des missions MIGCAP.
Si dans la Navy le principe
d'organisation des missions reste le même, la destruction
des défenses n'est pas spécifiquement confiée
à des équipages et des appareils spécialisés.
Enfin, en couverture de ce dispositif d'attaque, chaque groupe
dispose d'une force de sauvetage dotée d'hélicoptères
et de Skyraider d'appui et bénéficie du soutien
des avions ravitalleurs qui attendent au-dessus du Laos et dans
le Golf du Tonkin.
Jusqu'à la fin
de 1967, la politique d'exclusion de certaines zones restera
de mise, réduisant d'autant l'efficacité des frappes
de plus en plus nombreuses. En 1967, les Etats Unis perdent
362 appareils (208 USAF, 142 USN, 12 USMC). Au cours des années
1967 et 1968, la mission Rolling Thunder va tenter d'interrompre
l'approvisionnement des troupes du Nord Vietnam et du Vietcong
en détruisant les infrastructures sans jamais y parvenir.
Si une grande partie des pertes sont encore liées à
la DCA légère, la part des appareils abattus par
les SAM et surtout par les MiG ne cesse de croître aussi.
Rapidement, les MiG font peser une menace d'autant plus grande
que l'absence de couverture radar suffisante sur le delta du
Mékong leur permet de lancer des attaques surprises.
Tandis que les F-105 parvenaient à abattre 27 chasseurs
Nord-Vietnamiens en 1967, le nombre total d'appareils de tous
types perdus du fait des MiG était identique. En janvier
1967, afin d'inverser cette tendance, une ambuscade devait être
organisée par l'USAF sous le nom de code Bolo.
Des Phantom II équipés de leurs électroniques
reproduisant la signature d'un F-105 d'attaque au sol et employant
les tactique de vol des F-105 attirèrent des MiG dans
un piège. Volant à basse altitude, hors de portée
des radars adverses, d'autres appareils attendaient l'intervention
des MiG avant de jeter à leur tour sur eux. Marchant
à la perfection, le piège permet aux américains
d'abattre 7 MiG en 12 minutes sans perte du côté
US.
A la fin de l'année,
une intense opération de bombardement est lancée
dans le but d'amener les Nord Vietnamiens à négocier.
La liste des objectifs est étendue et seules les villes
de Hanoi et Haiphong et la fonrtière Chinoises sont encore
exclues. Le complexe sidérurgique de Thai Nguyen près
de Hanoï est bombardé. A ce stade de la bataille,
les MiG commence à intervenir en nombre et le ratio des
pertes s'inverse doucement avec 2 MiG abattus pour 1 appareil
américain. Au cours de l'année 1968 les MiG seront
responsables de 22 % des pertes aériennes US qui s'élèvent
à 184 appareils (75 USAF, 59 USN, 5 USMC). A ce stade
du conflit, l'attaque des bases aériennes Nord Vietnamiennes
est enfin autorisée.
Malgré l'intensification
des attaques, les Nord Vietnamiens et le Vietcong parviennent
à déclencher une large offensive sur tout le territoire
du Sud Vietnam à l'occasion de la fête du Tet.
Si l'opération provoque d'énormes pertes dans
les rangs des assaillants sans parvenir à causer des
destructions majeures, l'impact sur l'opinion public sera si
fort qu'il conduira au désengagement progressif des Etats-Unis
du bourbier Vietnamien. Compte tenu de l'absence de volonté
d'engager les B-52 au-dessus du Nord Vietnam à ce stade
de la guerre et en raison de l'arrivée de la mousson,
aucune contre offensive ne sera lancée après l'offensive
du Tet alors que les Nord Vietnamiens et le Vietcong étaient
plus faibles qu'ils ne l'avaient jamais été. Dès
lors, l'idée d'une victoire militaire au Vietnam devient
illusoire. Encouragé par la demande de pourparler du
Nord, Johnson annonce finalement l'arrêt lotal des bombardements
au-delà du 19eme paralèlle le 31 mars 1968. De
fait, tous les moyens sont concebtrés sur une zone comprise
entre le 17 et le 19eme parallèle, permettant d'attaquer
de manière systématique toutes les infrastructures
d'apparovisionnement. Malgré le redéploiement
des moyens anti-aériens sur cette zone, de nombreuses
batteries de SAM restent déployées autour de Hanoi
et Haiphong. Bien que les dirigeants Nord Vietnamiens aient
toujours annoncé refuser toute négociation tant
que les bombardements continuaient, ils acceptent d'entamer
des négociations qui se tiennent à Paris. A cette
occasion, Johnson annonce l'arrêt de tous les bombardements
à compter du 1er novembre 1968, juste avant la tenue
des élections.
Entre mars 1965 et novembre
1968, l'USAF aura réalisé 153 784 sorties sur
le Nord Vietnam alors que la Navy et l'USMC en réaliseront
152 399. Un total de 864 000 tonnes de bombes avaient été
largué. A titre de comparaison, la guerre de Corée
vit le largage d'un total de 653 000 tonnes de bombes et la
guerre du Pacifique, de 1941 à 1945 avait vu le largage
de 503 000 tonnes de bombes.
Un total de 506 avions
de l'USAF, 397 de l'USN et 19 de l'USMC seront perdus. Sur les
745 hommes d'équipages perdus par l'USAF, 145 seront
secourus, 255 tués et 222 capturés (sur lesquels
23 décèderont en captivité). La Navy perdra
de son coté 454 aviateurs. Pourtant, au regard des pertes
subies pendant la seconde guerre mondiale et en Corée,
le ratio des pertes reste beaucoup plus faible puisque pour
l'intégralité de la guerre du Vietnam, le taux
de pertes sera de 0,4 % contre 2% pendant la guerre de Corée
et 9,7 pendant la seconde guerre mondiale, et ceci en raison
notamment du développement des missions de sauvetage
héliportées.
Tirant les enseignements
de cette première phase du conflit au cours de laquelle
des chasseurs subsoniques parviendront à tenir tête
au moderne F-105, alors fleuron de l'USAF, la Navy et l'USAF
mettront sur pied une politique d'entraînement au combat
beaucoup plus réaliste qui débouchera sur l'ouverture
de la fameuse école Top Gun de la Navy et sur les exercices
Red Flag de l'USAF. Si pour l'USAF les combats de 1972 ne permettront
pas de tirer le bénéfice de cette nouvelle approche
tactique, en revanche les pilotes de la Navy sauront pleinement
tirer profit de ce nouveau programme
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