MAGROT Pierre ciel de gloire - histoire des as de l\'aviation de 1914 à nos jours
MAGROT Pierre


 

 




 


Né le 28 janvier 1920 à Saint Clément (Meurthe et Moselle)
Disparu au combat le 27 août 1943 (23 ans)

 

Sergent Chef

Aucune victoire homologuée





Grade Date
Unités
Arrivée Départ Fonction Secteur
Sgt
194?
 
Armée Air 1938 07/40 Pilote France
S/C
194?
 
RAF - OTU 07/40 10/41 Transformation Moyen Orient
     
GC 1 10/41 10/42 Pilote Moyen Orient
     
Sq 341 10/42 27/08/43 Pilote Moyen Orient

Le sergent MAGROT est né dans un petit village des Vosges à Bruyères d'un père cheminot. En 1938, il est engagé volontaire pour 5 ans et termine premier du concours d'entrée de la base aérienne de Cazaux. Rapidement, il obtient son brevet de pilote de chasse. Il est à La Rochelle lorsque la guerre éclate et est affecté au groupe 31127. En mai 1940, ce dernier se replie dans les Landes. Le 18 juin 1940, avec onze camarades, il décide de rejoindre l'Afrique du Nord en espérant que les conditions d'armistice ne s'appliquent pas aux territoires d'outre-mer. Ils se rendent à Saint-Jean-de-Luz où ils embarquent pour Casablanca à bord du cargo Taberg. A leur arrivée, ils réalisent que la guerre est aussi terminée en Afrique du Nord et décident de se rendre en Grande Bretagne, ce qu'ils peuvent faire grâce à l'aide de militaires polonais évacués à bord de bateaux affrétés par la Grande Bretagne.

Le 7 juillet 1940, au cours d'une escale à Gibraltar, ils s'engagent dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) pour la durée de la guerre. Après avoir terminé son entraînement dans les écoles de la RAF, à l'Operationnal Training Unit 70 d'Ismaïlia, en Egypte, Pierre Magrot est affecté au Moyen Orient, au Groupe de Chasse n° 1 "Alsace" en cours de formation à Rayack, le 1 octobre 1941. Au début de janvier 1942, le Groupe fait mouvement sur Abu Sweir, près d'Ismaïlia où les pilotes volent sur des biplans Gloster Gladiator en attendant de recevoir des Hurricane. Il participe à la campagne de Libye sur ces appareils qui ont déjà beaucoup souffert de la chaleur et du sable et ne sont maintenus en état de vol que grâce à la compétence et au dévouement d'une équipe technique hors pair. Aprs une rapide période d'adaptation, le Groupe "Alsace" fait mouvement sur LG 16 (Landing Ground 16) de Fuka en Egypte au début du mois de mars 1942. Il effectue des missions de défense aérienne et, surtout des protections de convois maritimes jusq'au 13 mars 1942, puis rejoint le Groupe Mixte d'Instruction à Damas en Syrie.

A l'automne 1942, le Groupe de Chasse n° 1 "Alsace" est transféré en Ecosse, pour une période d'adaptation aux nouveaux matériels aériens, au climat et aux opérations. Déclar apte à servir dans le Group 11 du Fighter Command, le Groupe est placé sous les ordres du Commandant René Mouchotte et posté à Biggin Hill, une des bases les plus réputées du Fighter Command. Pierre Magrot fait d'abord un stage à l'OTU 52 de Debden à partir du 1 juin 1943 avant de rejoindre leGroupe de Chasse n° 1 "Alsace" le 29 juin 1943.

Le 27 août 1943, le Groupe escorte une formation de bombardiers B-17 qui doivent bombarder la base de Fusées Allemandes V2 de Watten (Nord). Des Fw 190 de la JG 26 interveinnent et abattent se Sergent Chef Magrot (Spitfire IX - MH417) qui s'écrase à Houdain dans le Pas de Calais. Peu après le Commandant René Mouchotte est entendu annonçant à la Radio : "Je suis seul avec les bombardiers".

Sources : - Mairie d'Houdain - Souvenirs de Jacques LEDOUX, Houdain, le 27 août 1943

Ce samedi 27 août 1943, le temps était beau et chaud. En fin d’après-midi, par ciel clair, des escadrilles de bombardiers B17 américains, communément appelés " forteresses volantes ", firent leur apparition au-dessus d’Houdain. Ces formations se déplaçaient d’ouest en est, venant de la région de Saint-Pol, et effectuaient un mouvement tournant vers le nord.

