Vernon Bonarjee est né le 27 janvier 1917
dans le sud de Calcutta. Il est le 3eme enfants et seul garçon
d'une fratrie. De 1930 à 1932, il accompagne ses parents à
Rio de Janeiro avant de partir aux Etats-Unis, via le Japon. Après
avoir été diplômé à Calcutta en
sciences et en arts en 1938, il intègre l'Indian Air Force
au sein de laquelle il est promu officier en août 1940. Il rejoint
alors la 4eme promotion d'élèves pilotes à Walton
près de Lahore. S'il ne rencontre aucune difficulté
pour les cours théoriques, il se sent moins à l'aise
dans les airs. Une série de tests physiques, portant notamment
sur la vue, mettent en évidence une accuitée insuffisante,
l'empéchant de fait de devenir pilote. En revanche il peut
poursuivre en qualité d'observateur. Il apprend donc la navigation,
la météo, la topographie et les méthodes de bombardement.
En l'air, il peut être amené à remplacer le pilote
aux commandes sans difficulté, lui confiant le manche au moment
de l'atterrissage. La phase initiale de la formation se termine en
décembre.
La promotion rejoint alors le No.1 Flying Training
School at the R.A.F. à Ambala. L'entrainement en vol est intense
et le temps particulièrement froid. Il vole sur Wapiti, Hart
et Audaxe, des appareils déjà largement dépassés
et très lents. Il effectue aussi des vols de nuit dans des
conditions météo très défavorables. Il
prend grand plaisir à apprendre son métier et apprécie
de pouvoir prendre les commandes en vol. Il termine l'entrainement
en mai et avec plusieurs camarades il est affecté au 4th
Coastal Defense Flight à côté de Karachi.
Les patrouilles commencent à 6 h 30 du matin, à la recherche
de sous-marins allemands ou japonais. Lors des vols, le navigateur
indique la route à suivre au pilote. Les appareils volent non
loin des destroyers qui en cas de repérage peuvent intervenir
sans délais. D'autres missions consistent à escorter
les convois. Chaque vol dure 3 à 4 heures. Les appareils sont
équipés de 2 à 5 bombes de 50 kg, de 4 mitrailleuses
de 0,5 tirant vers l'avant et d'une autre pour l'observateur. Les
navigateurs effectuent des concours informels pour savoir qui est
le plus rapide en morse. Il existe aussi des codes d'identification
à l'aide fusées éclairantes de couleur. Le navigateur
est aussi chargé de vérifier la consommation de carburant
afin que l'avion ait assez d'essence pour rentrer à sa base.
Il exerce aussi les fonction d'officier photographe de la base et
se voit confier la charge de la sécurité. Si le personnel
naviguant est entièrement indien, en revanche de nombreux mécaniciens
sont britanniques de même que les commandants d'unité.
A la fin de 194, les membres de l'unité apprennent
que les Japonais ont coulé le Prince of Wales et le Repulse,
deux navires de guerre Britanniques et que les Japonais se trouve
aux portes de Singapour. La RAF semble alors incapable de s'opposer
au raz de marée japonais. Les unités indiennes sont
alors déployées dans le Sud de la Birmanie, à
la frontière Thailandaise. Là, il effectuent de nouveau
des missions anti sous-marines avec leurs appareils vétustes.
Pendant plusieurs semaines les missions se déroulent sans que
rien ne se passe. Un jour, alors qu'il effectue une patrouille en
qualité de navigateur du Flight Commander, le Flt Lt Sprawson
, il aperçoit des canots de sauvetage à la dérive.
S'approchant pour s'assurer du caractère amical de ces naufragés,
les deux hommes rentrent à leur base, signalent la position
des canots et embarquent des vivres qu'ils retournent larguer à
proximité des canots en attendant l'arrivée des navires
de sauvetage. C'est avec une grande joie qu'ils rendront plus tard
visite aux naufragés.
Quelques semaines plus tard, vers 9 h du matin, les
japonais attaquent la base et mitraillent les appareils qui s'y trouvent.
Les hommes se réfugient dans les tranchés, assistant
impuissant à la destruction des appareils. Avertis par radio,
des appareils américains ne tardent pas à intervenir
et à chasser les appareils Japonais. Plusieurs appareils Indiens
sont endommagés ou détruits, réduisant d'autant
les possibilités de patrouille. Cloué au sol, Vernon
s'affaire à l'intendance. En février, l'avance japonaise
impose le retrait de Bassein vers Calcutta (Dum Dum). Après
quelques jours à Calcutta, l'unité rejoint Karachi où
elle est redésigné Flight 6 avec le Flt Lt Sprawson
comme commandant. L'unité reçoit quelques Lysander en
renfort. Outre les habituelles missions de patrouille, Vernon retrouve
ses fonctions d'officier photographe de même qu'il est en charge
des pigeons de la base. Lors des vols, il prend deux pigeons qu'il
entraine ainsi à retrouver la base.

En 1943, il cesse les patrouilles maritimes et fait
mouvement vers Peshawar pour s'y entrainer au bombardement en piqué
sur Vultee Vengeance. c'est à ce moment là que le Squadron
7 / RIAF est formé à partir de plusieurs Flight
incorporant ainsi des équipages d'horizons divers. Le Squadron
est placé sous le commandement du Sqn Ldr Hem Chowdhury , ancien
chef du Flight 3 de Calcutta. L'entrainement est d'autant plus intense
qu'il requière l'apprentissage de techniques nouvelles et des
conditions de réalisation plus périlleuses. En mars
1944, le Squadron 7 s'installe à
Kumbhirgram. Il devient alors navigateur du Flt Lt P.C. Lal, chef
de section. A de nombreuses reprises, il a la responsabilité
de conduire le Squadron en entier ou d'assurer la surveillance du
ciel en prévention de toute attaque ennemie, devant prévénir
les autres appareils en cas d'attaque. Le temps est vraiment très
mauvais et les missions s'enchainent à un rythme soutenu avec
des formations de 6 ou 12 appareils. Le 1 janvier 1945, il reçoit
une Mention in Dispatches pour avoir été l'observateur
de l'unité à effectuer le plus de sorties au cours de
ce tour d'opérations. Chacun de ces vols comporte son lot d'aventures
et de mésaventures. Une fois, un bombardier B-25 prend les
Vengeance pour des appareils Japonais et tirent dessus. De nombreuses
fois il lui faudra affronter des tempêtes, etc. Depuis la mi-juin
1944, il a été retiré des opérations et
a rejoint le Quartier Général comme officier de navigation
du Group à Peshawar.
Il poursuit sa carrière dans l'IAF et quitte
l'Armée en 1948 avec le grade de Wing Commander. Il se marrie
en 1953 et a un enfant.