L'enseign Minoru Honda fait partie des pilotes Japonais
qui aura miraculeusement échappé à la mort au terme
d'une carrière bien remplie. Interrogé sur sa chance,
Honda attribuera sa survie à 3 facteurs : Ne pas chercher à
obtenir absolument une victoire, savoir quand il faut quitter la zone
des combats, rester concentré et en alerte afin de détecter
l'ennemi le premier.
Honda est né en 1923 dans la province de Kumamoto.
Il s'engage dans la Marine en octobre 1939. Alors qu'il est encore à
l'entraînement, il est impliqué dans un accident qui manque
de lui couter la vie. Se rapprochant trop près d'une cible remorquée,
celle-ci se prend dans les ailes de son appareil qui tombe hors de contrôle.
Fort heureusement, la cible se détache de l'appareil en perdition
au dernier moment et Honda parvient à reprendre le contrôle
de l'appareil. Cet incident lui vaut cependant les remontrances de ses
supérieurs.
En avril 1942, Honda est affecté au Kanoya
Air Group (Kokutai). Il effectue son baptème du feu lorsque
sa section de 8 appareils rencontre 9 chasseurs Buffalo de la RAF au-dessus
de Singapour. En raison
de l'exitation du moment, Honda oubli de larguer ses réservoirs
et de faire feu sur les appareils ennemis. Honda se rappelle après
guerre que juste après la rencontre, chacun est parti dans un
combat individuel qui au final ne s'est soldé par aucune victoire,
ni d'un côté, ni de l'autre. Le Jeune pilote de 19 ans
qui ne dispose alors que de 95 heures de vol sur Zero se trouve rapidement
séparé de ses camarades et s'est en bon dernier qu'il
rentre à sa base, ce qui lui vaut encore des réprimandes
de la part de ses chefs.
En septembre, Honda rejoint Rabaul,
base à partir de laquelle il va opérer sur la Nouvelle-Guinée
et les iles Solomons.
Au cours de cette période, il doit effectuer un atterrissage
forcé sur l'ile de Kolombagara. Alors qu'il se trouve bientôt
nez à nez avec des indigènes locaux, il saisi un sacre
de friandises dans une mais et son revolver dans l'autre. Finalement
les indigènes se montrent amicaux et s'occupent de lui pendant
10 jours en attendant l'arrivée des secours. Dans le même
temps, Honda qui n'est pas rentré à sa base a été
porté disparu, présumé mort et a reçu une
double promotion à titre posthume. De retour à sa base,
alors qu'il s'attend à un acceuil triomphal, il fait les frais
d'une situation ubuesque puisque ses supérieurs qui ne veulent
pas perdre de temps à changer un rapport de perte pour un simple
sous-officier décident de l'envoyer pour une mission solitaire
au coeur des lignes ennemies avec l'espoir de ne pas le voir revenir
et de confirmer ainsi le rapport initial de disparition.
Finalement, lorsqu'un officier supérieur apprend
ce qui se trâme, il ordonne l'abandon de cette mission suicide
et la rectification du statut de Honda ainsi que l'attribution effective
de la double promotion, faisant passer Honda du statut de Sous-officier
au Statut d'Officier sur le champs, fait unique dans les annales de
l'Aéronavale Japonaise du vivant d'un pilote (de telles promotions
étaient généralement prononcées à
titre posthume, ce qui dans le cas de Honda était initialement
le cas).
En avril 1944, Honda est transféré au
Squadron 407 et combat plus tard aux Philippines,
en 1944. Là, il participe à l'entraînement des jeunes
pilotes pour les missions Kamikazes, une mission qui le laisse profondément
démoralisé, exprimant ouvertement son désaccord
avec cette technique selon lui stupide.
Sa dernière affectation est le 343eme
Air Group (Kokutai), l'unité des As (l'équivalent
Japonais du JV 44) chargée de défendre
le territoire Japonais contre les hordes de bombardiers B-29 qui
survolent désormais le pays. Au cours de ces derniers mois qui
verront de nombreux vétérans disparaîtres, Honda
parvient à s'en sortir grâce à la rigueur de son
entraînement et la connaissance de ses limites. En ce sens, Honda
se rapproche énormément de la philisophie de ses adversaires
qu'il ne considére pas, à l'inverse de nombre de ses homologues
Japonais, comme des pilotes dénués de courage. Au contraire,
conscient des qualités des pilotes US et de leur extraordinaire
potentiel, Honda sait qu'il est nécessaire de s'adapter sans
cesse pour survivre et ainsi espérer gagner, une vision beaucoup
plus ouverte que celle de ses contemporains à qui l'on a inculqué
depuis toujours l'idée de la victoire comme seule voix vers l'honneur.
Au final, Honda remportera au moins 17 victoires mais
lui-même estime avoir cesser de compter au-delà de 40 à
50 appareils touchés. Après guerre, Honda deviendra pilote
d'essais et passera plusieurs années aux USA où il volera
sur Mitsubishi MU-2.