A 19 heures, je me trouvais dans la cour de la ferme HENNEBIQUE, route de Divion, en compagnie de ma mère. C’était l’heure à laquelle nous allions chercher le lait. J’observais les avions qui scintillaient dans le soleil. C’est ainsi que je vis passer quatre escadrilles qui comprenaient une vingtaine de bombardiers chacune. Elles étaient escortées par des chasseurs " Spitfire " qui effectuaient des courbes autour d’elles à plus grande vitesse. Les moteurs des bombardiers faisaient un bruit sourd tandis que les chasseurs produisaient des sons plus aigus.

Un B17 était attardé. Il avait été endommagé par la DCA allemande au-dessus de la côte française. Ce fait étant connu de la chasse ennemie, je vis passer six chasseurs qui volaient à basse altitude en direction opposée à celle des alliés. Ils semblaient venir de la région de Lens. Quelques instants après une explosion importante se fit entendre. Le bombardier allié venait d’exploser. A vitesse réduite et isolé, il était une proie facile, soit pour la DCA, soit pour les chasseurs.

Je me rends compte qu’il n’était pas complètement isolé car un combat aérien s’engagea au-dessus d’Houdain, au retour des Spitfire qui rejoignaient les escadrilles alliées ; tout à coup, une rafale d’obus éclata qui me fit lever la tête dans sa direction. Je vis les flammes d’une explosion et la queue d’un appareil se détacha. Elle tomba comme un caillou dans les champs entre Houdain et Divion. L’avion lui-même descendit plus lentement. Il tournait sur lui-même en restant à plat, donnant l’impression de planer en tombant vers Houdain. La forme des ailes montrait que malheureusement il s’agissait d’un Spitfire. Après un moment de stupeur, je courus vers la route et je vis un panache de fumée noire s’élever au-dessus des arbres qui entouraient le district SNCF. Ma mère m’interdit d’y aller . C’est seulement le lendemain matin que je vis la carcasse de l’avion dans la pâture CATRICE, posée à plat comme elle était tombée. Tenus à distance par les sentinelles allemandes, on distinguait quand même la tête du pilote à son poste de pilotage. Les occupants firent enlever son corps l’après-midi, un cercueil ayant été amené dans un camion caché.

Le lendemain nous avons pu nous approcher de l’épave sans pouvoir toucher à quoi que ce soit, les sentinelles s’y opposant. Des munitions et débris divers traînaient à terre autour de l’avion. Les trois pales de l’hélice en bois étaient brisées près de l’axe, ce qui montrait que l’hélice tournait au moment du choc sur le sol. Lorsque le Spitfire avait été atteint par les obus, le fuselage s’était coupé derrière le poste de pilotage. J’en ai déduit que Pierre MAGROT avait été tué dès le premier tir. Il n’avait d’ailleurs tenté aucun geste pour sauter en parachute.

Avec d’autres témoins, nous avions mal au cœur de voir les cocardes tricolores sur les ailes de l’avion. Il s’agissait des cocardes de la RAF britannique et ce n’est que plus tard que la nationalité française du pilote a été connue. En fait, ce soir là ce sont deux aviateurs français qui sont morts, car après Pierre MAGROT, c’est René MOUCHOTTE, Commandant de l’escadrille française, qui fut abattu dans la région de Saint-Omer.

Après la guerre, une stèle fut érigée dans la rue de la Gare à proximité du point de chute du Spitfire. C’est avec émotion que j’ai vu les photos-souvenirs et que j’ai lu l’inscription restée gravée dans ma mémoire : " Ici est tombé en plein ciel de gloire, le 27 août 1943, le Sergent-Chef Aviateur Pierre MAGROT, âgé de 23 ans. Belle et pure figure du Héros français ".




Stèle d'1 m. 20 de hauteur, avec photographie en émail de l'appareil abattu. La photo a été prise par M. Pihen pendant le combat aérien




Médaille Militaire
Croix de Guerre 1939-45 avec Palme
Médaille de la Résistance
Médaille Coloniale avec agrafe "Libye"
Médaille des Evadés
 


 



 

 


Victoires aériennes

Victoires  
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  Collaboration
Probables  
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  Collaboration
Non confirmées  
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o
  Collaboration
Endommagés  
o
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o
  Collaboration
Bombes volantes  
0
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  Collaboration

Objectifs terrestres
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Avions détruits au sol  
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  Endommagés au sol
Blindés  
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  Véhicules
Locomotives  
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  Bateaux

VICTOIRES
Date Heure Revendic Type Unité Avion d'arme Unité Lieu   Référence
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(xx) x I


Sources



Aviateurs de la Liberté - Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres - Colonel Henry LAFONT
http://www.mairie-houdain.fr/histoire/rue/klm/magrot.html
http://perso.orange.fr/memoiresdepierre/alphabetnew/h/houdainmagrot.html